Archives de catégorie : Etudes et rapports

Le réseau national des collèges doctoraux formule douze constats et recommandations

Le réseau national des collèges doctoraux (RNCD) a publié début janvier 2022, une enquête qu’il a menée dans les écoles doctorales françaises, auprès des 70400 doctorantes et des doctorants inscrits en doctorat en 2021 et de leurs encadrantes et encadrants. Le fruit de ce travail permet de retenir douze principaux faits marquants et recommandations pour améliorer les pratiques, les conditions et l’offre de formation doctorale.

Trois faits marquants pour le réseau national des collèges doctoraux : contribution centrale pour la recherche, haut niveau de satisfaction et travail en équipe

1. Les réponses à l’enquête montrent que la contribution des doctorants est centrale pour la recherche française et qu’elle est reconnue comme telle par leurs encadrants. 72% des 5831 encadrants qui ont répondu à l’enquête, tous domaines confondus et jusqu’à 85% dans le domaine des sciences et technologies, estiment qu’entre la moitié et jusqu’à la totalité des productions scientifiques, dont ils ont été co-auteurs dans les cinq dernières années, sont associées à un projet doctoral.

2. Un autre fait marquant de cette enquête est le haut niveau de satisfaction exprimé par les 11545 doctorants  qui ont répondu, anonymement, à l’enquête. 68% des doctorants estiment que leur expérience correspond à leurs attentes et à leur vision du doctorat (21% se déclarent très satisfaits, 47% satisfaits, 22% neutres, 8% insatisfaits et 3% très insatisfaits). 78% des doctorants, tous domaines confondus, sont très satisfaits (48%) ou satisfaits (30%) de leur encadrement doctoral, les autres étant neutres (11%), insatisfaits (7%) ou très insatisfaits (4%) ;

3. Un troisième fait marquant de cette enquête est l’importance du travail en équipe. La pratique du co-encadrement concerne plus de 70% des doctorants dans leurs 3 premières années et est apprécié des doctorants, pourvu que les membres de l’équipe s’entendent et se coordonnent bien. Réciproquement, 85% des doctorants dont le directeur de thèse dirige de 1 à 5 doctorants estiment qu’être plusieurs est un avantage, en permettant de former une équipe et de s’entraider. Au-delà de 5 doctorants, 39% estiment que c’est un inconvénient du fait d’un manque de disponibilité de leur directeur de thèse. Le nombre médian de doctorants par directeur de thèse est de 2, 12% des doctorants ont un directeur de thèse qui dirige plus de 5 doctorants et 21% sont seuls. 2

Mais aussi des constats et des recommandations pour améliorer le cadre de la formation doctorale et la qualité de l’encadrement doctoral

4. Entre 5% et 15% des doctorants cumulent plusieurs difficultés ou motifs d’insatisfaction. Leurs réponses montrent qu’une partie de ces doctorants ne bénéficient pas d’un encadrement adapté. Cette enquête sera utilisée pour alimenter des retours du terrain les formations à l’encadrement doctoral destinées aux futurs encadrants et pour adapter les critères pour être autorisé à diriger des doctorants. L’enquête permet aussi d’identifier des facteurs de difficultés ou d’insatisfaction plus structurels. Un de ces facteurs est le financement de la thèse. 79% des doctorants qui ont répondu à l’enquête déclarent bénéficier d’une rémunération pour préparer leur doctorat (+4 points par rapport à la population générale des doctorants). Mais seulement 56% estiment que cette rémunération est suffisante. 28% des doctorants déclarent être parfois en situation difficile et 8% régulièrement. Ces difficultés peuvent se cumuler avec un manque de moyens pour la réalisation de leurs travaux de recherche ou pour rédiger leurs thèses.

5. Les doctorants sont très majoritairement satisfaits ou très satisfaits de l’action de leurs directeurs de thèse sur les différentes composantes de l’encadrement doctoral et leurs visions des rôles et responsabilités des directeurs de thèses convergent avec celles des encadrants, hormis sur l’accompagnement à apporter aux doctorants pour leur intégration dans une communauté scientifique dont les encadrants sous estiment l’importance pour les doctorants.

