Archives de catégorie : Appels à communication

Coopération et formes d’organisation sociale

Pour ses 10 ans, et dans le cadre de « 2012 : Année internationale des coopératives » (ONU), PEKEA co-organise avec le CIAPHS (Université de Rennes 2), et en coopération avec l’ISMEA et l’Institut Veblen, un congrès sur le thème Coopération et formes d’organisation sociale, les 13 et 14 décembre 2012 à Rennes, France.

Ce congrès, en français, invite à envisager les 4 blocs de savoir portés par PEKEA à l’aune de la question de la coopération et à construire ensemble des cadres analytiques, conceptuels et opérationnels permettant de concevoir une société où se développeraient « tout l’Homme et tous les hommes » (F.Perroux)

Pour y participer et apporter votre contribution aux débats, vous trouverez les informations sur l’appel à participation comprenant la présentation de ce congrès et les informations utiles téléchargeable prochainement sur le site internet de Pekea : www.pekea-fr.org.

Tifenn LECLERCQ
Responsable Administrative PEKEA
PEKEA Administrative Officer

______________________________

PEKEA 110 rue de la Poterie, 35 200 Rennes, France
tél: +33(0)2 99 86 17 35, fax: +33(0)2 99 86 17 35

9e Symposium International « Regards croisés sur les transformations de la gestion… »

Conçu et déployé dans le but de stimuler les échanges entre chercheurs, praticiens et consultants des affaires publiques de pays d’expression française, le 9e Symposium International « Regards croisés sur les transformations de la gestion et des organisations publiques » sera consacré à « La gestion de la participation citoyenne à l’élaboration et à la mise en œuvre des décisions dans les administrations et les organisations de l’État ».

Programme du Symposium International

A cette occasion, l’Atelier doctoral international de recherche en Management et Stratégie des organisations publiques (ADIMAP) sera aussi tenu afin d’encourager et d’orienter des approches innovantes en gestion des administrations publiques et organisations de l’État.

Ces deux événements scientifiques auront lieu à Tunis, les 1er et 2 mars 2018.

L’ESSECT et le laboratoire LARIME – Université de Tunis
En collaboration avec l’Association ARDES – ESSECT
L’IHEC Carthage et le laboratoire ECSTRA – Université de Carthage

Les textes issus des meilleures communications au Symposium et à l’ADIMAP 2018 seront proposés à des revues savantes d’expression française opérant à l’échelle internationale, pour une publication éventuelle dans des Dossiers thématiques.

THÈME ET AXES DE RÉFLEXION

Pour cette 9e édition du Symposium, nous vous invitons à explorer la « Gestion de la participation citoyenne à l’élaboration et à la mise en œuvre des décisions dans les administrations et les organisations de l’État ».

La participation citoyenne à la gestion des affaires publiques est un vieil idéal auquel aspirent depuis toujours les démocraties du monde entier. Mais ce n’est qu’en 1969 qu’un cadre conceptuel  a été tenté par Sherry Arnstein, représenté sous forme d’une échelle à huit barreaux, chacun des barreaux symbolisant un niveau de participation, ou de non-participation, des citoyens. Ces niveaux allant de la manipulation politique au contrôle citoyen. Les mouvements de revendication sociale dans les pays occidentaux, depuis la fin des années 1960, ont également favorisé l’expansion des expériences et des dispositifs en matière de participation citoyenne.

Depuis une vingtaine d’années, la participation citoyenne a ainsi fini par s’imposer aux  organisations publiques comme un vecteur d’une démocratie participative (Rowe et Frewer, 2004 ; Schlossberg et Shuford, 2005 ; Donzelot et Epstein, 2006 ; Talpin, 2008 ; Blatrix, 2009 ; Blondiaux et Fourniau, 2011 ; Bacqué et Sintomer, 2013) qui se place en complément des mécanismes de prise de décision plus traditionnels de la démocratie représentative (Patten, 2001 ; Laforest et Phillips, 2007). Dans ce cadre, la participation citoyenne permet de relever trois défis : associer les compétences et les connaissances des citoyens aux décisions, dispositifs et démarches publics afin de les moderniser et les rendre plus efficaces, renforcer les liens entre les citoyens en les amenant à participer à la construction de leur environnement proche et développer leur sens civique afin de légitimer les actions et les décisions publiques (Bacqué, Rey et Sintomer, 2005).

La participation citoyenne s’insère, en conséquence, au cœur des processus de décision publique. Elle prend la forme de dispositifs participatifs très variés : jurys citoyens, sondages délibératifs, rencontres publiques, questionnaires en ligne, controverse, forum hybride, prospective stratégique… En fait, l’éventail des formes de participation s’est fortement élargi au cours des dernières années.  Stewart (2007) a recensé pas moins de 26 formes distinctes possibles de participation citoyenne. A cette diversité, il faut également souligner l’arrivée du numérique qui n’est pas sans transformer les rapports entre pouvoirs publics et citoyens notamment en matière de transparence et d’éthique des affaires publiques, questionnant par là-même tant les valeurs qui caractérisent les organisations et l’action publique (Emery, Giauque, 2005) que les structures d’offres en services publics (Bartoli et al. 2011) et les réalités quotidiennes des acteurs (De Vaujany et al., 2016).  Cette hétérogénéité des pratiques fait par ailleurs écho à la pluralité des concepts mobilisés dans ce champ (participation / consultation / concertation / négociation) et au débat visant à en stabiliser le sens (Barbier et Larrue, 2011).

Toutefois, malgré l’enthousiasme qu’elles soulèvent, les investigations empiriques à propos des formes de participation citoyenne se heurtent à plusieurs écueils. En effet, le risque que certains groupes de citoyens soient surreprésentés ou sous-représentés remet en cause la finalité démocratique de la démarche. De même, en raison de la complexité et de la fragmentation de l’univers des politiques publiques, les citoyens organisés et mobilisés ont davantage de chance de se constituer et d’être reconnus en tant qu’acteurs légitimes des politiques publiques (Bherer, 2011). Le citoyen ordinaire se retrouverait, quant à lui, cantonné le plus souvent à un « savoir d’usage » qui ne lui octroie, en réalité, qu’un faible impact sur les politiques publiques.

En réalité, cette nouvelle forme de gouvernance partagée, qui laisse s’exprimer les demandes sociales dans le cadre d’une co-production des politiques publiques entre élus, administrateurs publics et citoyens, nécessite la mise en place de nouveaux mécanismes de coordination. Ces mécanismes devraient permettre de réconcilier les différents « intérêts collectifs » issus des différents groupes de citoyens engagés dans les processus de participation citoyenne mis en place (Lévesque, 2004).

Par ailleurs, après des décennies de recherche, l’effet des différents dispositifs de participation citoyenne sur les organisations publiques demeure incertain. Ainsi, qu’en est-il de l’imputabilité lorsqu’à l’implication des élus et des administrateurs publics s’ajoutent celle des citoyens ? (Lévesque, 2007). En outre, si la participation citoyenne améliore l’acceptation sociale des politiques publiques, garantit-elle leur efficacité ? Et qu’en est-il de la performance des organisations publiques où ces politiques ont cours ? Dans ce cadre, certains chercheurs ont démontré que les dispositifs de participation citoyenne contribuent davantage à l’apprentissage des acteurs déjà en place et à redéfinir leurs relations (Bherer, 2011) alors que d’autres (Barbier et Larrue, 2011) expliquent l’impact relativement faible des protocoles participatifs du fait de l’encastrement de ces dispositifs dans des systèmes plus complexes et des temporalités plus longues.

Le thème de la participation citoyenne mérite donc davantage d’investigations quant à l’impact de ses différents dispositifs sur les organisations publiques, leur gestion et leurs résultats. Auraient également besoin d’être davantage interrogés les conditions de mise en place des pratiques relatives à la participation citoyenne ainsi que les rôles octroyés à chacune des parties prenantes engagées.

Les organisateurs de l’édition 2018 du Symposium et de l’ADIMAP entendent réunir des chercheurs en sciences de gestion ayant développé des approches à la fois réalistes et constructives consacrées aux concepts, méthodes ou dispositifs de la participation citoyenne à l’élaboration et à la mise en œuvre des décisions au sein des administrations publiques et des organisations de l’État. Cette nouvelle édition du Symposium privilégiera donc des approches conceptuelles renouvelées, des méthodologies innovantes et des résultats de recherches récentes qui permettent d’identifier, de comprendre et de penser la participation citoyenne à la prise de décision dans les administrations et les organisations de la sphère étatique.

Dans cette perspective, les communications proposées pourront contribuer à éclairer les questions suivantes qui ne sont toutefois ni exhaustives ni limitatives :

