CETA : L’espoir suscité par la Wallonie ne doit pas être déçu

Il y a deux semaines, en refusant de donner l’autorisation au gouvernement fédéral belge de s’engager dans la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (le CETA), le Parlement wallon a porté la voix de tous ceux qui, en Europe, plaident, depuis plusieurs mois, en faveur d’une démocratie européenne qui s’exerce par et pour ses peuples. Loin des logiques de replis nationaux, les revendications des opposants à la signature précipitée du CETA s’inscrivent, au contraire, dans un mouvement de fond visant à refonder un projet européen ambitieux, tenant compte des aspirations nouvelles des peuples, dans leur diversité.

CETA : faire bouger les lignes

Cible de multiples pressions, il semblerait que le Président de la Wallonie ait néanmoins obtenu une évolution des positions, aussi bien européennes que canadiennes, sur des points sensibles de l’accord (protection des services publics, clause de retrait en matière agricole, examen par la Cour de justice de l’Union de l’instauration d’une Cour d’arbitrage…), qui reste cependant à analyser plus finement. Il a, en tout état de cause, démontré que la volonté politique pouvait faire bouger les lignes, là où les responsables européens martelaient depuis plusieurs semaines qu’elles étaient désormais figées.

Pour notre part, nous ne pouvons pour autant nous satisfaire d’un éventuel nouvel accord sur ces bases, qui ouvrirait la voie à une signature prochaine du CETA et à sa mise en application provisoire ou partielle, avant que l’ensemble des États membres de l’Union n’en aient débattu dans les Parlements nationaux, comme ce fut le cas en Wallonie. Au cours des dernières semaines nous avons été 120 députées et députés de gauche à interpeller, d’abord le président de la République par courrier, puis nos collègues parlementaires en déposant une proposition de résolution européenne sur le bureau de l’Assemblée nationale pour demander la non-application provisoire du CETA. Des réponses doivent être apportées et le débat public doit avoir lieu en France aussi.

Exemplaire en la matière, la démocratie belge a suscité l’espoir, pour de nombreux peuples d’Europe, d’être enfin directement acteurs de leur avenir européen et décideurs du modèle de développement et d’échanges dans lequel ils s’engagent. Cet espoir ne doit pas être déçu, faute de quoi la confiance entre les peuples et leurs représentants nationaux et européens, déjà largement entamée, risquerait d’être durablement affectée, et le projet européen radicalement remis en cause.

Ce n’est pas ce que nous voulons et c’est pourquoi nous demandons au gouvernement français de faire preuve de sagesse en refusant de signer dans la précipitation un accord initié il y a déjà huit ans et élaboré, depuis, dans des conditions pour le moins opaques. Nous souhaitons que les récentes déclarations du secrétaire d’État français au commerce, déplorant les « trente années de dérives où tout le monde a intégré les lois néolibérales, où les négociations se font dans l’opacité, où aucun accord n’est jamais évalué »[1], trouvent une traduction concrète dans le refus de donner à la Commission européenne l’autorisation de signer et d’appliquer le CETA avant une ratification dans les États membres.

Suzanne TALLARD, députée de Charente-Maritime
Danielle AUROI, députée du Puy-de-Dôme
Jean-Paul CHANTEGUET, député de l’Indre
Jean-Noël CARPENTIER, député du Val d’Oise

[1] http://www.liberation.fr/planete/2016/10/24/en-france-les-opposants-sauves-par-la-wallonie_1524089

ceta-agreement

TAFTA-CETA : Et si l’Europe des territoires passait par là

Le pouvoir de l’information spectacle est malheureusement croissant. Si cela peut parfois contribuer à rendre le débat public plus accessible à tous, le risque n’en est pas moins de réduire les enjeux à des formules chocs et à des propositions polluées par un souci de communication politicienne, oubliant les vrais sujets.

TAFTA-CETA, une question fondamentale

Le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) et l’accord économique et commercial global (CETA) sont de ceux-là. Fort peu évoqués par les acteurs et les commentateurs de la vie publique hexagonale, il représente pourtant un enjeu autrement plus conséquent que les tenues vestimentaires des uns et des autres, y compris à la plage !