6. Les comités de suivi sont importants à ce titre. Parmi les doctorants qui en ont déjà eu l’expérience, 49% se déclarent très satisfaits et 33% satisfaits. 4% sont insatisfaits et seulement 2% très insatisfaits. 47% des doctorants ont eu un droit de regard sur la composition de leur comité de suivi et ceux-là sont plus satisfaits de leurs comités de suivi que les autres. Cependant certaines améliorations devraient être apportées, en premier lieu, 5% des doctorants en 3ème année n’ont jamais eu de comité de suivi, alors qu’il est obligatoire de les organiser au moins pour l’inscription en 3ème année. De plus, doctorants et encadrants s’accordent pour dire que le comité devrait apporter un regard extérieur et indépendant, qu’il serait utile de réunir le comité de suivi dès la première année, voire annuellement et de fournir un vademecum aux membres du comité, pour que celui-ci réponde pleinement aux attentes des doctorants.

Améliorer l’attractivité internationale

7. Parmi les doctorants, 33% sont internationaux, ils sont originaires ou ont grandi dans un autre pays que la France. 31% des doctorants internationaux souhaitent, à terme, s’installer dans leur pays d’origine, 23% dans un autre pays que la France ou leur pays de nationalité et 45% en France. Ces derniers arrivent plus tôt en France, en Master ou même en 1er cycle. C’est un élément important à prendre en compte pour la communication auprès des étudiants internationaux et pour l’attractivité internationale du doctorat en France. Leur choix de mobilité vers la France apparaît en effet intégrer une réflexion sur l’attractivité de la France à beaucoup plus long terme.

8. 27% des doctorants déclarent ne pas avoir le choix de la langue de rédaction de leur thèse. Il serait donc utile d’affirmer une position nationale en faveur du sur mesure et de le faire savoir auprès des étudiants internationaux de pays non francophones, qui semblent privilégier les domaines de recherche dans lesquels ils pourront rédiger leurs thèses en anglais.

Améliorer la reconnaissance du doctorat et sa valorisation

9. Les doctorants et les encadrants sont globalement favorables à la systématisation des auditions pour les admissions en doctorat, dans un cadre officiel et bien défini pour tous. Ils y voient, d’abord, un facteur de reconnaissance du doctorat, affirmant son caractère sélectif et, ensuite, un facteur déterminant dans la relation entre les doctorants et leurs encadrants, en plaçant, dès l’admission, les doctorants, à travers la défense de leur projet, en position centrale et de responsabilité. 72% des doctorants qui ont passé une audition de l’école doctorale pour leur admission en doctorat s’en déclarent satisfaits ou très satisfaits.

10. La valorisation du doctorat passe aussi par la visibilité des thèses, or celles-ci ne sont pas toutes déposées (il en manque 5%) et une part significative n’est pas diffusée en ligne (il en manque 30%). Faire figurer l’URL pérenne de la thèse sur le diplôme de doctorat (par exemple sous forme de QRCode) permettrait de valoriser la thèse, de garantir que toutes les thèses soient déposées et de sécuriser les diplômes de doctorat vis-à-vis de possibles falsifications. Plus généralement les actions en faveur de la science ouverte devraient intégrer l’accès aux thèses de doctorat.

11. Pour mettre en avant la dimension de travail en équipe du doctorat, il serait également utile de reconnaître le rôle de chacun dans l’équipe d’encadrement, en les faisant figurer, non pas dans le Jury, mais au titre de leur participation à la direction scientifique des travaux, sur le diplôme, la couverture de thèse et le portail national des thèses www.theses.fr. Des informations à ce sujet pourraient également être demandées aux écoles doctorales et intégrées au bilan annuel de l’état de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France.

Réduire l’inquiétude des doctorants vis-à-vis de leur avenir professionnel – la piste d’un portail de l’emploi des docteurs

12. Les doctorants sont inquiets vis-à-vis de leur avenir professionnel, dans des proportions importantes (plus d’un tiers) voire alarmantes, et leur inquiétude augmente avec la durée de la thèse (significativement au-delà de 4 ans). Pourtant, les enquêtes sur le devenir professionnel des docteurs montrent plutôt une embellie sur ce plan, même si l’emploi académique est limité. Les doctorants qui déclarent disposer d’informations sur les débouchés, jugent ces informations utiles et adaptées et sont moins inquiets que les autres. Il serait donc opportun de mettre à disposition un portail de l’emploi des docteurs permettant de consolider, au niveau national, les réponses aux enquêtes des établissements sur l’emploi des docteurs et d’explorer les données de manière interactive.

Jérôme Baray met en image les travaux de 8200 enseignants-chercheurs en Sciences de Gestion

Jérôme Baray, Professeur d’université à l’Université de Nouvelle Calédonie et spécialiste en géomarketing, vient de réaliser le tour de force de compiler les travaux de 8200 enseignants-chercheurs en Sciences de Gestion.