  • Axe 1 : Les approches de la PC
    La participation citoyenne regroupe des réalités très diverses qui vont d’approches minimalistes basées sur des dispositifs de consultation restreinte à des approches complexes d’auto-gestion citoyenne. La détermination de ces approches dépend des participants (citoyens volontaires, tirage au sort, recrutement ciblé, etc.), des enjeux de la participation pour les participants eux-mêmes (intérêt direct ou indirect), de la manière dont ils participent (spectateur, expression spontanée des préférences, délibération et discussion raisonnée, etc.), de la portée de la participation (sujet large ou ciblé), de la fréquence de la participation, etc. (Fung, 2003, 2006).
    Certaines approches seraient-elles plus efficaces que d’autres ? Le choix changerait-il  en fonction du contexte administratif (bureaucratique, NMP) , du domaine d’activité (urbanisme, social, environnemental, santé, éducation, etc.), des enjeux (locaux, régionaux, nationaux), …
  • Axe 2 : Les processus de la PC
    La participation citoyenne combine la dimension décisionnelle incarnée par les élus à la dimension technique assurée par les administrateurs publics et à la dimension d’usage des citoyens. Mais comment agencer ces différentes logiques afin de dépasser les risques de l’enlisement des processus de décision publique dans les plaintes et les doléances citoyennes ? Comment favoriser des processus de participation citoyenne constructifs, qui gardent cependant une dose de conflictualité nécessaire à la production d’un savoir utile et sans qui l’on tomberait dans un lissage stérile des discours ?
    Le point de départ de ces processus est également à explorer. En effet, quand faut-il plutôt privilégier une circulation de l’information du gouvernement vers la population (communication publique) et quand opter pour une information qui circule de la population vers le gouvernement (consultation publique) (Gauvin et al.  (2006) et Rowe et Frewer (2005) et qu’en-est-il des autres processus qui se situent entre ces deux extrêmes ?
  • Axe 3 : Les pratiques de la PC
    La participation des citoyens à la construction des politiques publiques est devenue un véritable impératif pour les gouvernants, et ce, quelle que soit l’échelle, nationale, régionale ou locale. Le concept en lui-même est cependant très flou. Le type de participation varie sensiblement selon le type de dispositif mis en œuvre : du sondage d’opinion, à la concertation, au référendum ou au débat public, le périmètre diffère, tout comme souvent l’intention initiale des décideurs. Pour autant, ces formes participatives restent purement acclamatives (Habermas, 1988). Elles s’inscrivent dans un paradigme de la décision publique où l’expression de quelques-uns est présentée comme l’expression de la volonté de tous (Ricoeur, 1966). Ces dispositifs ont ainsi souvent montré leur incapacité à satisfaire aux nouvelles exigences démocratiques et certains auteurs affirment même qu’ils constituent des dispositifs rudimentaires d’interaction avec la société et servent plus la décision politique que la décision publique (Durance, 2010).
    Le monde nouveau qui s’ouvre à nous pose donc un enjeu majeur : faire basculer la décision politique vers la décision publique, c’est-à-dire passer d’un monde dans lequel prime le souci de construire une décision rationnelle, basée principalement sur la science et l’expertise et qui s’impose à tous par le haut, à un monde dans lequel la bonne décision n’est pas obligatoirement la plus rationnelle, mais une décision appropriée, parce que co-construite avec les acteurs concernés dans une relation d’équivalence.
    Opérer ce basculement nécessite d’abord de revoir le modèle dans lequel s’inscrivent les relations entre puissance publique et changement social (Durance, 2015). Ensuite, ce basculement peut être favorisé par des dispositifs spécifiques, différents de ceux précédemment cités, qui recherchent spécifiquement la co-construction des décisions publiques. Quelques dispositifs types semblent émerger dans les pratiques publiques : la controverse, le forum hybride (Callon et al., 2001), la prospective stratégique (Durance, 2014), etc.
    Cet axe de réflexion vise principalement à identifier et à évaluer ce type de dispositifs. Quels sont-ils ? Quels types de citoyens visent-ils ? Comment les citoyens sont-ils associés à la décision publique ? Comment ces dispositifs sont-ils mis en œuvre ? Dans quels contextes ? Avec quels objectifs ? Quels résultats ont-ils produits ?
  • Axe 4 : Les acteurs et les parties prenantes à la PC
    De par l’introduction d’une gouvernance partagée, la participation citoyenne favorise la multiplication des parties prenantes dans la gestion des affaires publiques, ce qui permet un partage des savoirs, une réduction des clivages entre les experts et le public (Ouimet, 1989) et une influence et un pouvoir plus grands octroyés aux acteurs de la société civile.
    Cependant, certains chercheurs comme Nez (2012) ont observé que les citoyens sont cantonnés à un savoir d’usage, tiré de leur proximité avec les problèmes traités, alors qu’ils pourraient agir plus profondément avec une véritable expertise associative. Ce qui passerait, d’une part, par une formation des citoyens et un travail sur le développement d’un engagement civique plus fort et, d’autre part, sur de nouvelles fonctions et compétences professionnelles en matière de facilitation, de négociation, de médiation et de travail en réseau pour les fonctionnaires engagés dans des dispositifs de participation citoyenne (Bacqué et Gauthier, 2011).
    Dans ce cadre, il serait intéressant d’étudier comment les agents publics s’adaptent à l’irruption des citoyens ordinaires dans la conduite courante des politiques dont ils ont la charge (Bherer, 2011), certains chercheurs ayant mis en évidence la résistance des agents publics face aux approches participatives de par la complexité, la longueur et la transparence que cela demande (Birck, 2011).
    La question de la sur-représentation des classes sociales dominantes mérite également d’être approfondie ainsi que d’une manière plus générale le type et la nature des groupements citoyens engagés dans les processus de participation (citoyens ordinaires, experts, associations, syndicats, etc.) et leur effet sur les processus mis en place.
  • Axe 5 : La PC à l’épreuve de l’approche par les performances
    S’il est généralement admis que les mécanismes de participation citoyenne favorisent une plus grande acceptabilité sociale des politiques publiques, il est plus difficile de démontrer leur effet sur la performance des organisations publiques qu’elles investissent. En effet, si certains chercheurs (Ouimet, 1989) montrent que certaines pratiques de participation citoyenne peuvent être une source de perfectionnement des outils d’analyse et des processus de planification, que les programmes basés sur l’information donnée par les citoyens sont plus efficaces (Bherer, 2011), d’autres reconnaissent que l’introduction de l’expertise citoyenne déstabilise les schémas de prise de décision classiques (Birck, 2011) et que les procédures participatives se caractérisent par une faible effectivité (Blondiaux et Fourniau, 2011).
    En outre, les dispositifs d’imputabilité mis en place dans les organisations publiques à la faveur d’un management par les performances, et qui ont pour objectif de garantir la transparence et la légitimité de ces organisations (Power, 1994, 1997), sont souvent maniés par des experts mais parlent peu au citoyen. Ce dernier est parfois non initié aux logiques comptables ou d’évaluation.
    Dès lors la question de la pertinence de la mise en œuvre de ces dispositifs et de leur communication auprès des citoyens peut se poser. Ces informations contribuent elles à éclairer les citoyens sur la performance de l’organisation publique ? Comment cela se manifeste-t-il ?
    La confiance des citoyens envers les organisations publiques est-elle renforcée par la mise en œuvre de certifications en particulier et de l’imputabilité plus largement ? Les citoyens mobilisent-ils ces informations lorsqu’ils participent à la gestion des organisations d’Etat ? Existe-t-il d’autres supports utilisés par le citoyen qui contribuent à renforcer sa confiance envers l’administration publique et les autres organisations de l’État ?
  • Axe 6 : La participation citoyenne à l’épreuve de la transition numérique
    A une époque de doute et de remise en question quant à la légitimité de la démocratie représentative, de nouvelles initiatives populaires fleurissent notamment sur les réseaux sociaux pour encourager l’essor d’une démocratie directe, en accordant un espace de parole et de débat aux citoyens en dehors des périodes électorales, sans le filtre des corps intermédiaires et des institutions. Comme en témoignent les pétitions en ligne contre des textes de loi, l’agora citoyenne sur Internet pour susciter un débat à l’assemblée nationale, ou le principe de ratification de lois ou des décrets d’application par référendum populaire, les Technologies de l’Information et de la Communication (numérique) contribuent à impliquer en temps réel le citoyen dans la conception et l’évaluation des politiques publiques. Ces constats permettent de soulever néanmoins des questions sur l’évolution de l’action publique à l’ère du tout numérique : Est-il possible de préserver l’intérêt général au cœur des politiques publiques, sur le long terme, en soumettant à la démocratie d’opinion, fortement soutenue par les technologies de l’information et des communications, la moindre décision des élus ? Est-ce qu’il n’y a pas un risque d’instrumentaliser les politiques publiques par des jeux d’influence et de lobbying en provenance des réseaux sociaux ? Est-ce que la démocratie directe qui s’exerce dans des réseaux avec les citoyens les plus actifs, est plus représentative des enjeux publics que la démocratie représentative soumise au suffrage universel ?  Est-il possible d’imaginer des processus transversaux de concertation et de décision entre citoyens, sans changer la dimension verticale de l’exercice du pouvoir ? (Assens et Phanuel, 2000, Assens, 2016).
  • Axe 7 : La PC à l’épreuve des évolutions de la gestion et de la dynamique des valeurs publiques
    La participation citoyenne introduit de nouvelles valeurs dans le champ de l’administration publique. En effet, aux valeurs normatives des experts de la fonction publique se rajoutent celles, plus réalistes, des citoyens (Wagle, 2000), remettant ainsi en cause la rationalité instrumentale qui caractérise la vision de l’expertise dans le modèle traditionnel d’administration publique (Bherer, 2011). On parle à cet effet de co-design, de co-production et plus généralement de gouvernance élargie de l’action publique. Toutes ces approches visent, d’une certaine manière, à mieux intégrer le point de vue des parties prenantes externes à l’administration, et de bénéficier ainsi, d’une légitimité accrue, de feedbacks et de suggestions destinés à améliorer les prestations publiques existantes et d’en susciter de nouvelles.
    Seulement, comment les organisations publiques peuvent développer leurs capacités afin d’assurer la production de cette nouvelle valeur publique  (Atkinson, Fulton, & Kim, 2014; Bryson, Crosby, & Bloomberg, 2014; Giauque & Emery 2016; Osborne & Brown, 2011) ? Comment développer leur agilité organisationnelle afin de répondre de manière efficace aux besoins très évolutifs de leurs publics-cibles et de parvenir à intégrer, sous différentes formes, leurs parties prenantes à toutes les phases de l’action publique, depuis la conception jusqu’à l’amélioration.
    Les enjeux révélés par les débats sur la PC interpellent et mobilisent tous les spécialistes de la gestion et de l’analyse de l’action publique.

Nous sollicitons donc vos contributions pour ce 9e Symposium consacré à la PC.

REFERENCES SELECTIVES

Arnstein S. (1969), A ladder of citizen participation, Journal of the American Planning association, 35 (4), pp. 216-224.

Assens C. & Phanuel D. (2000), La gestion des réseaux de citoyenneté locale, Les cahiers du numérique, Hermès Science Publications, 1(1), pp. 191-202

Assens C. (2016), Réseaux sociaux : tous ego ? libre ou otage du regard des autres, Editions De Boeck.

Atkinson M.M., Fulton M. & Kim B. (2014), Why do governments use pay for performance? Contrasting theories and interview evidence. Canadian Public Administration, 57(3), 436-458.

Bacqué M.-H. & Sintomer Y. (2013), « Gestion de proximité et démocratie participative : les nouveaux paradigmes de l’action publique ? », in Bajolet E., Rennes J-M. & Mattéi M-F. (ed), Quatre ans de recherche urbaine 2001-2004. Volume I : Action concertée incitative Ville. Ministère de la Recherche, Tours, Presses universitaires François-Rabelais (Perspectives Villes et Territoires), pp. 221‑225.

Bacqué M.-H., Rey H. & Sintomer Y. (dir.) (2005), Gestion de proximité et démocratie participative : une perspective comparative, Paris, La Découverte (Collection Recherches).

Bherer, L. (2011), Les relations ambiguës entre participation et politiques publiques, Participations, 1 (1), p. 105-133.

Blatrix C. (2009), La démocratie participative en représentation, Sociétés contemporaines, 74(2), pp. 97‑119.

Blondiaux L. & Fourniau J.-M. (2011), Un bilan des recherches sur la participation du public en démocratie : beaucoup de bruit pour rien ?, Participations, 1(1), pp. 8‑35.

Bryson J. M., Crosby B. C. & Bloomberg L. (2014), Public Value Governance: Moving beyond Traditional Public Administration and the New Public Management, Public Administration Review, 74(4), 445-456.

Callon M., Lascoumes P. & Barthe Y. (2001), Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Seuil.

Donzelot J. & Epstein R. (2006), Démocratie et participation : l’exemple de la rénovation urbaine, Esprit, Juillet, (7), pp. 5-34.

Durance P. (2010), De la décision politique à la décision publique : participation des citoyens et innovation sociale, in Créativité et innovation dans les territoires, rapport du Conseil d’analyse économique (CAE) au Premier ministre, La Documentation française, (92), pp. 225-237.

Durance P. (dir.), (2014), La prospective stratégique en action, Odile Jacob.

Durance P., (2015), Politiques publiques et modèles d’innovation, note pour la commission « Société et technologies » de l’Académie des technologies, 11 p.