Le TAFTA et le CETA, immenses chantiers ouverts en 2013, visent à faire tomber les barrières commerciales entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis d’une part et le Canada d’autre part. Au-delà des droits de douane, ils impliquent la levée des restrictions réglementaires entravant l’accès aux marchés européens (comme la remise en cause du système d’appellation d’origine contrôlées, ou les normes sanitaires du secteur agroalimentaire) et ce, dans le cas du TAFTA, sans aucune forme de réciprocité.

Ces traités introduisent par ailleurs des tribunaux d’arbitrage privés, totalement contraires à la notion de souveraineté des Etats. Cette notion d’ « arbitrage privé international » est un véritable scandale philosophique. Elle s’attaque directement au modèle de société européen, où les fonctions collectives (solidarité, éducation, sécurité, protection des populations, respect de l’environnement) relèvent d’abord de la sphère publique. Elle offre in fine une fenêtre de tir aux grandes firmes multinationales, qui disposent de moyens très importantes et attirent à coup de rémunérations indécentes les meilleurs juristes (dont certains ont été formés pour servir l’Etat, mais « pantouflent » allégrement), pour attaquer les politiques publiques mises en place, dans la plupart des domaines.

Ce sont les raisons pour lesquelles les contradicteurs du TAFTA et du CETA – dont beaucoup, comme moi-même, ne sont absolument pas opposés au libre-échange – les estiment dangereux pour la démocratie, pour la sécurité alimentaire, pour les normes sociales et environnementales, etc.

D’une certaine façon, ce dossier illustre les faiblesses de la démocratie européenne. L’opacité des négociations menées pendant des années entre Bruxelles, Washington et Ottawa contribue à alimenter un peu plus encore la défiance des citoyens vis-à-vis des institutions européennes. Elles renvoient d’ailleurs à d’autres traités de libre échange, notamment avec des pays d’Asie du sud-est, signés dans l’indifférence générale dans un passé récent.

Le rêve européen a malheureusement laissé la place au désenchantement. Cette Union européenne imposant ses politiques à coup de normes et d’humiliations – ratification à marche forcée du traité constitutionnel, gestion de la crise grecque – est tout bonnement devenue insupportable pour nombre d’Européens. En France, l’institution est désormais rejetée par 61% des citoyens, en Grèce par près des trois quarts [1]. Cette fracture entre « élites » bruxelloises et « peuples » fait le lit des populismes de tout bord. Dernière victime en date, la Grande-Bretagne.

Mais l’Union européenne, c’est avant tout, aujourd’hui, la Commission et le Conseil européen. Des instances dans les mains, en réalité, des Etats nationaux et plus précisément, des gouvernements centraux. Ce sont eux qui ont laissé faire, voire qui ont poussé, les négociations sur les traités de libre-échange, même si certaines voix au sein même du gouvernement français notamment s’élèvent depuis longtemps pour appeler à la prudence. Jamais la Commission ne serait allée aussi loin si le Conseil européen ne l’y avait pas encouragée.

La façon actuelle de traiter des textes d’une telle importance au sein de l’Union alimente clairement la crise démocratique européenne, autant qu’elle pose aussi des questions sur l’utilité du personnel politique. Dès lors, la reconstruction de la légitimité de l’Union passe notamment par une bien plus grande implication des parlements nationaux et du parlement européen. A l’heure de la fin du cumul des mandats, les parlementaires doivent bien mieux jouer ce rôle de relai d’information auprès des citoyens et prendre en compte, bien mieux que ne le font des gouvernements centraux plus ou moins discrédités, les aspirations réelles des peuples européens.

La Belgique a prouvé ces derniers jours que les élus locaux savent faire preuve de courage et de sagacité. Les maux que posent emploi et croissance aux sociétés occidentales ne sauraient justifier un remède ultralibéral aux effets secondaires hasardeux. C’est le message fort qu’ont envoyé les parlementaires wallons à la technostructure européenne. Il appartient désormais aux élus locaux de tous bords et de tous pays de le relayer pour fédérer les Européens autour d’un projet démocratique, juste et équilibré, tenant véritablement compte de notre histoire et de nos valeurs communes d’humanisme et de foi en l’action publique.

[1] http://www.pewglobal.org/2016/06/07/euroskepticism-beyond-brexit/

philippe-laurent-taftaPhilippe Laurent

Prix de thèse RIODD VIGEO-EIRIS 2017

Le Réseau International de recherche sur les Organisations et le Développement Durable organise le Prix de thèse RIODD VIGEO-EIRIS 2017 pour valoriser les meilleures thèses en sciences sociales en lien avec la responsabilité sociale ou sociétale des organisations et/ou le développement durable.