JÉRÔME BARAY MET EN IMAGE LES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS EN SCIENCES DE GESTION
Jérôme Baray met en image les enseignants-chercheurs en sciences de gestion

Un site dynamique d’analyse sémantique sur 8200 enseignants-chercheurs en Sciences de Gestion

Jérôme Baray, du fait de sa spécialité en géomarketing, a l’habitude de faire tourner les données. Il aura mis cette fois sa connaissance des Systèmes d’information géographique (SIG), dans le domaine de la représentation spatiale, au service des Sciences de Gestion.

« C’est pour mieux comprendre les domaines de spécialité que j’ai utilisé cette technique, précise-t-il. J’ai réalisé cette analyse à partir d’un scraping des articles sur le site d’archives ouvertes HAL de 2013 à 2019, du repérage des mots-clés et d’un algorithme de détermination automatique de communautés thématiques. C’est comme cela, en utilisant javascript ainsi que des bibliothèques de fonctions (sigma.js, OII, D3) que j’ai découvert qu’il y avait 31 communautés thématiques de recherche différentes, ce que l’on ne pouvait imaginer avant de faire cette étude. »

Ce travail a été fait dans le cadre des activités du groupe de veille scientifique de l’AFM animé également par Mathilde Gollety, Professeur à l’Université Paris 2, et Amina Bécheur, Professeur à l’UPEM et présenté au congrès AFM du Havre le 16 mai 2019.

Jérôme Baray met les Sciences de Gestion en couleur

Grâce à cette représentation sous forme de graphe relationnel coloré, chacun des 8200 enseignants-chercheurs peut à présent se situer par rapport à ses propres thèmes de recherche et tisser de nouveaux liens avec la communauté, à l’image de ce que fait La Revue des Sciences de Gestion depuis sa création pour favoriser l’échange d’idées.

C’est la raison pour laquelle ces données sont rassemblées dans un site web dynamique d’analyse sémantique en libre accès où chacun des enseignants-chercheurs en Sciences de Gestion peut dorénavant retrouver sa communauté sur https://section06.000webhostapp.com/

Classement FNEGE des revues scientifiques en sciences de gestion – Edition 2019

Depuis 2010, la FNEGE réunit les Associations Académiques en Sciences de gestion en un Collège Scientifique dans le but de classer les publications scientifiques. Cette liste des revues scientifiques est retenue de façon unanime par le groupe de ces Associations, avec la volonté partagée d’obtenir une catégorisation qui soit le reflet le plus exact possible de la spécificité des sciences de gestion. Ce classement est revue tous les trois ans. En voici la dernière version.

La Revue des Sciences de Gestion renouvelée dans le classement

LaRSG perpétue sa position au sein du classement des revues de Sciences de Gestion avec cette édition FNEGE 2019.

Pour connaître les autres indexations de LaRSG, une page est spécialement destinée aux chercheurs de la communauté scientifique.

Victoire pour les jeunes chercheur-es : le gouvernement renonce à discriminer financièrement les doctorants étrangers

La Confédération des jeunes chercheurs (CJC), que l’on présente plus, se félicite du recul du gouvernement dirigé par Edouard Philippe concernant une éventuelle hausse massive des frais d’inscription pour les doctorants étrangers, suite au recours auprès du Conseil d’Etat que nous avions évoqué dans nos colonnes. Ce recul en appelle d’autres précise la CJC, pour les autres niveaux de diplôme. L’organisation espère cependant que cette annonce constitue un geste d’apaisement adressé aux jeunes chercheur-es, qui ouvre enfin la voie à de premières mesures s’attaquant à la précarité massive chez les jeunes chercheur-es.

La confédération des jeunes chercheurs défend les doctorants étrangers

Les faits dénoncés par la CJC

Le plan “Bienvenue en France” annoncé par le Premier ministre le 19 novembre 2018 prévoyait une multiplication par dix des frais d’inscription en doctorat pour les jeunes chercheur-es étranger-es non communautaires, passant de 380 € à 3.770 €. Les associations de jeunes chercheur-es réunies en assemblée générale de la CJC le 25 novembre 2018 s’étaient prononcées avec la plus grande fermeté contre ce projet[1].