Emery Y. & Giauque D. (2005), Paradoxes de la gestion publique. Paris, L’Harmattan.

Emery Y., Rousseau A., Kouadio A.-B., Meunier B., Johannsen L., & Nielsen S.-M. (2016), Towards innovative public services: A framework for the development of the innovation capability of European Public Administrations: EUPAN, MFPRA, EIPA, IDHEAP.

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Habermas, J. (1988), L’espace public, Payot.

Osborne S. P. & Brown L. (2011), Introduction: innovation in public services. In S. P. Osborne & L. Brown (Eds.), Handbook of Innovation in Public Services (pp. 1-11). Northampton MA: Edward Edgar Publishing.

Ouimet L. (1989), L’audience publique comme processus d’apprentissage, Trames, 2(2), p. 17-23.

Power M. & Laughlin R. (1992), Critical Theory and Accountingin Alveson, N.and Wilmott, H. (Eds.), Critical Management Studies, pp. 113-135, Sage, London.

Power M. (1994), The audit explosion. Demos.

Power M. (1997), The audit society: Rituals of verification. Oxford, UK: Oxford University Press.

Rowe G. & Frewer L. (2005), A Typology of Public Engagement Mechanisms, Science, Technology, & Human Values, 30 (2), p. 251-290.

Rowe G. & Frewer L.J. (2004), Evaluating Public-Participation Exercises: A Research Agenda, Science, Technology & Human Values, 29(4), pp. 512‑556.

Schlossberg M. & Shuford E. (2005), Delineating “public” and “participation” in PPGIS, URISA Journal, 16(2), pp. 15‑26.

Talpin J. (2008), Pour une approche processuelle de l’engagement participatif : Les mécanismes de construction de la compétence civique au sein d’institutions de démocratie participative, Politique et Sociétés, 27(3), pp. 133-164.

Wagle U. (2000), The policy Science of Democracy: The Issues of Methodology and Citizen Participation, Policy Sciences, 33 (2), p. 207-223.

Auditoire visé

La promotion d’une culture d’échange et de débats entre universitaires, praticiens et consultants des affaires publiques ainsi que le transfert des connaissances élaborées de manière scientifique vers les organisations du bien commun, de l’intérêt général et du service public sont particulièrement visés par les organisateurs du Symposium.

Par conséquent, les conférenciers et panélistes qui seront retenus pour la 9e Édition du Symposium s’adresseront à des dirigeants publics, des hauts fonctionnaires et des professionnels de l’administration publique, des doctorants et des chercheurs‐enseignants intéressés ou œuvrant à l’élaboration des politiques et/ou au management des affaires publiques à l’échelle des pays d’expression française.

Format des projets de communication et dates importantes

Langue officielle du Symposium : Français

Projet de communication : Les auteurs sont invités à décrire de manière la plus claire possible la problématique, le cadre théorique ou conceptuel, les résultats de recherche ou l’étude de cas à étayer ultérieurement et les références sélectives en appui à leur projet de communication (1 500 mots).

Date limite de réception des projets de communication (1 500 mots) 18 septembre 2017

Réponse du Comité d’organisation aux auteurs 16 octobre 2017

Confirmation des auteurs (engagement de participation) 20 novembre 2017

Remise des présentations aux organisateurs en format Powerpoint 11 décembre 2017

Date du 9e Symposium et de l’ADIMAP 1er et 2 mars 2018

Lieu de la tenue du Symposium et de l’ADIMAP : Tunis (adresse à préciser ultérieurement).

Les projets doctoraux destinés à l’ADIMAP : dates importantes

Date limite de réception des projets de communication 20 novembre 2017
Réponse du Comité d’organisation aux doctorants 18 décembre 2017
Confirmation des doctorants et remise des présentations PPT aux organisateurs 15 janvier 2018
Date de l’ADIMAP 2 mars 2018

Formats des textes destinés à la revue associée au Symposium

Les articles doivent être déposés pour le 21 mai 2018 sur le site internet de la revue Management International en mentionnant dans la lettre d’accompagnement le titre du dossier thématique. Ils devront respecter les consignes éditoriales de la revue. Tous les manuscrits feront l’objet d’une évaluation selon les principes, règles et pratiques du « double aveugle».

Inscriptions au 9e Symposium et à l’ADIMAP 2018 : Disponible en ligne à partir du 28 novembre 2017

Correspondance

A : Anissa BEN HASSINE

ESSECT – Université de Tunis

Présidente 9ème Symposium

Tel. : 00216 28 24 12 97

benhassineanissa@gmail.com

Cc : Bachir MAZOUZ

ENAP – Université du Québec

Président-Fondateur/Symposium-ADIMAP

Tel : + 1 514 849 39 89

bachir.mazouz@enap.ca

Cc. Olfa ZERIBI

IHEC Carthage – Université de Carthage

Ministère de l’Enseignement

Supérieur et de la Recherche Scientifique

zeribi.olfa@gmail.com

Comité scientifique restreint du 9e symposium

  • Christophe Assens, Institut Supérieur de Management, Université de Versailles, France.
  • Bernard AUGE, Université de Montpellier, France.
  • Pierre-Jean BARLATIER, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg.
  • Zeineb BEN AMMAR MAMLOUK, ESSECT, Université de Tunis, Tunisie.
  • Anissa Ben Hassine, Présidente du 9ème symposium, ESSECT, Université de Tunis, Tunisie.
  • Karim Ben Kahla, ESC Tunis, Tunisie.
  • Owen BOUKAMEL, IDHEAP, Université de Lausanne, Suisse.
    Alain BOUVIER, Université de Sherbrooke, Québec, Canada.
  • David CARASSUS, Université de Pau, France.
  • Camille Chamard, IAE Pau-Bayonne, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France.
  • Yves CHAPPOZ, Université Jean Moulin, Lyon 3, France.
  • Véronique CHANUT, CIFFOP, Paris 2, France
  • Philippe DURANCE, CNAM, France.
  • Yves Emery, IDHEAP Lausanne, Suisse.
  • Youssef ERRAMI, Université de Pau, France.
  • Rémi FABBRI, La Croix-Rouge Luxembourgeoise, Luxembourg.
  • Robert Fouchet, Université Aix-Marseille 3, France.
  • Marie GALLAIS, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg.
  • Irène GEORGESCU, Université de Montpellier, France.
  • Marcel GUENOUN, IGPDE et Université Aix-Marseille, France.
  • David HURON, Université Nice Sophia Antipolis, France.
  • Norbert LEBRUMENT, Université d’Auvergne, France.
  • Robert Le DUFF, Université de Caen, France.
  • Bachir Mazouz, ENAP – Réseau de l’université du Québec, Canada.
  • Bertrand MEUNIER, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg.
  • Claude Rochet, IMPGT-Université Paul Cézanne, France.
  • Anne Rousseau, UCL, Belgique.
  • Chiraz SAIDANI, ESSECT, Université de Tunis, Tunisie.
  • Philippe VALOGGIA, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg.
  • Olfa ZERIBI, IHEC Carthage, Université de Carthage, Tunisie.
  • Riadh ZGHAL, Université de Sfax, Tunisie.

Comité d’organisation

  • Rafla HEFAIEDH, Présidente du Comité d’organisation
  • ESSECT, Université de Tunis, Tunisie – rafla.hefaiedh@gmail.com
  • Sihem LAARIF, ESSECT, Université de Tunis, Tunisie.
  • Selima KRIAA, ESSECT, Université de Tunis, Tunisie.
  • Amira DAHMANI, ISCC Bizerte, Université de Carthage, Tunisie.
  • Bochra ZAIER, ESSECT, Université de Tunis, Tunisie.
  • Chehla LAID, ESSECT, Université de Tunis, Tunisie.
  • Souhir GHRIBI, Faculté des Sciences, Université de Gafsa, Tunisie.
  • Menel BEN MLOUKA, ISLAI Béjà, Université de Jendouba, Tunisie.
  • Khouloud Senda BENNANI, LARIME, Université de Tunis, Tunisie.
  • Safa FESSI, LARIME, Université de Tunis, Tunisie.
  • Mohamed Marouène FASSATOUI, LARIME, Université de Tunis, Tunisie.
  • Safa FARAH, LARIME, Université de Tunis, Tunisie.
  • Wafa GAIG, LARIME, Université de Tunis, Tunisie.
  • Chaima SIELA, Université de Tunis El Manar, Tunisie.

Comité scientifique permanent du Symposium et de l’ADIMAP

  • Bernard AUGE, ISEM-Université Montpellier, France
  • Boualem ALIOUAT, Université Nice Sophia Antipolis, France
  • Habib BENBAYER, Université d’Oran 1, Algérie
  • Christophe Assens, Institut Supérieur de Management, Université de Versailles, France
  • Olivier Babeau, Paris-Dauphine, France
  • Pierre-Jean BARLATIER, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg
  • Corinne Baujard, Université D’Evry, France
  • Anissa Ben Hassine, Université de Tunis, Tunisie
  • Karim Ben Kahla, ESC Tunis, Tunisie
  • Geert Bouckaert, Instituut voor de Overheid, Public Management Institute, Belgique
  • Jacques Bourgault, ENAP et UQAM, Université du Québec, Canada
  • Yves Boisvert, ENAP-Réseau de l’Université du Québec, Canada
  • Michel Boyer, IAE Université de La Réunion, La Réunion, France
  • David Carassus, IAE-Université de Pau et des Pays de l’Adour, France
  • Camille Chamard, IAE Pau-Bayonne, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France
  • Véronique Chanut, Université Paris 2, France
  • Hervé Chomienne, Institut Supérieur de Management, Université de Versailles, France
  • Pascal Corbel, Université Paris-Sud, France
  • Jean-Louis Denis, ENAP-Réseau de l’Université du Québec, Canada
  • Céline Desmarais, HEIG du canton de Vaud, Suisse
  • Philippe Durance, CNAM et Institut des Futurs souhaitables, École Management & Société, France
  • Alain Eraly, Université Libre de Bruxelles, Belgique
  • Yves Emery, IDHEAP Lausanne, Suisse
  • Rémi Fabbri, Croix Rouge Luxembourgeoise et Membre associé au Cerefige, Luxembourg
  • Muriel de Fabrègues, CIFFOP, Université Panthéon-Assas Paris 2
  • Christophe Favoreu, ESC-Toulouse, France
  • Isabelle Fortier, ENAP-Réseau de l’Université du Québec, Canada
  • Robert Fouchet, Université Aix-Marseille 3, France
  • Marie GALLAIS, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg.
  • Irène GEORGESCU, ISEM-Université de Montpellier, France
  • David Giauque, Institut d’études politiques et internationales, Université de Lausanne, Suisse
  • Martin Goyette, ENAP-Réseau de l’Université du Québec, Canada
  • Marcel GUENOUN, IGPDE, France
  • Stéphane Guerard, Université Lille2, France
  • Taïeb Hafsi, HEC Montréal, Canada
  • Mohamed HARAKAT, GLOBAL GOVERNANCE CENTER et REMA, Maroc
  • David Huron, IAE-Université Nice-Sophia Antipolis, France
  • Frédéric Kletz, École des Mines Paris-Tech, France
  • Daniel Labaronne, Université Montesquieu Bordeaux IV, France
  • Romain Lauffer, HEC Paris, France
  • Norbert LEBRUMENT, Université d’Auvergne, France
  • Robert Le DUFF, Université de Caen, France
  • Lilly Lemay, ENAP-Réseau de l’Université du Québec, Canada.
  • Alain-Charles Martinet, Université Lyon 3, France
  • Christophe Maurel, Université Le Mans, France
  • Ababacar MBENGUE, Université de Reims Champagne-Ardenne et SAM, France
  • Frédéric MARTY, CNRS, Université de Nice, France
  • Bachir Mazouz, ENAP-Université du Québec, Président-Fondateur du Symposium et de l’ADIMAP, Canada
  • Bertrand MEUNIER, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg
  • Pierre-Xavier MESCHI, IAE Aix Graduate School of Management – Aix Marseille Université, France
  • Gérald Naro, Université de Montpellier, France
  • Hadj NEKKA, université d’Angers, France
  • Gérald Orange, IAE-Université de Rouen, France
  • Philippe Pailot, IAE-Université de Lille 1 et Skema, France
  • Thierry Pauchant, HEC Montréal, Canada
  • François Pichault, HEC Liège, Belgique
  • Jean-Luc Pissaloux, Université de Bourgogne, France
  • Christelle Perrin, Université de Versailles à St-Quentin, France
  • Marie-Claude Prémont, ENAP-Réseau de l’Université du Québec, Canada
  • Claude Rochet, IMPGT-Université Paul Cézanne, France
  • Jacques Rojot, Université Panthéon-Assas Paris 2
  • Anne Rousseau, UCL, Belgique
  • Christian Rouillard, Université d’Ottawa, Canada
  • Guy Solle, IAE de Metz, France
  • Frederic Teulon, Pôle universitaire de Léonard de Vinci, France
  • Philippe VALOGGIA, Luxembourg Institute of Science & Technology, Luxembourg
  • Alexandre VERNHET, ISEM-Université de Montpellier, France
  • Philippe Very, EDHEC, France
  • Olfa Zeribi, IHEC Carthage, Tunisie