Comment participer au prix RIODD VIGEO-EIRIS

Les thèses éligibles au prix RIODD VIGEO-EIRIS 2017 doivent avoir été soutenues durant les deux années civiles précédant la date du congrès du RIODD, donc entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2016. Les chercheurs ayant candidaté au Prix RIODD VIGEO-EIRIS 2016 et dont la thèse n’a pas été récompensée peuvent soumettre à nouveau un dossier. Toutes les thèses rédigées en français ou en anglais sont éligibles, quels que soient les contextes universitaires, notamment thèses de doctorat en France, PhD anglo-saxons, DBA, etc. En revanche les thèses dites « professionnelles » qui correspondent à des mémoires réalisés dans le cadre de masters ou de mastères ne sont pas éligibles.

Les candidats doivent envoyer un dossier avant le vendredi 27 janvier 2017 à l’adresse suivante : prixthese.rioddVE@gmail.com

Ce dossier (en version électronique) doit comprendre les documents suivants (en français ou en anglais):

  • Un exemplaire de la thèse ;
  • Un résumé de la thèse compris entre 5 et 10 pages ;
  • Les deux pré-rapports autorisant la soutenance ainsi que le rapport de soutenance de la thèse ;
  • Une réponse sur une page à la question suivante : « En quoi votre travail fait-il progresser l’état des connaissances et des pratiques d’organisations concernant la RSE et/ou le DD » ;
  • Un engagement à être présent au 12e congrès du RIODD, qui aura lieu en octobre 2017 à l’Université Paris Dauphine, si le prix est décerné à cette thèse.
  • Un document mentionnant : Nom, prénom, institution de rattachement pendant la thèse, institution de rattachement au moment de la candidature.

Les dossiers seront évalués par le comité scientifique du RIODD. Les critères d’évaluation sont les suivants :

  • L’originalité de la problématique ;
  • L’intégration d’une approche multidisciplinaire (champ des sciences sociales) dans le processus de recherche ;
  • Le caractère innovant de la recherche dans sa dimension théorique ou méthodologique.

Le ou les lauréats recevront un prix d’un montant de 1 500 euros remis par la Présidente du RIODD et le représentant de Vigeo lors du 12 octobre 2017 à l’Université Paris Dauphine. Le RIODD et Vigeo Eiris publieront également l’information sur le lauréat sur leur site respectif et dans la Revue de l’Organisation Responsable.

VIGEO-EIRIS

Journées d’Études Internationales : Travail et consommation

Travail et consommation, XIXe-XXe-XXIe siècle

Journées d’Études Internationales
27 et 28 Avril 2017
Université Paris Est Créteil

La division du travail scientifique en sous-champs de recherche distincts conduit souvent à fractionner des objets autrement bien plus liés dans l’expérience des individus ou la vie des institutions. Le décloisonnement des sous-champs de recherche est alors un bon moyen de renouveler les discussions scientifiques de manière féconde. En croisant les travaux sur la consommation et ceux sur le travail, c’est un tel décloisonnement que nous souhaitons favoriser lors de ces journées d’études afin de faire dialoguer ces ensembles de travaux couramment disjoints.

En effet, le plus souvent, les recherches sur la consommation oublient la production (Chatriot, Hilton et Chessel, 2004) et/ou la vente tandis que celles s’intéressant au travail évoquent peu les salarié-e-s comme des consommateurs et des consommatrices potentielles. L’histoire des ouvriers au XIXe siècle a été très majoritairement centrée sur le travail et la production, tandis que la consommation est longtemps apparue comme une pratique de la bourgeoisie (Auslander, 1996 ; Tiersten, 2001). Pour les XXe et XXIe siècles, les études historiques sur la « consommation de masse » ont pour leur part eu tendance à occulter la question des stratifications sociales. Sophie Chauveau (2006, p.4) écrit par exemple que la consommation de masse redéfinit « des modalités d’intégration sociale au moment où s’efface la notion de classe sociale, où le sentiment d’appartenance ne passe plus par le métier ».