Plusieurs mois de mobilisation dans les universités et organismes aux côtés de l’ensemble des organisations représentatives de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR)[2] ont conduit une grande part des institutions de l’ESR françaises à rejeter sans ambiguïté ce projet, dans son principe comme dans ses conséquences prévisibles[3].

“Nous tenons à saluer, précise le CJC, les recommandations sur les doctorant-es de la mission de concertation sur ‘Bienvenue en France’. Après avoir auditionné la CJC le vendredi 8 février, celle-ci s’est ralliée aux arguments portés avec d’autres acteurs du doctorat en défendant dans son rapport l’exclusion des doctorant-es du périmètre de la hausse des frais, mais également la généralisation du titre de séjour “passeport talent chercheur” pour les doctorant-es, et des mesures pour sortir ces dernier-es « de la précarité et de l’illégalité ». La ministre a finalement annoncé ce dimanche 24 février 2019 dans un entretien au Journal du dimanche que le gouvernement renonçait à la hausse différenciée des frais d’inscription pour les doctorant-es, sans dire mot des autres recommandations concernant les doctorant-es, et tout en maintenant la mesure pour le reste des usager-es.”

Un projet qui reste néfaste pour les doctorants étrangers

La CJC reste fermement opposée au principe d’une différenciation des frais d’inscription sur la base de la nationalité, et le problème reste aujourd’hui entier pour les étudiant-es de licence et de master. La majorité des doctorants et doctorantes internationales viennent s’inscrire dès le master dans les universités, afin de s’insérer dans de meilleures conditions dans la recherche française. Le maintien de la hausse des frais au niveau master, en particulier, constitue donc encore un danger pour la démographie du doctorat et l’internationalisation de cette recherche. L’effondrement prévisible du nombre d’étudiant-es étranger-es en master réduirait d’autant le vivier international de recrutement en doctorat, si le gouvernement s’entêtait dans cette voie. La CJC participera donc aux prochains rassemblements prévus, notamment le mercredi 27 février à 12h devant le campus de Jussieu.

Un premier pas vers le retour du dialogue

Ce geste d’apaisement en direction des jeunes chercheur-es constitue toutefois un premier pas vers le retour du dialogue. Alors que 30% des doctorant-es entament encore leur travail de recherche doctorale sans être rémunéré-es pour cela, et que les universités continuent à faire travailler une dizaine de milliers d’entre elles et eux avec le statut de vacataires d’enseignement qui les prive de la protection d’un contrat de travail, la CJC appelle le gouvernement à prendre enfin de premières mesures en faveur de la situation sociale des jeunes chercheur-es. Elle a déjà fait de nombreuses propositions en ce sens – contractualisation progressive de l’ensemble des doctorant-es, abrogation du statut d’agent temporaire vacataire… – et continuera de se mobiliser pour qu’elles se concrétisent.


[1] Appel des associations de la CJC, 25 novembre 2018, https://cjc.jeunes-chercheurs.org/positions/appel_cjc_25112018.pdf.

[2] Appel inter-organisations du 5 février 2019, https://cjc.jeunes-chercheurs.org/expertise/etrangers/

[3] Suivi des prises de position dans l’enseignement supérieur et la recherche, https://cjc.jeunes-chercheurs.org/expertise/etrangers/suiviposition.php.

[4] Rapport de la mission de concertation, https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/194000166.pdf.

Rapport Glachant : Investissements et investisseurs de long terme

Rapport de Jérôme Glachant, Jean-Hervé Lorenzi, Alain Quinet et Philippe Trainar à paraître à la Documentation
française

 

La crise mondiale et celle, plus récente, dans la zone euro ont eu tendance à raccourcir l’horizon prévisionnel et
décisionnel de nombreux agents économiques. Dans le même temps, les incertitudes (sur l’emploi, les retraites…) poussent plutôt à la remontée du taux d’épargne des ménages. Le problème de
l’épargne dans la plupart des pays européens, y compris la France, est donc moins quantitatif que qualitatif. Il s’agit d’attirer une fraction accrue de l’épargne privée vers les
investissements de long terme, afin de doper la croissance et l’emploi. L’orientation d’une épargne « longue » abondante vers des investissements rentables tant économiquement que
socialement est l’enjeu crucial des dix années à venir pour créer les emplois et l’activité. Pour les auteurs, la France, à l’instar des autres pays industrialisés, doit favoriser l’émergence
d’investisseurs de long terme en capacité de porter le risque long. Le rapport fournit dix propositions pour y parvenir. Elles concernent la constitution et la mobilisation de l’épargne longue
ainsi que la création de véhicules d’investissement long associant public et privé.