Les ingénieurs qui lisent les bilans appel pour Les Cahiers d’histoire du Cnam

« Les ingénieurs qui lisent les bilans » : Savoirs techniques et gestionnaires au prisme de la comptabilité industrielle (1850-1950) pour Les Cahiers d’histoire du Cnam

Marco Bertilorenzi (DISSGEA, Université de Padoue) et Ferruccio Ricciardi (CNRS, Lise-Cnam)

Date de soumission de vos propositions : 15 juin 2017

Argumentaire

Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, dans une économie industrielle en pleine évolution, les missions des ingénieurs (notamment dans des secteurs comme la sidérurgie ou l’industrie minière) s’orientent de plus en plus vers la rationalisation du processus productif au niveau des approvisionnements, dans l’écoulement des produits et dans la mobilisation du capital humain. Ce n’est pas un hasard si, au tournant du XXe siècle, ce sont deux ingénieurs, Frederick Winslow Taylor et Henri Fayol, qui forgent le cœur conceptuel de la nouvelle « science de l’organisation » : la gestion des hommes s’inscrit en parallèle à la gestion des ressources, en alliant la capacité d’administrer les affaires courantes à la capacité de faire des prévisions et d’agir par anticipation. Ces nouveaux savoirs gestionnaires – encore flous et peu formalisés –, sont équipés de techniques et d’outils : courbes de Gantt, fiches de description des postes de travail, organigrammes, etc. Parmi ces outils, la comptabilité industrielle tient une place fondamentale du fait de sa capacité à servir à la fois le pilotage de l’entreprise et la gestion du personnel. Les besoins organisationnels de la grande entreprise vont main dans la main avec la nécessité de connaître et maîtriser les coûts, en sachant les anticiper, et contribuer, de cette façon, à la programmation de la production et des investissements. Les ingénieurs, en France comme à l’étranger, deviennent ainsi des figures centrales accompagnant la transformation gestionnaire des entreprises. Ce numéro des Cahiers d’Histoire du Cnam vise à recueillir des contributions portant sur les liens entre ingénieurs et comptabilité industrielle dans la phase de développement de la grande entreprise industrielle (années 1850-1950).

Plusieurs études ont désormais montré dans quelle mesure était pessimiste, voire erroné, le constat de l’historien Sidney Pollard selon lequel les prodromes de la « comptabilité de gestion » (management accounting) se situeraient au début du XXe siècle, lorsque commencent à se diffuser les principes de l’organisation scientifique du travail. En effet, les premières formes de comptabilité des coûts apparaissent avant le milieu du XIXe siècle au Royaume-Uni, en France et dans d’autres pays industrialisés. En témoignent l’analyse des pratiques comptables développées dans certains ateliers de production (notamment dans les secteurs de la métallurgie et des mines), alors même qu’on retrouve des éléments systématisés de réflexion – dans des manuels et traités spécialisés – au cours des décennies suivantes. Des auteurs comme les français Adolphe Guibault et Eugène Léauthey ou les britanniques Emile Garke et Jan M. Fells, par exemple, deviennent rapidement des « classiques » en la matière. Leurs ouvrages (et parfois même les traductions respectives) circulent dans les milieux des techniciens de la production. Ces derniers s’emparent des techniques d’analyse des coûts car ils recouvrent des enjeux à la fois organisationnels et professionnels.

Mesurer « combien ça coûte » revient en effet à évaluer comment chaque unité productive (ce qu’on appelle aujourd’hui « centres de coût ») contribue à la formation du coût de production et permet aussi d’exercer un contrôle majeur sur les hommes qui en sont responsables. Dans la nouvelle corporate economy qui s’affirme entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, où on assiste au développement du modèle de la grande entreprise, à son intégration verticale et horizontale et à la diffusion capillaire des méthodes d’innovation technologique, les ingénieurs commencent progressivement à dépasser leur simple tâche technique. Ils intègrent les bureaux de méthodes, spécialisés dans le calcul des coûts, et portent leur attention sur la dimension économique des coûts, en soulignant par exemple l’importance d’une proportion correcte entre frais de maintenance et valeur des machines ou la nécessité d’une répartition adéquate des frais généraux.

Apparaissent alors des éléments d’un conflit potentiel entre comptables et ingénieurs, le monopole du contrôle des coûts étant au cœur d’une « bataille juridictionnelle » au sein non seulement des entreprises, mais aussi du champ professionnel de la gestion qui est alors en train de se constituer. La maîtrise des détails techniques entre dans les enjeux liés à la création de la valeur et au contrôle des coûts en même temps que des nouvelles opportunités techniques sont ouvertes par l’organisation de l’innovation dans la grande entreprise. De cette appropriation du prix de revient par les ingénieurs découle l’inscription de la comptabilité industrielle parmi les outils privilégiés d’une gestion rationnelle des entreprises ainsi que la reconfiguration des fonctions mêmes de l’ingénieur au sein de celles-ci (et plus largement dans l’espace du conseil à l’entreprise). Ce phénomène apparemment marginal soulève plusieurs questions auxquelles l’histoire des techniques et des entreprises n’a su répondre que partiellement, et que ce dossier envisage d’approfondir à travers aussi bien des études empiriques originales que des études critiques sur la littérature managériale disponible.

Nous souhaitons mettre en avant des contributions qui viseraient à répondre à ces questions (liste non exhaustive) pour la période concernée, à savoir entre les années 1850 et 1950 :

  • Comment la rationalité technique des ingénieurs alimente-t-elle et façonne-t-elle la rationalité gestionnaire des administrateurs ?
  • Quelle est la place de la comptabilité industrielle dans la formation des ingénieurs et techniciens voués à la gestion des affaires d’entreprise ? A partir de quand et dans quels types de formations (écoles généralistes, formations complémentaires, etc.) la comptabilité industrielle est-elle enseignée ?
  • Est-ce que le Cnam a joué un rôle particulier dans la genèse et la légitimation des savoirs comptables de l’ingénieur ?
  • Comment les traditions comptables « nationales » influent-elles sur l’appréhension et le développement des techniques d’analyse des coûts ? Peut-on à cet égard esquisser des éléments de comparaison internationale ?
  • Quels sont les effets de circulation et d’hybridation de savoirs et techniques entre domaines, branches et aussi territoires ?
  • Comment le processus d’innovation technique a-t-il influé sur le processus d’approbation de la rationalité gestionnaire ? Avec quel processus de légitimation ?
  • Comment les techniques de contrôle des coûts participent-elles à la reconfiguration des enjeux professionnels et organisationnels au sein des entreprises ? Comment l’ingénieur-technicien s’est-il mué en organisateur-dirigeant en s’appuyant sur la maîtrise des coûts ?
  • Comment, en bref, les ingénieurs parviennent-ils à modifier le champ professionnel pour développer de véritables compétences gestionnaires qui deviendront par la suite des éléments constitutifs d’un socle cognitif commun, celui des managers ?

Calendrier

Envoyer aux coordinateurs du numéro (marco.bertilorenzi@unipd.it; ferruccio.ricciardi@cnam.fr), une proposition d’article d’une page pour le 15 juin 2017. Les auteurs sont informés des propositions retenues courant Juillet 2017. Les articles complets sont à renvoyer pour le 15 décembre 2017 (article de synthèse – 25 000 à 45000 signes, ou article long – 45 000 à 75 000 signes). La publication du dossier est prévue pour 2018.

Bibliographie de référence

Abbott A. (1988), The System of Profession. An Essay on the Division of Expert Labor, Chicago, University of Chicago Press.

Bensadon D., Praquin N., Touchelay B. (dir.) (2016), Dictionnaire historique de comptabilité des entreprises, Lilles, Presses universitaires de Septentrion.

Bertilorenzi M., Passaqui J.-P., Garçon A.-F. (dir.) (2016), Entre technique et gestion. Une histoire des « Ingénieurs civils des mines » (XIXe-XXe siècles), Paris, Presses des Mines.

Burlaud A., Simon C.J. (2013), Le contrôle de gestion, Paris, La Découverte.

Fleishman R.K., Tyson T.N. (1993), « Cost accounting during the industrial revolution: the present state of historical knowledge », Economic history review, vol. XLVI, n° 3, pp. 503-517.

Kaplan R.S., Johnson H.T. (1987), Relevance Lost. The Rise and Fall of Management Accounting, Boston, Harvard Business School Press.

Hopper T., Amstrong P. (1991), « Cost accounting, controlling labour and the rise of conglomerates », Accounting, Organization & Society, vol. 16, n° 5/6, pp. 405-438.

Lefebvre P. (2003), L’invention de la grande entreprise. Travail, hiérarchie, marché. France, fin XVIIIe-début XXe siècle, Paris, PUF.

Loft A. (1986), « Towards a critical understanding of accounting: the case of cost accounting in the UK, 1914-1925 », Accounting, Organization & Society, vol. 11, n° 2, pp. 137-169.