En sociologie, les sous-champs de la sociologie du travail d’une part et de la consommation d’autre part se sont construits séparément, même si les études statistiques de consommation prennent largement en compte les catégories socioprofessionnelles. Les travaux pionniers de Frédéric Le Play sur les budgets ouvriers, poursuivis notamment par Maurice Halbwachs (2011) ou Paul-Henry Chombart de Lauwe (1956) ont en effet été développés pour toutes les catégories sociales par les approches statistiques plus récentes (Siblot et al., 2015). Celles-ci croisent systématiquement catégories socioprofessionnelles et consommation pour souligner les inégalités qui subsistent dans les budgets des différents groupes sociaux (par exemple Chauvel, 1999, INSEE, 2009). Mais ces recherches rentrent peu dans le détail des professions et dans la nature du lien entre travail et consommation. Par ailleurs, les recherches qualitatives sur la consommation ou les styles de vie ont difficilement accès aux espaces de travail des individus étudiés et traitent ainsi plutôt de segments de l’espace social que de travailleurs ayant des métiers spécifiques (par exemple Hoggart, 1957 ; Perrot, 1961 ; Verret, 1988 ; Weber, 1989 ; Schwartz, 1990). De même, en sociologie du travail, les études qualitatives qui questionnent la consommation des travailleurs sont assez rares.

Pourtant, le travail et la consommation sont intimement liés et surtout se mêlent dans les quotidiens salarié-e-s si bien qu’il est parfois difficile de dissocier d’un côté le temps du travail et de l’autre, celui de la consommation, notamment lorsque les travailleurs/euses consomment le produit, matériel ou immatériel, de leur travail. Qu’il s’agisse de la production de biens ou de services, les salarié-e-s peuvent parfois être mis à contribution dans la conception ou la vente de produits alors même que cela n’est pas initialement prévu dans leur travail. Ce sont alors leurs qualités de consommateur ou consommatrice qui se trouvent mobilisées. Enfin, la consommation peut également être pensée comme un travail, que ce soit en tant que partie du travail domestique féminin (Delphy, 1978) ou comme un travail gratuit d’évaluation des produits (Dujarier, 2014).

En d’autres termes, ces journées d’études ambitionnent de repenser les liens entre travail et consommation dans la lignée de ce que propose Frank Trentmann (2004) lorsqu’il souligne que « toute discussion sérieuse autour de la société de consommation doit recenser les pratiques et les significations de la consommation en tant que phénomène indissociable de structures sociales et d’activités qui ont lieu loin des comptoirs des magasins. Au lieu d’opposer des grilles de lecture – la consommation contre la production – et de faire se succéder des phases historiques – la société de consommation après la société des classes –, le défi du renouvellement de la recherche dans ce domaine sera celui de l’intégration de ces différentes dimensions. »

Dans une approche interdisciplinaire (histoire, sociologie, science politique, anthropologie), il s’agit donc de s’intéresser à tous les métiers d’une part, et à tout type de consommation d’autre part. Trois axes de recherche sont envisagés : les liens entre l’entreprise et la consommation des salariés ; la consommation de travailleurs/euses et leurs identités de race, de classe ou de sexe ; consommation, travail et mobilisations. Les propositions travaillant les catégories de sexe, de classe ou de race seront particulièrement appréciées, de même que les contributions portant sur d’autres pays que la France.

Axe 1 : Les liens entre l’entreprise et la consommation des salariés

La consommation est souvent pensée comme une activité qui a lieu en dehors du travail. Un certain nombre de travaux montrent pourtant bien qu’il y a de la consommation au travail, qu’elle soit amenée par les salarié-e-s ou encouragée par les directions d’entreprises. La question de l’alimentation au travail a, par exemple, fait l’objet de plusieurs études récentes (Bruegel, 2004 ; Bouchet et al., 2016). Les entreprises ont depuis longtemps mis en œuvre des politiques internes susceptibles de favoriser ou d’encadrer la consommation – cantines, vente des produits au personnel, ou autres avantages en nature (Tanner, 1999 ; Clarke, 2012 ; Gallot, 2013). Les salarié-e-s peuvent eux/elles aussi être amené-e-s à participer, dans le cadre de l’entreprise, à l’organisation d’activités liés à la consommation – notamment par le biais du Comité d’entreprise ou des coopératives de consommation. Lors de ces journées d’études, nous souhaitons rendre compte de la diversité et de l’évolution de ces pratiques, en nous interrogeant sur leur rôle dans la construction des identités et leurs effets sur les comportements.