Ce rapport a été présenté à Jean-Paul Faugère, Directeur du Cabinet du Premier ministre, le 27 mai 2010.

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“Des faussaires dans les labos” selon Le Monde…

Avec le printemps fleurissent les pensées, et nous n’évoquerons pas ici les plantes à massifs , comme celles des labos sur les excès de la fausse recherche…

500 ou 600 articles de revues à comité retirés par an

Le Monde, dans un article intitulé “Des faussaires dans les labos“, quantifie la situation : “Chaque jour ou presque, le site Retraction Watch annonce le retrait de la littérature scientifique de travaux de recherche. Ce site, en se concentrant sur l’unité de production élémentaire de la science – l’article publié dans une revue à comité de lecture –, est devenu l’un des baromètres de la qualité de la recherche et des fraudes qui peuvent la miner. « Nous en sommes à 500 ou 600 par an », constate Ivan Oransky, l’un des deux fondateurs de la plate-forme américaine créée en 2010. Retrait ou rétractation, le terme signifie que l’éditeur juge que l’article, n’étant plus considéré comme fiable, ne peut plus être cité.”

“Les sciences sociales ne sont pas épargnées.”

Dans un autre article intitulé “Édition scientifique : plus d’articles, moins de sérieux” d’Olivier Monod publié par EducPros l’enquête révèle par ailleurs que “Les revues prédatrices détournent ainsi le mouvement de l’open access. L’idée de départ est belle : la recherche doit être gratuite et disponible pour tous immédiatement. […] Une solution qui est d’ailleurs défendue par l’Académie des sciences. […]
Les sciences sociales ne sont pas épargnées.  La récente polémique autour de la revue “Société”, de Michel Maffesoli, relance aussi la question du peer review. Deux sociologues ont écrit un faux article basé sur rien, sous un faux nom inexistant, et l’article a été publié.”

 

faussaires

Illustration : couverture de Le Livre des grandes arnaques : 50 portraits de menteurs, de faussaires et d’usurpateurs à travers l’histoire, C. Didier et G. Bricout,  De la Martinière Jeunesse, 2014.

e-Performance Barometer évalue les meilleurs sites de vente de vin sur internet

Selon les résultats de la 4e édition de l’e-Performance Barometer, étude réalisée par Grégory Bressolles, Professeur de marketing à BEM-KEDGE Business School, le classement des meilleurs sites de vente de vin en France et dans le monde vient d’être bouleversé. Cette étude indépendante dévoile également la stratégie des acteurs et l’évolution du marché de la vente de vin sur Internet.

Le chinois Yesmywine.com détrône l’américain Wine.com
Cette année le site chinois Yesmywine.com détrône en effet l’américain Wine.com de son titre de leader international qu’il occupait en 2007, 2009 et 2011. Le site français Vente-privee.com fait son apparition sur la seconde marche du podium international et s’empare dans le même temps de la 1re place du classement français. En 3e position, c’est le site chinois Jiuxian.com qui fait son entrée. Dans le palmarès français, Vinatis.com chute d’une place par rapport à 2009 et se retrouve 2e devant Mondovino.com à la 3e place.

Renseignements sur l’étude :
Grégory Bressolles, Tél. 06.19.56.01.92

www.ePerformance-Barometer.com

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Plagiat et fraude scientifique : la perspective académique et appel à témoignage

Nous reprenons en intégralité la Lettre 66 bis du 1er mars 2016 de Michelle Bergadaa.

« Chers collègues, chers étudiants, chers lecteurs,

Les modèles individuels et interpersonnels induits des cas que vous m’avez soumis depuis 10 ans, et vos réponses à mes enquêtes successives ont été publiés en 2015 dans le livre : Le plagiat académique. Comprendre pour agir.

Aujourd’hui, nous devons répondre à la question : que pouvons-nous attendre de notre système académique en matière de défense de l’intégrité scientifique ou personnelle ?

Essayons de comprendre pourquoi associations savantes, éditeurs et établissements ne parviennent pas à traiter les cas toujours plus nombreux de manquement à l’intégrité : plagiat, fraude, ghostwriters… Pourquoi l’omerta subsiste-t-elle ? Pourquoi restons-nous insatisfaits des protocoles organisationnels de gestion de ces cas ? Peut-on apaiser les communautés ?…

Merci de raconter une (ou plusieurs) des aventures que vous avez vécues en répondant en toute liberté et confidentialité : Accès questionnaire en 10 étapes.