McKenna C.D. (2006), The World’s Newest Profession. Management Consulting in the Twentieth Century, Cambridge, Cambridge University Press.

Miller P., Hopper T., Lauglin R. (1991), « The new accounting history: an introduction », Accounting, Organization & Society, vol. 16, n° 5/6, pp. 395-493.

Pezet A. (2009), « The history of the French Tableau de bord (1885-1975): evidence from the archives », Accounting, Business & Financial History, vol. 19, n° 2, pp. 103-125.

Pollard S. (1965), The Genesis of Modern Management. A Study of Industrial Revolution in Great Britain, Cambridge, Harvard University Press.

Zimnovitch H. (1996), « L’émergence des coûts standard aux États-Unis : 1830-1930. Pourquoi ? Quel enseignement pour la France ? », Entreprise et Histoire, n° 13, pp. 27-52.

 

Journée de recherche 23 mai 2017 : « Entrepreneuriat créatif et culturel : réalités et enjeux »

Journée de recherche 23 mai 2017. Dans le cadre du numéro spécial de la Revue de l’Entrepreneuriat « Entrepreneuriat créatif et culturel : réalités et enjeux »

Entrepreneuriat créatif

La journée de recherche organisée dans le cadre du 3e Forum Entreprendre dans la Culture a pour objectif de réunir la communauté de chercheurs travaillant sur le thème de l’entrepreneuriat créatif et culturel en Europe. Elle s’appuie sur l’appel à contributions lancé par la Revue de l’Entrepreneuriat autour d’un numéro spécial dédié à « L’entrepreneuriat créatif et culturel : réalités et enjeux ».

L’inscription à cette journée est gratuite. Inscription obligatoire

Ouverture des inscriptions à partir du 6 avril 2017 sur le site : http://jdrfedlc2017.sciencesconf.org/

Pour toute information, contact avec les rédactrices invitées du numéro spécial de la Revue de l’Entrepreneuriat :

Entrepreneuriat créatif Revue de l’Entrepreneuriat

eCommerce et Gouvernance de l’Internet

Le Groupe Sup de Co La Rochelle, la Faculté des Sciences de l’Administration (Université Laval, Canada) & le laboratoire CEREGE (Université de Poitiers) organisent le colloque international «eCommerce et Gouvernance de l’Internet» les 19-20 octobre 2007 à Sousse (Tunisie), avec l’Association Informatique et Management (AIM), the International Telecommunication Society (ITS), l’Internet Society (ISOC), l’Université de La Rochelle, l’Université de Sfax, the Journal of Internet Banking and Commerce et le soutien du Fonds Social Européen.
Ce colloque international est transdisciplinaire et s’intéresse à tous les domaines des sciences humaines sous l’angle des TIC (liste non exhaustive) : Environnement du eCommerce, Gestion des infrastructure, Sécurité et confiance dans les échanges électroniques, Droits de propriété, Gestion des contenus échangés sur Internet, Supply chain management, Modèles économiques de l’Internet, Communautés virtuelles, Impacts des TIC sur la gouvernance des organisations, TIC et stratégies d’externalisation, Acceptation des TIC dans les entreprises, eGouvernement et gestion des relations à distance avec les entreprises et les citoyens, etc. D’autre part, ce colloque est largement ouvert aux professionnels au travers des ateliers (eMarketing, eFinance, PME et Internet) et tables rondes qui seront organisées.
Les meilleurs articles seront publiés au choix dans « Journal of Internet Banking & Commerce » et dans un ouvrage collectif de recherche. Le prix « ITS » sera décerné également à la meilleure communication jeune chercheur.
Les communications peuvent être en français ou en anglais et ne doivent pas excéder 30 pages (times 12, interligne simple) et sont à envoyer au format word ou pdf via le site web de la conférence : www.ecig2007.org
Date limite pour la proposition des ateliers : lundi 12 février 2007
– des résumés : vendredi 30 mars 2007
– des versions complètes : vendredi 25 mai 2007
Réponse du comité de lecture avant le 30 juin 2007 pour l’acceptation finale des communications.

Le consommateur (malin?!) face à la crise

Fabrice Clochard, Dominique Desjeux et Stéphane Gouin proposent un ouvrage collectif qui a pour objectif de porter
un regard sur les consommateurs à la recherche de « bonnes affaires » et/ou en quête d’économies.

Soldes, ventes privées, achats d’occasion, enchères en ligne, discount et services low cost, dispositifs de
déstockage, de troc, de partage, de location ; usage plus ou moins intensif de cartes de fidélité et de coupons de réduction ; pratiques de renoncement, de détournement d’objets, récupération,
glanage sur les marchés, autoproductions, « fabrications maison », téléchargement, économie d’énergie… Force est de constater que le consommateur a l’embarras du choix et dispose de toute une
artillerie de techniques et dispositifs pour devenir – peut-être un jour – le désormais célèbre « consommateur malin ».

La réunion plénière du Département des marchés financiers (DMF)

Claude CAZES , Président de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes

présente

La réunion plénière du
Département des marchés financiers (DMF)

Le mercredi 2 mai 2012
Pavillon Cambon-Capucines

Le projet de réforme européen du secteur de l’audit, proposé par Michel Barnier, Commissaire européen en charge du
Marché intérieur et des Services, actuellement en discussion au Parlement européen, sera l’un des thèmes central de ce colloque qui réunit chaque année les commissaires aux comptes du Département
des marchés financiers (mandats cotés et entités d’intérêt public), que préside Gérard Trémolière, afin d’échanger sur les sujets d’actualité liés à ce secteur.

A cette occasion, Claude Cazes analysera avec Jean-Pierre Letartre, Président d’Ernst and Young, les projets de
textes européens qui font suite aux propositions présentées par la Commission européenne en novembre 2011.

Les participants seront ensuite invités à débattre, lors d’une table ronde animée par, Jean-Marc Vittori,
éditorialiste des Echos, sur les principaux axes du projet. A cette table ronde, seront notamment présents Michel Prada, co-président du Conseil sur la réglementation financière globale et
Christian Schricke, délégué général de l’ANSA et représentant du MEDEF.

Seront également présents à cette réunion, Christine Thin, Présidente du H3C et Laurent Vallée, Directeur des
Affaires civiles et du Sceau au Ministère de la Justice qui clôturera les travaux.

À propos du Département des marchés financiers (DMF)

Créé en 2001, et conforté par la Loi de sécurité financière de 2003, le DMF,appelé département APE jusqu’en 2009 rassemble, au sein de la CNCC, les cabinets auditant ou souhaitant auditer des sociétés cotées sur un marché réglementé. Ses
activités contribuent à une meilleure perception du rôle et de la mission des auditeurs auprès des entreprises, des investisseurs, de la place financière et des autorités de marché. Il traite,
par ailleurs, des spécificités des mandats d’entreprises dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé ou offerts au public sur Alternext.

PROGRAMME
Département des marchés financiers (DMF)
Réunion plénière – Mercredi 2 mai 2012
Pavillon Cambon-Capucines – 46, rue Cambon – 75001 Paris

8h30 Accueil – Café

9h00 – 9h15 Ouverture – Claude Cazes, Président de la Compagnie nationale des
commissaires aux comptes (CNCC)

9h15 – 9h45 Rapport d’activité du Département– Gérard Trémolière, Président du DMF

9h45 – 10h45 Analyse des projets de textes européens

Claude Cazes, Président de la CNCC et Jean-Pierre Letartre, Président d’Ernst & Young France.

10h45 – 11h15 Pause

11h15 – 12h15 Table ronde animée par Jean-Marc Vittori, éditorialiste des Echos

avec la participation de 5 panelistes :

– Michel Prada, co-président du Conseil sur la réglementation financière globale

– Christian Schricke, Délégué général de l’ANSA

– Sylvie Matherat, Adjointe du directeur général des opérations à la Banque de France

– Jean-Pierre Menanteau, ancien PDG d’AVIVA France et consultant chez Deloitte

12H15 – 12H45 Clôture

– Christine Thin, Présidente du H3C

– Laurent Vallée, Directeur des affaires civiles et du sceau


12H45 Cocktail déjeunatoire

20e Colloque International Etienne Thil

Le thème majeur du 20e colloque est celui du « commerce en profonde mutation ». Nous invitons toutes les communications – quelle que soit la discipline – à présenter des réflexions sur le commerce et la consommation qui permettront de nourrir mais aussi de renouveler notre analyse des processus stratégiques, décisionnels et opérationnels dans les organisations du commerce de gros et de détail. Anthropologues, économistes, géographes, juristes, historiens,  sémioticiens, sociologues, spécialistes de finance, logistique,  marketing, ressources humaines, comment appréhendons-nous les enjeux du  commerce suivants ? Quelles évolutions en matière d’expériences de  shopping, de concepts et formats, de stratégie des enseignes et des  réseaux, de gestion des canaux de distribution, de politique  d’assortiment, de prix, de merchandising ou de communication ? Quelles  évolutions de la gestion des réseaux de points de vente (forme  organisationnelle, marque, système d’information, ressources  humaines) ? Quelle est la place du commerce dans la société, le  territoire, la ville, le quartier, ou encore la famille ? Quid des liens  entre identité et commerce, plaisir et commerce, éthique et commerce ? En quoi, et comment, les 20 dernières années nous invitent-elle à  (re)penser le commerce, la distribution et la relation marchande ?

Dates-clés prévisionnelles

  • 21 Février 2017 : date d’ouverture des soumissions en ligne
  • 21 avril 2017 : date limite des soumissions en ligne
  • 9 juin 2017 : date de notification des décisions aux auteurs
  • 9 juillet 2017 : date limite de soumission des communications modifiées

Formats des soumissions

  • Communication courte, en français ou anglais, de 7 pages maximum présentant une recherche aboutie ou une recherche en cours
  • Candidature au prix de thèse multidisciplinaire en distribution, sur la base d’un résumé de la thèse en 5 pages, d’un CV et du rapport de soutenance.
  • Soumission électronique via https://thil2017.sciencesconf.org/

Principales nouveautés 2017

  • La remise de prix « Thil d’or, d’argent et de bronze » Les trois meilleures thèses et les trois meilleures communications seront présentées en séance plénière, et récompensées par un Thil d’or, Thil d’argent et Thil de bronze. Les Thil d’or recevront un prix de 1000€. • L’accueil de personnalités du commerce de premier plan Parmi elles, nous aurons notamment le plaisir d’accueillir Sébastien Badault, Directeur Général d’Alibaba France.
  • Des moments festifs pour les 20 ans
    Nous célébrerons toutes celles et ceux qui ont contribué depuis 20 ans au succès du colloque.

Présidence du Comité Scientifique

Karine Picot-Coupey, IGR-IAE Rennes, Université de Rennes 1, CREM UMR CNRS 6211

Lieu du Colloque

Institut du Marketing et du Management de la Distribution (IMMD)
651 avenue des Nations Unies, Roubaix.