Comment ont évolué les politiques internes des entreprises dans ce domaine depuis le XIXe siècle ? Dans quelle mesure et par quels moyens les entreprises cherchent-elles à mobiliser les salarié-e-s en tant que consommateurs-trices ? Comment s’articulent les identités de travailleur-euse et de consommateur-trice, lorsqu’on achète/acquiert des biens de consommation au travail ? Comment l’expertise sur un produit acquise au travail peut-elle amener le/a travailleur/euse à consommer lui/elle-même ce produit d’une manière spécifique ? Que signifient les pratiques de revente ou de partage de ces biens dans son entourage (on peut penser aux trajets gratuits dont les personnels des compagnies aériennes peuvent faire bénéficier leurs proches) ? En ce qui concerne le monde ouvrier, il a souvent été question de l’attachement de l’ouvrier-ère à sa machine, à son moyen de production, mais qu’en est-il du rapport au produit de son travail, dès lors que les ouvriers-ères des industries de fabrication sont amenés à consommer les produits qu’ils/elles fabriquent ? Dans quelle mesure le produit fabriqué – ou le produit vendu dans le cas des employés du commerce – participe-t-il de l’attachement à l’entreprise ?

On pourra également s’interroger sur le rapport travail/consommation dans les métiers où les pratiques vestimentaires du personnel (souvent imposées) participent fortement à la construction de la marque (hôtesses de l’air, métiers de la mode…).

Axe 2 : Consommation de travailleurs/euses et identités de race, de classe ou de sexe

Une autre piste de questionnement est celle de la manière dont les travailleurs signalent une appartenance sociale par leur consommation. Prenant acte que les biens et services sont classés et classants dans l’espace social, les pratiques de consommation peuvent à la fois être vues comme autant d’indices pour reconnaître les appartenances sociales des individus, et comme des stratégies (conscientes [Veblen, 1899] ou inconscientes [Bourdieu, 1979]) mises en place par les individus pour se donner une identité sociale spécifique. Dès lors on peut s’interroger sur les significations des consommations, et au-delà, sur les styles de vie de certains travailleurs appartenant à la même profession ou la même entreprise. Existent-ils des types de consommation caractéristiques d’un groupe de travailleurs/euses ? Comment l’activité de travail peut-elle jouer dans les consommations adoptées par les travailleurs/euses ? Dans quels cas ces pratiques constituent-elles des stratégies de distinction pour les travailleurs/euses, qui cherchent alors à se rapprocher socialement d’un groupe de classe, de sexe et/ou de race par le biais de leur consommation (Albert, 2013 ; Menoux, 2015, Bernard, 2016) ?

Les pratiques de consommation vestimentaire peuvent à ce titre être particulièrement fécondes pour l’analyse, en tant qu’identificateur central du sexe, de la classe et de la race des individus (Gallot, 2012 ; Avril, 2015). Les dépenses pour des prestations de service comme celles de restauration ou de tourisme (Furlough, 2005) sont aussi des pistes intéressantes à creuser, en étudiant par exemple l’utilisation des tickets repas ou des chèques vacances obtenus sur le lieu de travail. Les voyages que permettent les congrès de médecins à l’étranger peuvent ainsi être des moyens de lier statut social acquis par le travail et son renforcement par la consommation. De même, les communications pourront aussi s’interroger sur les consommations culturelles des travailleurs/euses. Par exemple, qu’en est-il des pratiques effectives permises par la possession d’une carte professionnelle donnant un accès gratuit aux musées (pour les journalistes ou les enseignants) ?

Une autre manière d’envisager cette question est la façon dont la sociabilité au travail peut impliquer des consommations qui mettent en jeu l’identité des salarié-e-s (en dehors ou sur le lieu de travail, avec les collègues ou sans) : que ce soit par exemple par la consommation attendue d’alcool entre collègues ou par le biais de discussions lors des pauses où il faut mettre en avant son capital culturel, ce qui provoquerait des consommations culturelles spécifiques. Ce questionnement peut permettre de penser les contradictions entre consommation et statut pouvant être relevées par les collègues ou amis, montrant la circulation entre ces différents aspects dans la vie des travailleurs/euses.