Après analyse de vos réponses, je vous restituerai une modélisation de notre communauté académique.

En effet, chacun construit une représentation du processus de prise en charge de ces cas problématiques par sa communauté disciplinaire et institutionnelle. Ainsi, ce questionnaire ouvert est aussi le reflet de votre place dans notre système.

Merci de diffuser dans vos réseaux cet appel à témoignage, contribuant ainsi à l’avancement de nos travaux collaboratifs dans le domaine de l’intégrité académique. »

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BibCNRS : les docteur.e.s sans postes sans accès aux revues ?

Les docteur.e.s sans poste nous font suivre cette information à propos de BibCNRS, que nous reproduisons en intégralité.

“Au cours des dernières semaines, sans avertissement, les différents portails d’accès aux publications scientifiques ont été remplacé par un nouveau portail intitulé BibCNRS, où l’accès y devient individualisé. Cela exclut de fait les sans-postes, avec des conséquences évidentes quant à leur capacité à poursuivre des recherches.

BibCNRS en question

Faut-il rappeler qu’une part non-négligeable de la production scientifique en SHS est assurée – à bas coût – par des précaires, docteur.e.s au chômage ou sur des emplois qui ne garantissent pas l’accès à ces banques de données? Les enseignants et chercheurs fraîchement titularisés se souviennent sans doute de l’importance des recherches et des publications qu’ils ont menées après leur thèse, souvent hors-statut, pour renforcer leur expérience et contribuer au développement de leurs disciplines. Les possibilités d’accès aux moyens électroniques de la recherche doivent-elles être distribuées de façon aléatoire, au gré de relations personnelles avec des titulaires plus ou moins bien intentionnés, prêts à prêter leurs codes à qui ils souhaitent ? Cette réforme pose également la question de l’affiliation des jeunes docteur.e.s aux laboratoires de recherche – extrêmement diverse selon les laboratoires – qui nécessiterait une harmonisation sur le plan national et une reconnaissance plus formelle de notre participation à leur vie scientifique.

Nous souhaitons que les conditions d’accès antérieures soient a minima maintenues, au mieux élargies. Une situation où des jeunes chercheurs sont privés, en-dehors des bibliothèques universitaires, de la lecture des publications scientifiques – y compris des leurs! – est absurde. Cela affaiblit l’écosystème social de la recherche française, cela diminue le cercle des lecteurs des travaux existants, et cela accroît encore l’anomie dramatique de la période post-thèse.

Nous demandons à la communauté académique de se mobiliser contre cet accès individualisé qui fragilise un peu plus les plus faibles d’entre eux en relayant largement ce texte, afin de garantir l’accès à BibCNRS à tous les docteur.e.s qui en font la demande, et qui ne sont pas nécessairement membres associés à des laboratoires.”

En finir avec la précarité dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche

BibCNRS

 

Les femmes progression dans les sociétés de capital-investissement

Deloitte et l’AFIC (Association Française des Investisseurs pour la Croissance) publient, pour la sixième année consécutive, une étude sur la mixité dans le capital-investissement en 2015. Conduits auprès de 100 investisseurs en capital membres de l’AFIC, ces travaux dressent un panorama de la dynamique de la mixité au sein de la profession en France.

Pour le capital-investissement : une féminisation progressive depuis 6 ans

La part des femmes dans les équipes d’investissement continue de progresser au sein des équipes (+1% versus 2014) à 21%. Elles n’étaient que 17% en 2009. La proportion de femmes décroit linéairement au fur et à mesure qu’elles progressent dans la hiérarchie : sur 100 femmes travaillant pour des fonds de capital-investissement, seules 18 ont un statut senior contre 55 pour les hommes. L’étude montre cependant une féminisation régulière des grades les plus expérimentés : ainsi 22% des Directeurs de Participations sont des femmes (16% en 2009).

“Nous ne pouvons que nous réjouir des progrès réalisés ces dernières années. Pour autant, la dynamique engagée doit s’amplifier pour devenir une pratique durable et s’étendre encore plus dans les sphères décisionnaires “, estime Claire Deguerry, Associée Financial Advisory chez Deloitte.
La proportion de femmes dans les recrutements des équipes d’investissement est stable et se situe à 28% en 2015.