Réseaux et séquences en études de parenté

S’inspirant souvent de la notion sociologique de carrière, de nombreuses recherches en sciences sociales montrent l’utilité d’analyser comparativement, à l’aide de statistiques, des corpus biographiques ou des parcours de vie. En particulier, depuis la fin des années 1980, l’analyse de séquences (ou trajectoires) a été souvent invoquée, afin d’étudier l’interdépendance des choix individuels, ainsi que leur enchaînement dans le temps. Les objets que ces études ont balisés sont déjà nombreux ; à titre d’exemple, on peut mentionner les parcours professionnels, les âges de la vie, la déviance, mais également la formation des couples, la fertilité, les migrations, les formes de résidence, etc.

Dans ce vaste horizon, certains travaux ont dû associer, à la prise en compte de parcours de vie, l’analyse des réseaux sociaux et, entre autres, des réseaux de parenté. Cette alliance permet en effet d’appréhender des « choix individuels » compte tenu des cadres normatifs et relationnels dans lesquels ces choix sont pensés et se déploient. Par exemple, l’occurrence dans une famille d’un événement comme une naissance, un décès, un mariage ou un départ en migration peut non seulement avoir un impact important sur les probabilités qu’un autre événement du même type ait lieu dans la même famille, mais également sur la forme des unités résidentielles qui la composent. Ce changement morphologique peut encourager à son tour l’occurrence d’un certain type d’événements. Il paraît alors pertinent de se pencher sur le déploiement conjoint des techniques d’analyse relevant, d’une part, de l’étude des séquences et, d’autre part, de l’étude morphologique des réseaux de parenté.

L’analyse de ce type de logiques peut atteindre, très rapidement, de très hauts degrés de complexité. Cependant, les techniques et les concepts issus de l’étude la parenté permettant d’analyser l’espace social dans sa dynamique diachronique restent largement à développer. C’est ici que l’interaction entre disciplines (anthropologie, démographie, histoire, sociologie) et méthodes de recherche (études morphologiques, analyse de séquences, analyse des parcours de vie) s’imposent. Cette journée d’étude visera donc à explorer à partir d’exemples concrets cette zone de frontière, à la fois méthodologique et théorique, entre la morphologie de la parenté et l’étude des biographies, séquences ou encore stratégies.

Il ne s’agira pas uniquement de revenir sur des questions classiques qui remontent en surface, qu’elles portent par exemple sur le rapport entre structures et intentionnalité ou sur les choix d’échelle et de périodisation ; cette journée servira également à interroger les outils disponibles (Puck, Cubix, TraMineR…) afin de mener ce type d’analyses, tout en déterminant leurs apports et, éventuellement, leurs limites. C’est pourquoi les échanges prendront la forme d’un atelier, dans lequel les intervenants pourront partager aussi bien leurs travaux en cours que des recherches abouties. Chaque communication pourra partir d’un cas empirique ou de la présentation d’un outil d’analyse spécifique, et visera à soulever des questionnements en s’ancrant aux choix et/ou problèmes, à la fois méthodologiques et analytiques, rencontrés au cours de l’enquête.

Vendredi 3 mars 2017
INED, 133, boulevard Davout – 75020 Paris, Salle Sauvy
Journée d’étude organisée études de parenté par

Pietro Fornasetti (IMAF – EHESS), Aurélien Dasré Université Paris-Nanterre/GTM­CRESPPA/Ined), Pascal Cristofoli (LaDéHiS – EHESS), Michaël Gasperoni (CNRS – CRM).

Programme études de parenté

9:00 : Petit-déjeuner offert par l’INED

9:30 : Introduction 

9:40 : Première session

  • Eva Lelièvre (Directrice de recherche, INED)
    Séquences de lignées versus entourage pendant l’enfance. Approches plurielles
  • Matthias Studer (Chargé de cours, IDESO, Université de Genève)
    Une introduction à l’analyse de séquence et à la librairie R TraMineR

10:30 : Pause (10 minutes)

  • Arnaud Bringé (Ingénieur de recherche, INED)
    Constitution et analyse de fichiers de trajectoires : Données, méthodes, limites
  • Pascal Cristofoli (Ingénieur de recherche, LaDéHiS – EHESS)
    Le modèle de « nœud relationnel » proposé par Puck : un instrument pour saisir des séries d’événements relationnels

11:30 : Discussion générale

14:20 : Deuxième session

  • Aurélien Dasré (Maître de conférences, Université Paris Nanterre/GTM-CRESPPA/Ined)
    Analyse de séquences et dynamique des structures familiales : Essai à partir d’une enquête longitudinale au Mali
  • Klaus Hamberger (Maître de conférences, LAS – EHESS)
    Analyser des données relationnelles longitudinales avec Puck : Parenté, résidence, mobilité

15:20 : Pause (10 min)

  • Sébastien Plutniak (Doctorant, Lisst-Cers – EHESS / École française de Rome)
    Le groupe d’archéologues préhistoriens de la « typologie analytique » (1962–1989) : saisir la dynamique d’un collectif scientifique entre réseau socio-cognitif et agrégation d’itinéraires individuels
  • Pietro Fornasetti (Doctorant, IMAF – EHESS)
    Parcours migratoires et relations de germanité : Exploration d’un corpus généalogique ouest-africain par le regroupement de séquences

16:30 : Discussion générale

Institut national d'études démographiques ined études de parenté

Le crédit inter-entreprises en Europe (1880-2010) 9 et 10 mars 2017 – Bercy

Les inscriptions en ligne pour le colloque international Le crédit inter-entreprises en Europe (1880-2010) sous la direction scientifique de Michel Lescure  (Université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, IDHES-Nanterre, UMR 8533).des  9 et 10 mars prochains au ministère de l’Économie et des Finances (75012 Paris) sont ouvertes.

Programme détaillé et inscription en ligne du colloque international sur le crédit inter-entreprises

www.economie.gouv.fr/igpde-seminaires-conferences/credit-inter-entreprises-en-europe-1880-2010-colloque-international-9

La participation est gratuite sous réserve d’inscription.

Le crédit inter-entreprises (CIE) est à l’origine de transferts massifs de capitaux entre secteurs et entre firmes. Il est une source importante de financement pour les entreprises non financières. Cette manifestation se propose de mieux comprendre au plan scientifique les raisons du crédit inter-entreprises et d’en apprécier les conséquences tant sur le plan économique et financier que sur celui des politiques publiques.

L’étude porte sur une longue période (fin XIXe – début XXIe siècles) et fait appel à des études de cas portant soit sur des pays européens soit sur des secteurs particuliers.

Le comité scientifique de ces travaux est composé de Michel Lescure (Université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, IDHES-Nanterre, UMR 8533), Christian de Boissieu (Université de Paris 1), Jean-François Eck (Université de Lille 3) et Patrick Fridenson (EHESS).

Problématique

Malgré le rapide développement du secteur financier depuis près de trente ans, le crédit inter-entreprises (CIE) reste l’une des principales sources de financement des entreprises non financières. Le CIE s’entend ici à la fois du crédit commercial et du crédit non commercial. Le premier est occasionné par l’échange d’une marchandise entre deux firmes, que la transaction soit passée (comme c’est le cas du crédit reçu du fournisseur et des  délais de paiement accordés aux clients), ou qu’elle soit à venir (avances sur commande passée à un fournisseur et avances reçues des clients). Le second correspond aux crédits que s’accordent les firmes indépendamment de leurs transactions commerciales, que ce soit directement ou par l’intermédiaire des personnes et familles qui les contrôlent.

Le CIE est à l’origine de transferts massifs de capitaux entre secteurs et entre firmes : en France, par exemple, ces flux nets profitent essentiellement aux entreprises commerciales et aux industries d’équipement au détriment des autres firmes industrielles et aux GE au détriment des PME .

Les conséquences négatives de ce phénomène sont connues depuis longtemps : le CIE est source d’inflation en même temps qu’il limite l’efficacité des politiques monétaires (notamment en période d’encadrement du crédit), il supporte un risque important de mauvaise allocation des capitaux, il est générateur de faillites en chaînes pour les firmes qui y recourent.)

Les facteurs qui sont à l’origine de ce phénomène sont mal connus. En dépit de ses enjeux économiques et de l’intérêt politique qu’il a tôt suscité, le CIE n’a fait l’objet de recherches scientifiques que tardivement, dans un champ strictement économique et les résultats restent partiels et débattus.

Ce sujet s’inscrit dans l’actualité. Lors du vote de la  loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, un amendement voté par les parlementaires a autorisé les entreprises à pratiquer des opérations de crédit avec d’autres entreprises partenaires, y compris lorsqu’il n’y a pas de lien de capital entre ces entreprises. Amendement qui supprime donc toute entrave au crédit inter-entreprises (jusque-là celui-ci était réservé aux délais de paiement pour fournitures, aux avances sur commandes et aux crédits entre filiales de groupes).

Programme

9 mars

9 h 00  – café d’accueil

Matinée – 9 h 30-13 h 00

Ouverture par Anne-Héléne Roignan, directrice générale de l’IGPDE

Présidence : Sabine Effosse (Université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense)

Introduction : Les crédits inter-entreprises en Europe occidentale : approche comparative (1980-2010), Michel Lescure (Université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, IDHES-Nanterre)

Crédit inter-entreprises et firmes multinationales : le cas de Saint-Gobain en Allemagne de 1945 à 1970, Jean-François Eck (Université de Lille 3)

10 h 45-11 h 00 – Pause

  • Organiser le crédit : Modes de financement inter-firmes dans l’industrie allemande de l’entre-deux-guerres (années 1920 et 1930), Boris Gehlen (Université de Bonn) et Christian Marx (Université de Trier)
  • Le crédit inter-entreprises à l’épreuve de la crise : le cas du monde automobile en France au XXe siècle, Jean-François Grevet (Université d’Artois)

12 h 30-13 h 00 – Discussion générale

Après-midi – 14 h 30-18 h 30

Présidence : Patrick Fridenson (EHESS)

  • Le crédit inter-firmes dans l’Europe méditerranéenne. Les entreprises grecques de commerce et de navigation du local au global (fin XIXe siècle-fin XXe siècle), Gelina Harlaftis (Université de Corfou)
  • La structure financière des grandes firmes italiennes : banques, marchés et financements inter-entreprises (1950-1980), Fabio Lavista (Université Bocconi) et Giandomenico Piluso (Université de Sienne)

16 h 00-16 h 15 – Pause

  • Relations inter-entreprises et financement des industries françaises de matériel hydraulique (XIXe-XXe siècle), Anne Dalmasso (Université de Grenoble)
  • Le crédit inter-entreprises en France pendant les Trente Glorieuses, Michel Lescure (Université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, IDHES-Nanterre)

17 h 45-18 h 30 – Discussion générale

10 mars

Matinée – 9 h 30-13 h 00

Présidence : Jean-François Eck (Université de Lille 3)

  • Le capital liquide : le crédit inter-entreprises entre les brasseries et les restaurants en Suède, Anders Ögren (Université de Lund)
  • Un art oublié, les effets financiers : comment les chantiers navals britanniques ont-ils été financés ? Michael Moss (Université de Glasgow)

11 h 00-11 h 15 – Pause

  • S’équiper sans s’endetter : les pionniers du leasing en France (années 1950-1970), Sabine Effosse (Université de Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense)

12 h 00-12 h 30 – Discussion générale

Conclusions : Patrick Verley (Université de Genève).