Axe 3 : Consommation, travail et mobilisations

Le thème des mobilisations collectives et de leurs formes est une question classique de l’histoire ouvrière. La consommation a été un motif important des luttes collectives, comme l’ont montré de nombreux historiens : E. P. Thompson dans son article classique sur l’économie morale de la foule (Thompson, 1971), Michelle Perrot dans son ouvrage sur les grèves en France au XIXe siècle (Perrot, 1974) ou Lawrence Glickman dans son étude sur la revendication du living wage (salaire pour vivre) aux États-Unis au début du XXesiècle (Glickman, 1997). Dans la lignée de ces travaux, on s’interrogera sur toutes les formes de mobilisations des travailleurs et des travailleuses où la consommation joue un rôle moteur : les grèves contre la vie chère, pour l’augmentation du pouvoir d’achat ou celles conduisant à la relance de la production, mais aussi les manifestations ou encore les émeutes. Comment s’articulent les rôles de consommateur et travailleur dans ces mobilisations ? Comment évolue cette relation du XIXe au XXIe siècle ?

Le discours du mouvement ouvrier, partis et syndicats, sur la consommation est également une dimension à interroger. Au XIXesiècle, il est dominé par l’idée que le système capitaliste, en recherchant la production de davantage de biens à moindre coût, repose sur l’exploitation des travailleurs et pressure leurs salaires. La consommation de masse est alors condamnée, au motif qu’elle dégrade les conditions de travail des ouvriers ou alors parce qu’elle endort leurs aspirations révolutionnaires en les « embourgeoisant ». La revendication du « salaire pour vivre » ou du « pouvoir d’achat » émerge peu à peu, signe d’un tournant majeur dans la conception de la valeur du travail. Les revendications sur la rémunération se fondent alors de plus en plus sur la quantité de biens qu’il est possible d’acheter, et de moins en moins dans la mesure et la qualité du travail fourni.

On pourra également se demander s’il est possible – et heuristique – d’analyser les mobilisations de consommateurs avec les outils de l’histoire et de la sociologie du travail. Des travaux sur la « politisation de la consommation », en France (Trentmann, 2008 ; Hilton, 2003) ou en France (Chatriot, Chessel, Hilton, 2005) ont ouvert la voie à de telles interrogations. Ces études se sont penchées sur des formes de mobilisations de consommateur, mais qui concernent au premier chef le monde du travail, comme les coopératives de consommation (Furlough, 1991) ou encore les phénomènes de boycott et des listes blanches (Vincent, 2005). Le potentiel révolutionnaire ou insurrectionnel de ces mouvements (Stovall, 2012) est également une question qui rejoint celle de l’histoire du mouvement ouvrier. D’ailleurs ces mobilisations de consommateurs et de consommatrices peuvent tisser des liens originaux avec le monde ouvrier, comme dans le cas de la Ligue Sociale d’Acheteurs, où des femmes de la bourgeoisie luttent par la consommation, pour améliorer les conditions de travail des ouvrières (Chessel, 2012). Aujourd’hui, des associations d’usagers des transports ont vocation de donner la parole à celles et ceux qui sont obligé(e)s de faire un trajet quotidien pour se rendre à leur travail (cette double identité de travailleur/euse et consommateur/trice se résumant parfaitement en anglais dans le mot ‘commuter’). Enfin, on pourra se demander si les luttes collectives de salariées font plus de place que celles des hommes aux questions de consommation.

Modalités de soumission

Les propositions de communication d’une page maximum sont à envoyer avant le 30 novembre à l’adresse suivante :travailetconsommation@gmail.com. Un retour sur les propositions sera effectué avant le 17 décembre.

Bibliographie

Albert Anaïs, « Les midinettes parisiennes à la Belle Époque : bon goût ou mauvais genre ? », Histoire, économie & société, 3/2013 (32e année), p. 61-74.

Avril Christelle, Les aides à domicile. Un autre monde populaire, Paris, La dispute, 2015.

Auslander Leora, Taste and Power: Furnishing Modern France, Berkeley, University of California Press, 1996.

Bernard, Lise, “Des ascensions sociales par un métier commercial. Le cas des agents immobiliers”, Politix, n°114, vol 2, 2016, p. 73-98.

Bouchet Thomas et al., Manger au travail en France et en Europe de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Arbre Bleu, 2016.

Bourdieu Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Editions de minuit, 1979.

Bruegel Martin, « Le Repas à l’usine : industrialisation, nutrition et alimentation populaire », Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 51-53 (2004), p. 183-198.

Chatriot Alain, Marie-Emmanuelle Chessel et Matthew Hilton (dir.), Au nom du consommateur. Consommation et politique en Europe et aux Etats-Unis au XXe siècle, Paris, La Découverte, 2005.