État des lieux des politiques de diversité

La connaissance de la loi n° 2011-103 relative à la mixité dans les Conseils d’Administration est en progression depuis l’année passée (+19 points à 77%) parmi les fonds interrogés. 50% des sociétés de gestion interrogées ont fixé un objectif de mixité. Notamment, 37% ont un objectif de mixité au sein des Conseils d’Administration de leurs participations, et 28% des participations des sociétés de gestion ont des femmes membres du Comité Exécutif.

“Les politiques de mixité dans les sociétés de gestion se concrétisent au travers d’objectifs fixés pour les recrutements : ces sociétés utilisent principalement (à 60%) un objectif de panel mixte de candidats et des comités de recrutement mixtes sont également mis en place. En revanche, seulement 13% des sociétés de gestion mettent en place des actions spécifiques en faveur des femmes” analyse Claire Deguerry.

La mixité facteur d’attractivité auprès des investisseurs

58% des répondants affirment que la mixité est un facteur d’attractivité auprès des investisseurs, en hausse de 8 points par rapport à l’année précédente. La mixité au sein des équipes de gestion est très largement perçue comme un facteur impactant positivement l’excellence organisationnelle et la gestion des crises et conflits. 18% des répondants reconnaissent que la mixité fait partie des critères de due diligence pour une majorité ou quelques-uns des investisseurs, en hausse de 5 points par rapport à 2014. Enfin, et d’une manière générale, un nombre grandissant de répondants perçoivent la mixité comme un facteur d’amélioration de l’activité.
“La part grandissante de la mixité dans les critères de sélection des investisseurs est un facteur supplémentaire de motivation pour les sociétés de gestion à aller vers plus de mixité”, analyse Alexandra Dupont, Présidente d’AFIC avec Elles et Associée de Raise.

deloitte capital-investissement

Atlas des risques sociaux d’échec scolaire

Les jeunes sortants sans diplôme du système éducatif  sont très fortement exposés au chômage et au sous-emploi. En cette période de crise, leurs difficultés vont bien au-delà de la période d’insertion.

Atlas des risques sociaux d’échec scolaire

Même si une partie d’entre eux acquiert de façon différée une qualification, leur destinée professionnelle est fortement marquée par l’insécurité de l’emploi ou/et des emplois de mauvaise qualité. De par son approche territoriale, la deuxième édition de l’Atlas que viennent de coéditer le centre associé au Céreq pour la région Normandie – laboratoire Espaces et Sociétés, UMR CNRS ESO, et la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) – ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, apporte un éclairage original sur la situation de chaque académie. L’ouvrage décrit finement la situation de chaque académie d’un double point de vue : il analyse et cartographie, à l’échelon cantonal, les facteurs plus ou moins propices à la réussite scolaire et les difficultés qui peuvent conduire à l’abandon précoce des études.

La première parution de l’Atlas en 2014  a donné lieu à de nombreux échanges dans les différentes académies et régions. Une forte demande s’est exprimée pour son actualisation et en particulier pour prendre la mesure des effets de la crise économique et sociale. Les données ont été actualisées essentiellement à partir du recensement de 2011. De plus, cette édition est enrichie par des données inédites sur les départements d’Outre-Mer.

Pour observer les spécificités de chaque académie et leurs disparités internes en matière de risques sociaux et de décrochage scolaire, des indicateurs de contextes territoriaux combinent sept variables susceptibles d’agir sur l’échec scolaire et l’orientation des élèves : le niveau de revenu des ménages, le chômage et la précarité en emploi,  le niveau de diplôme des parents, le fait de vivre dans une  famille monoparentale, le nombre d’enfants, les conditions de logement.

De nombreuses analyses nationales sur le décrochage accordent une place très modeste à la dimension territoriale. Cet atlas souligne l’importance du rôle du territoire dans la reproduction sociale. Dans le cadre de la mise en place d’une politique de lutte contre le décrochage renforcée sur sa partie prévention, l’utilisation de cette cartographie permettra d’apporter des réponses territorialisées adaptées aux besoins spécifiques des jeunes.

Auteurs : Gérard Boudesseul, Patrice Caro, Yvette Grelet, Laure Minassian,  Céline Vivent (centre associé du Céreq pour la région Normandie), et Olivier Monso (Depp).

Atlas des risques sociaux d’échec scolaire : l’exemple du décrochage en France métropolitaine et dans les DOM (2016, données 2011).