Organisé par l’Institut de la gestion publique et du développement économique (IGPDE) et le Comité pour l’histoire économique et financière de la France en partenariat avec l’IDHES- Nanterre (Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société, UMR 8533) et l’École doctorale « économie, organisations, société » avec le soutien du Crédit agricole et de la Société générale.

Lieu et modalités pratiques

Ministère de l’Économie et des Finances
Salle Bloch-Lainé
139, rue de Bercy 75012 Paris
M° Bercy ou Gare de Lyon.

Participation gratuite sous réserve d’inscription en ligne

Renseignements : recherche.igpde[@]finances.gouv.fr

Evolution et problématiques des salaires dans les pays d’Afrique du Nord-Maghreb-Machrek

20, 21 et 22 mars 2017, Marrakech, Maroc
Le Groupe de Recherche en Economie Sociale et Solidaire et le Projet WAGE (Wage Analysis in a Globalising Environment) avec le concours du Bureau International du Travail (bureau de Rabat, bureau d’Alger, bureau du Caire) organisent un colloque international sous le thème « Evolution et problématiques des salaires dans les pays d’Afrique du Nord-Maghreb-Machrek depuis les années 1950/60 » les 20-21-22 mars 2017, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc.

Problématique : les salaires en Afrique du Nord

  1. Evolution des salaires moyens et de leurs modalités de dispersion depuis les années 1950/60.
  2. Relations entre qualification et salaires (premium skill) notamment pour les jeunes et les femmes.
  3. Rôle du différentiel salarial dans les processus migratoires (internes/externes).

Pour les pays d’Afrique du Nord-Maghreb-Machrek

Les pays arabes et d’Afrique septentrionale présentent un certain nombre de caractéristiques spécifiques en matière de salaire : une certaine hétérogénéité et une différenciation inégale des données disponibles, une progression moyenne annuelle depuis les années 2000 supérieure à celle des pays avancés, mais inférieure à celle des pays émergents (notamment d’Asie), des écarts hommes femmes significatifs, un coefficient de Gini plutôt en augmentation, l’interférence constante des questions migratoires avec les marchés nationaux du travail, la question tendue de l’employabilité et du salaire des jeunes, des éléments de complexité dans les relations professionnelles

Les questions salariales dans la région concernée mériteraient d’être approfondies et systématisées, les versions successives des Rapport Mondial sur les Salaires, bisannuel depuis 2008, Genève, BIT, mentionnent régulièrement la nécessité d’une meilleure documentation pour la zone MENA (dernière livraison du Rapport mondial en décembre 2016 pour 2016/2017, téléchargeable en ligne)

Précisions méthodologiques

Champ du sujet :

Champs : toutes les approches de la question salariale seront prises en compte : évolution des salaires, données statistiques sur les salaires, distribution/répartition des salaires (Gini-Lorenz, écarts inter-déciles), négociations des salaires patronat-syndicat-Etat, salaires des jeunes, salaires des femmes, salaires des migrants, stratégie salariale des entreprises, politique salariale de l’Etat ou des pouvoirs publics, existence d’un salaire social ou de compléments sociaux du salaire, éventuellement monographies salariales pour une grande entreprise, un secteur, une ville ou une région

Espace : les pays arabes d’Afrique du Nord, du Maroc à l’Egypte et les pays de la Ligue arabe situé sur le continent africain (dont Mauritanie, Soudan, Somalie). Les propositions de communication sur la bande sahélienne nord (Mali, Niger, Tchad) pourront être examinées avec intérêt. Les communications prévues sur le Moyen-Orient (au sein d’un triangle Turquie-Iran-Yémen) seront reportées au colloque 2018 qui s’y déroulera

Périodisation et approches : sont bienvenues les approches économiques récentes depuis les années 1990, les approches historiques depuis 1950-60, en tenant compte de la phase des indépendances, les approches sociologiques sur les questions salariales.

Calendrier :

Soumission des propositions de papier avant le 25 février 2017 : une page, deux maximum, avec brèves indications de CV (poste, champ de recherche, une ou deux publications)

Rendu définitif des propositions retenues : 5 mars 2017

Envoi d’un résumé et présentation PowerPoint par les communicants aux organisateurs : 18 mars 2017.

Colloque : 20-22 mars 2017

Les soumissions doivent être envoyées conjointement aux contacts suivants :

Lieu : Université Cadi Ayyad Marrakech, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Daoudiate B.P. 2380, 40000 Marrakech

Prise en charge : totale ou partielle (selon nombre de réponses) des frais de transport, hébergement et restauration, avec prise en compte particulière des capacités financières des doctorants et des jeunes collègues

Comité d’organisation

  • Jabrane Amaghouss, Université Cadi Ayyad, Marrakech
  • Driss Assi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • Bouchra Bakhouya, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • Belaid Bouikhalene, Université Sultan Moulay Slimane, Beni Mellal, Maroc
  • Amine Chamkhi, GRES/DARES, Paris, France
  • Michel-Pierre Chélini, Université d’Artois, Arras, France
  • Roqia Cherkaoui, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • Mohammed El Mansouri, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • EL Mostafa Hettabi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • Aomar Ibourk, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • Mourad Maarouf, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
  • Abdelkahar Zahid, Université Sultan Moulay Slimane, Beni Mellal, Maroc

Nord-Maghreb-Machrek

Corps au travail

Corps au travail

Performance, discipline et fatigue à l’épreuve du métier (XVIIe-XXe siècle)
Université Paris-Est Marne-la-Vallée
30 juin – 1er juillet 2017

Sur les chantiers, dans les manufactures et au sein des fabriques de l’ère préindustrielle, des machines accompagnent l’usage des énergies traditionnelles. Si l’on songe au textile, à la papeterie, à l’imprimerie, partout différentes sortes de moulins, de presses et autres machines ont été introduits, parfois dès le XIIIe siècle, sans que les conséquences physiques pour les travailleurs de ces innovations n’aient fait l’objet d’une attention particulière des historiens. Parallèlement, des formes multiples de division du travail sont à l’œuvre dès le Moyen Âge dans des secteurs très divers. Ces transformations traduisent une volonté d’améliorer les performances économiques afin, le plus souvent, de conquérir de nouveaux marchés et débouchent, là où la main-d’œuvre est concentrée, sur une imposition grandement contraignante de la discipline ouvrière.

Si, lors du XIXe siècle, le processus d’industrialisation n’introduit que fort progressivement des ruptures majeures, les exigences nouvelles quant au respect de la solidarité entre l’homme et la machine, l’intensification des rythmes du travail et la multiplication de gestes nouveaux, voire de postures inédites, modifient grandement les exigences auxquelles sont soumis un nombre croissant de travailleurs dans les industries concentrées et mécanisées. Cette relation sans précédent à la machine impose de nouveaux horizons à l’ensemble des mondes du travail et subvertit tout le corps social. La mécanique du mouvement qui construit au même moment le corps travaillé du sportif ne présente-t-elle pas, par exemple, quelque analogie avec les transformations des normes et de l’intensité de l’effort productif alors en cours ?

Enfin, l’irruption des « temps modernes » et la mise en place du taylorisme, puis l’automatisation et la dématérialisation du travail marquent à leur tour de nouvelles étapes qui, par leur caractère paradigmatique, systématisent jusqu’à aujourd’hui la soumission des corps aux logiques de la performance.

Ce processus de « machinisation » de l’humain s’est accompagné, en longue durée de nombreuses études théoriques prônant les « vertus » de la rationalisation du travail au nom de l’efficacité et du profit. Taylor n’a-t-il pas, depuis Vauban jusqu’à Ure, Babbage et autres, d’illustres prédécesseurs tandis que le management  ne cesse de repousser aujourd’hui plus loin les limites de ce que les entreprises s’estiment en droit d’exiger de leurs travailleurs ? Nombreux sont d’ailleurs les « experts » qui, depuis le XVIIIsiècle jusqu’à aujourd’hui, entretiennent l’illusion selon laquelle la machine va alléger la pénibilité au travail.

La fatigue n’a pourtant cessé de meurtrir les corps, mais, au sein des populations laborieuses, ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’elle est désignée comme telle. Elle devient ainsi progressivement un « mot à maux » que l’on associe à l’apparition de pathologies multiples qui, toutes, confinent à l’usure physique et psychologique des travailleurs. Cependant, dès que l’on se rapproche du terrain, la fatigue qu’éprouvent celles et ceux qui sont soumis aux exigences de la performance  reste un objet fuyant. Si « le corps à l’ouvrage » (Thierry Pillon) a fait l’objet, à partir de la mise à contribution des écrits de soi et de la littérature prolétarienne du XXe siècle, d’une approche diachronique, on peine toujours, entre dénonciations et préconisations, à prendre la mesure de la fatigue sous ses formes multiples et évolutives, depuis la manière dont on la circonscrit jusqu’à ses effets et son ressenti, individu par individu. C’est là probablement un champ où sociologues, historiens, ergonomes et autres pourraient voir leurs curiosités converger.

Organisé les 30 juin et 1er juillet 2017, ce colloque sera le prolongement d’une journée d’étude qui a eu lieu à Valenciennes le 2 décembre 2016. Lors de cette première étape, l’accent a été mis de manière privilégiée sur la fatigue au travail. L’ordre dans lequel les communications avaient été ordonnées pouvait s’entendre, à titre heuristique, comme les trois temps d’une démarche balayant tout le spectre de la question. De quelle manière a-t-on, en longue durée, porté attention à la fatigue et à l’usure au travail ? Comment des modèles théoriques ont-ils permis de construire des paradigmes du corps efficace, de ses capacités ou faiblesses, en même temps que des instruments de mesure et des techniques permettant d’optimiser l’effort et de le reproduire ? Comment, sur le terrain, les différents acteurs –entrepreneurs, ouvriers, contremaîtres, mais aussi médecins, inspecteurs, experts etc. – ont-ils appréhendé la conjugaison de la performance, de la discipline et de la fatigue ?

C’est précisément ce troisième temps qui gagnera à être plus largement investi dans le prochain colloque car il correspond à un véritable angle mort des recherches pourvu que l’on tente de donner à celles-ci une épaisseur historique. Nous proposons d’élargir le champs d’étude et de tenir ensemble autour de cette thématique l’ensemble des mondes du travail, industriel et tertiaire, depuis les grandes usines jusqu’aux services à la personne, en passant par les petits ateliers et les chantiers qui sont curieusement les parents pauvres des publications existantes. Nous proposons également de marier autour de ces questionnements représentations et réalités et, enfin, de ne jamais oublier la chronologie et l’étendue des phénomènes observés car, de toute évidence, les différents acteurs sociaux engagés dans le processus productif n’ont pas attendu l’époque très contemporaine pour s’interroger sur l’efficience du « moteur humain ». Un exemple : comment a-t-on aménagé les horaires quotidiens pour exiger des travailleurs un effort soutenu tout en prévenant les risques de l’épuisement ? C’est en associant de la sorte partie ou totalité des éléments du triptyque –performance, discipline et fatigue – que l’on pourra donner aux rapports entre le corps et le travail toute son intelligence.

Les propositions de communications sont à renvoyer à corpsautravail@u-pem.fr avant le 10 avril 2017 accompagnées d’un résumé d’une page (3000 signes) et d’un bref CV.

Colloque « Communisme »

Colloque « Communisme »
Université de Rennes I
30, 31 mai et 1er juin 2017

Après une éclipse relativement longue liée au naufrage des « socialismes réels », le communisme fait à nouveau l’objet d’une attention théorique. Dans le cadre de cette réouverture de la question communiste, nous souhaiterions rassembler, dans un esprit interdisciplinaire, des philosophes et des chercheurs en sciences sociales afin de questionner la possibilité d’une définition rigoureuse du concept de communisme, c’est-à-dire de la consistance théorique et historique d’une alternative radicale et effective au mode de production capitaliste.

Cette possibilité ne va pas de soi, et ce pour trois raisons principales, théorique, historique et conjoncturelle. Les œuvres traditionnelles léguées par le mouvement communiste, qu’elles soient marxistes ou autres, sont en effet assez peu disertes sur ce qu’est véritablement le communisme, dont la définition est laissée à l’invention historique à venir. Or, l’invention historique en question n’a guère tenu la promesse puisque, une fois le temps des révolutions passées, elle semble n’avoir produit et reproduit que des castes bureaucratiques accrochées à leurs privilèges, au point parfois de les défendre dans le sang, et associées à des échecs meurtriers. Enfin, ces expériences ont nourri une méfiance généralisée pour toute entreprise systématique et globale, dont le projet communiste a constitué la figure paradigmatique. Témoigne par exemple de cette méfiance contemporaine l’effacement du communisme derrière l’idée des « communs », pratiques sociales aux visages multiples mais difficilement totalisables.

Ces trois objections peuvent et doivent selon nous être levées. Il existe en réalité, tout comme c’est le cas pour la plupart des traditions politiques, une somme de textes et d’expériences qui témoignent tout à la fois de l’existence et de la mise en oeuvre – quoique partielle et rapidement étouffée – d’un projet politique communiste dont la dimension globale constituait un horizon nécessaire. Nous souhaiterions donc relire ce pan entier de l’histoire et de la philosophie politique en l’actualisant face aux problèmes contemporains, et ce selon six axes.

Un premier axe, historique, consistera à interroger l’expérience des socialismes réels dans leur complexité, afin de ressaisir le processus de leur dégénérescence mais également les quelques moments d’émancipation politique – à des échelles temporelles et géographiques réduites – dont ils ont pu témoigner. Il s’agit par-là de réfléchir à ce que l’histoire peut et doit apporter à une analyse philosophique du concept de communisme.

Cette dimension historique devra être complétée par un deuxième axe d’étude consistant à poser la question des différentes stratégies communistes empiriquement et théoriquement, c’est-à-dire premièrement sous l’angle d’une sociologie historique du répertoire d’action communiste et deuxièmement sous l’angle d’une philosophie politique critique interrogeant l’articulation entre la fin et les moyens de sa mise en œuvre.

La question dynamique de la stratégie pose ensuite nécessairement celle de la systématicité de l’ordre communiste lui-même, notamment dans sa dimension économique. Les recherches sur le sujet ont été à peu près totalement oubliées, alors même qu’elles représentaient un pan entier de recherches (dans le monde « libre » également), posant la question d’un mode de répartition des ressources et d’organisation de l’activité sociale de production alternatif au mode de production capitaliste et à la coordination marchande.

Pour être pensé, un tel système suppose de rompre avec l’anthropologie habituelle de la tradition libérale et son sujet rationnel évanescent ne se rapportant à son environnement que sur le mode de la propriété potentielle et de l’exploitation maximale. Ce sera là l’occasion d’une réflexion proprement conceptuelle sur les présupposés philosophiques de la possibilité même du projet communiste, lequel doit inscrire en son sein des individualités d’un genre nouveau, une fois critiquée la réduction de ce projet à l’imposition unilatérale d’un ordre totalitaire.

C’est donc aussi la question du sujet de l’émancipation qui se trouve posée. Traditionnellement identifié au prolétariat, ce sujet disparaît peu à peu, fragmenté en une multitude de subjectivités déliées juxtaposant une pluralité d’intérêts et de projets. On posera donc la question de leur articulation au sein de l’horizon global du communisme.

Cette collectivité propre au communisme a notamment été questionnée et historiquement produite par des mouvements culturels, florissant en période de révolution mais également dans le sillage des organisations communistes et prétendant construire un ensemble de repères communs nécessaires à tout projet collectif. Entre la marginalité des avant-gardes et le spectre de la propagande d’État, il nous faudra donc également questionner cette socialisation par la culture et par la transmission du patrimoine historique communiste.

Conditions de participation au colloque “Communisme”

Les propositions d’interventions (3000 signes maximum) sont à envoyer avant le 12 février 2017 à l’adresse suivante : guillaume.fondu@univ-rennes1.fr

Les réponses seront notifiées au plus tard le 12 mars 2017

Bibliographie indicative

  • Actuel Marx 2010/2 (n° 48) : Communisme ?
  • Badiou A., L’Hypothèse communiste, Lignes, 2009.
  • Badiou A. et Zizek S. (sous la direction de), L’Idée du communisme (volumes I et II), Lignes, 2010 et 2011.
  • Bettelheim C., Calcul économique et formes de propriété, Maspero, 1971.
  • Bouchet T., Bourdeau V., Castleton E., Frobert L. et Jarrige F. (sous la direction de), Quand les socialistes inventaient l’avenir, La Découverte, 2015.
  • Brandist C., The Dimensions of Hegemony : Language, Culture and Politics in Revolutionary Russia, Brill, 2015.
  • Dardot, P. et Laval, C., Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, La Découverte, 2014.
  • Dreyfus M. et Groppo B. (sous la direction de), Le Siècle des communismes, Éditions de l’Atelier, 2000.
  • Engels F. et Marx K., Manifeste du parti communiste [1848], Garnier Flammarion, 1999.
  • Friot B., Puissances du salariat [1998], La Dispute, 2012.
  • Hardt, M. et Negri, T. Commonwealth [2009], Folio-Gallimard, 2014.
  • Lavigne M., Économie politique de la planification en système socialiste, Economica, 1978.
  • Lénine, L’État et la révolution [1917], La Fabrique, 2012.
  • Lewin M., Le Siècle soviétique, Fayard / Le Monde diplomatique, 2003.
  • Martelli R., L’Empreinte communiste, Les Éditions sociales, 2010.
  • Marx K., Le Capital [1867-1890], Les Éditions sociales, 2016 (livre I) et 1969 (livres II et III).
  • Mischi J., Le Communisme désarmé, Agone, 2014.
  • Moore J. W., Capitalism in the Web of Life, Verso, 2015
  • Nove A., Le Socialisme sans Marx, Economica, 1983.
  • Palmier J. M., Lénine, l’art et la révolution, Payot, 1975.
  • Rabinovitch A., Les Bolcheviks prennent le pouvoir. La révolution de 1917 à Petrograd [2007], La Fabrique, 2016.
  • Rancière J., Aux bords du politique [1990], Gallimard, 2004.
  • Read J., The Politics of Transindividuality, Brill, 2015.
  • Tronti M., Ouvriers et capital [1966], Éditions Entremonde, 2016.
  • Van der Linden M., Western Marxism and the Soviet Union: A Survey of Critical Theories and Debates Since 1917, Brill, 2007.
  • Vioulac J., Science et révolution, PUF, 2015.

Communisme

Appel à projets « services et contenus numériques innovants pour les apprentissages fondamentaux à l’Ecole » dans le secteur de l’e-Education

Vincent PEILLON, ministre de l’Education nationale, Fleur PELLERIN, ministre déléguée aux PME, à l’innovation et à l’économie numérique et Louis GALLOIS,
commissaire général à l’investissement, annoncent aujourd’hui le lancement d’un appel à projets dans le cadre du développement des usages, services et contenus numériques innovants dans le champ
éducatif.

Cet appel à projets «Services et contenus numériques innovants pour les apprentissages fondamentaux à l‘Ecole» s’inscrit dans
le cadre du soutien des investissements en faveur de l’innovation de procédé et d’organisation dans les services et contenus d’une part, et de la recherche et au développement (R&D) qui
inspire les nouveaux usages du numérique d’autre part.

Dans une société où le numérique bouleverse les modes d’accès aux savoirs, les modes de travail et les rapports sociaux, l’Ecole doit être actrice des évolutions
pour accompagner tous les élèves dans leurs apprentissages « avec le numérique », « par le numérique » et « au numérique ». Il ne s’agit pas seulement de mettre l’École à l’heure du numérique,
mais plus encore de poursuivre les efforts déjà initiés et de se saisir du numérique pour refonder l’École.

Le développement généralisé du numérique est à même de faire évoluer et progresser l’efficacité de notre système éducatif dans la prise en charge des élèves, mais
aussi dans son fonctionnement et son ouverture. Le numérique offre la possibilité d’adapter la formation aux parcours individuels, au niveau de connaissance et au rythme d’apprentissage de
chacun, et cela en particulier dès l’école primaire et les premières années du collège. Cette formation enrichie permet ainsi la familiarisation des élèves avec le numérique, leur donnant une
compétence clé pour s’insérer dans une société exploitant les technologies de l’information et de la communication de manière extensive.

Conformément aux priorités définies lors du lancement de la stratégie numérique par le ministre de l’éducation nationale en décembre 2012, cet appel à projets
concerne tout particulièrement les apprentissages fondamentaux dans l’enseignement primaire et dans leur articulation avec le début du collège (lire écrire, compter, apprendre une langue
étrangère à caractère universel, utiliser les technologies de l’information et de la communication).

Au-delà de la mobilisation des enseignants, des chercheurs et des collectivités territoriales, l’entrée de l’École dans l’ère du numérique doit aussi être propice à
l’essor d’une filière numérique française compétitive dans la création de contenus numériques et d’e-services pédagogiques de haute qualité technologique. Cet appel à projets s’inscrit donc dans
une démarche collective d’innovation technologique, économique, sociale et pédagogique. Il constitue enfin une étape de la mise en oeuvre de la feuille de route du numérique du Gouvernement, dont
un des trois axes vise à faire du numérique une chance pour la jeunesse.

La gestion de cette action, pour laquelle une quinzaine de projets pourront être soutenus pour un montant total indicatif d’aide de dix
millions d’euros.
Elle est confiée au Fonds pour la société numérique (FSN) qui est géré par la Caisse des Dépôts, en son nom et pour le compte de l’État.

L’appel à projets sera clos le 30 septembre 2013 à 12h.
Pour télécharger l’appel à projets :


http://investissement-avenir.gouvernement.fr

http://cdcinvestissementsdavenir.achatpublic.com

http://www.education.gouv.fr/investissements-avenir-appel-projets-e-education

 

http://www.dgcis.fr/appels-projets