Pour en savoir plus : Ouvrage et focus Céreq en ligne sur le site du Céreq et sur le site du  ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

cereq risques sociaux

Etude Afnor : les normes volontaires sont des leviers économiques

La normalisation contribue à 25 % de la croissance du PIB et 66 % des 1790 entreprises interrogées considèrent les normes comme génératrices de bénéfices. Elles ont un impact positif sur la
valorisation de l’entreprise, l’innovation, la transparence et l’éthique, le développement à l’international, la qualité et sécurité des produits et services.

 

Pour la première fois en France, à l’instar d’autres pays notamment européens, une étude constate la contribution de la normalisation à la croissance économique française. En moyenne annuelle,
cette contribution est de 0,81%, soit près de 25% de la croissance du PIB représentant plus de 5 milliards d’Euros. Ce chiffre rejoint celui d’autres pays leaders en technologie comme l’Allemagne
(1% du PIB) ou le Royaume-Uni. Dans une économie mûre comme celle de la France, dont la principale source de croissance est le progrès technologique, les normes permettent de partager
l’innovation tout en faisant évoluer les bonnes pratiques générales du marché.

 

Cette étude, et c’est là toute son originalité, a été complétée par une enquête auprès de 1790 entreprises, de tous secteurs et toutes tailles confondus, engagées ou non dans des processus de
normalisation.

Les résultats balaient de nombreuses idées reçues. L’impact de la normalisation est clairement perçu comme un bénéfice. 5 grandes tendances apparaissent :

 

Valorisation : 70 % des entreprises interrogées considèrent que les normes volontaires contribuent à la valorisation de l’entreprise. Le capital de connaissances des personnes impliquées
dans un travail de normalisation représente une vraie valeur.

Innovation : 63 % pensent que la normalisation permet de mieux partager l’innovation et de mieux différencier les produits.

Transparence et éthique : 61 % considèrent que les normes favorisent le respect des règles concurrentielles et 56% approuvent leur caractère volontaire.

International : pour 70 % des personnes interrogées, les normes qui sont à 90% d’origine internationales représentent un réel avantage dans le développement des échanges internationaux.

Qualité des produits et services : 74% des entreprises interrogées constatent que les normes permettent une plus grande maîtrise des problèmes de sécurité et 79% qu’elles contribuent au
respect de la réglementation.

 

Qu’est-ce qu’une norme ?

Une norme est un document de référence approuvé par un institut de normalisation reconnu tel qu’Afnor. Elle définit des caractéristiques et des règles volontaires applicables aux activités
concernées pour apporter aux utilisateurs un niveau de satisfaction optimal. Elle est le résultat du consensus entre l’ensemble des acteurs intervenant dans cette activité.

A Afnor, 20 000 experts représentant l’ensemble des secteurs et des branches de l’activité économique contribuent à l’élaboration des normes.

 

A quoi sert une norme ?

Les normes facilitent les échanges commerciaux, au service des acteurs économiques – producteurs, utilisateurs et consommateurs, elles contribuent à améliorer le fonctionnement de l’économie et à
faciliter la vie quotidienne de chacun.

Elles définissent un langage commun et spécifient les performances des produits et services permettant d’assurer compatibilité, qualité, sécurité, moindre impact environnemental.

 

Ces normes françaises (NF), européennes (EN) et internationales (ISO) couvrent toutes les activités économiques et répondent aux questions de société. Elles peuvent porter aussi bien sur des
produits (biens de consommation, équipements industriels, produits de construction…), services (par exemple : les services de séjours linguistiques), procédés, bonnes pratiques, méthodes de
mesure et d’essais, systèmes d’organisation (par exemple l’ISO 9001 sur la qualité des systèmes de management).

Actuellement, l’ISO (Organisme international de normalisation) se penche sur la question de la responsabilité sociétale. Cette future norme, l’ISO 26000, a pour objectif de définir et de
clarifier ce concept afin de le rendre applicable à tout type d’organisation. Elle sera publiée en septembre 2010.

 

L’étude est disponible sur le portail du Groupe AFNOR : étude normes

 

Groupe Afnor

Audition de Thierry Mandon au Sénat

Mercredi 29 juin 2016, à partir de 9h30, la Commission de la Culture, de l’éducation et de la communication du Sénat auditionne, en salle Médicis, Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur la préparation de la rentrée universitaire et sur le financement de la recherche.

Pour voir Thierry Mandon

Cette audition est ouverte à la presse, elle sera d’ailleurs diffusée en direct sur le site du Sénat puis disponible en VàD

ministere_enseignement_recherche Thierry Mandon