Chauveau, Sophie « Regards sur la consommation de masse », Vingtième Siècle, 2006, 3, p. 3-7.

Chauvel Louis, « Du pain et des vacances : la consommation des catégories socioprofessionnelles s’homogénéise-t-elle (encore) ? », Revue Française de Sociologie, 1999, 40-1, p. 79-96.

Chessel Marie-Emmanuelle, Consommateurs engagés à la Belle époque : la Ligue sociale d’acheteurs, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2012.

Clarke, Jackie, « Work, Consumption and Subjectivity in Postwar France: Moulinex and the Meanings of Domestic Appliances 1950s–70s », Journal of Contemporary History, n°47/4 (2012), p. 838-859.

Delphy Christine, « Travail ménager ou travail domestique ? », in A. Michel (dir.), Les femmes dans la société marchande, Paris, PUF, 1978, p. 39-54.

Dujarier Marie-Anne, Le travail du consommateur, De Mac Do à eBay : comment nous coproduisons ce que nous achetons, Paris, La Découverte, 2014.

Furlough Ellen, Consumer Cooperation in Modern France: The Politics of Consumption, Ithaca, Cornell University Press, 1991.

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Gallot Fanny, « La revanche du soutien-gorge. Le corps des ouvrières de la lingerie (1968-2012) », Clio. Femmes, Genre, Histoire [En ligne], n°38 (2013), p. 61-78.

Glickman Lawrence, A Living Wage: American Workers and the Making of Consumer Society, Ithaca, Cornell University Press, 1997.

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Menoux Thibaut, « La distinction au travail. Les concierges d’hôtel de luxe », in Quijoux Maxime (dir.), Bourdieu et le travail, Rennes, PUR, 2015, p. 247‑66.

Perrot Michelle, Les ouvriers en grève. France 1871-1890, Paris/La Haye, Mouton, 1974.

Schwartz, Olivier, Le monde privé des ouvriers. Hommes et femmes du Nord, Paris, Presses Universitaires de France, 1990.

Siblot, Yasmine, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy, Sociologie des classes populaires contemporaines, Paris, Armand Colin, 2015.

Stovall Tyler, Paris and the Spirit of 1919 ; Consumer Struggles, Transnationalism, and Revolution, Cambridge, Cambridge University Press, 2012.

Tanner Jakob, Fabrikmahlzeit. Ernährungswissenschaft, Industriearbeit und Volksernährung in der Schweizt 1880-1950, Chronos Verlag, 1999.

Thompson Edward P., « The moral economy of the English crowd in the eighteenth century », Past and Present, n°50, 1971, p. 76-136.

Tiersten Lisa, Marianne in the Market: Envisioning Consumer Society in Fin-de-Siècle France, University of California Press, 2001.

Trentmann Frank, « Beyond Consumerism: New Historical Perspectives on Consumption », Journal of Contemporary History n° 39/3 2004, p.373-401

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Veblen Thorstein, Théorie de la classe de loisir, Paris, Gallimard, 1970 [1899].

Verret, Michel, La culture ouvrière, Paris, L’Harmattan, 1996 [1988].

Vincent Julien, « L’économie morale du consommateur britannique en 1900 » in Alain Chatriot, Marie-EmmanuelleChessel et Matthew Hilton (dir.), Au nom du consommateur, Paris, La Découverte, 2005, p. 231-246.

Walton Whitney, France at the Crystal Palace: Bourgeois Taste and Artisan Manufacture in the Nineteenth Century, Berkeley, University of California Press, 1992.

Organisation

Anaïs Albert (historienne, Centre d’histoire du XIXe, Université Paris 1) ; Amélie Beaumont (sociologue et politiste, CESSP/Cresppa-CSU, Université Paris 1); Jackie Clarke (historienne, School of Modern Languages and Cultures, University of Glasgow); Fanny Gallot (historienne, CRHEC, UPEC-ESPE)

Action financée par la Région Ile-de-France, le CRHEC et le Cresppa-CSU

Pascal Griset reçu par le séminaire Histoire des sciences, histoire de l’innovation

Pascal Griset, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Sorbonne et directeur de l’Institut des Sciences de la Communication (CNRS/UPMC/Université Paris-Sorbonne), sera reçu dans le cadre du séminaire Histoire des sciences, histoire de l’innovation (Université Paris Sorbonne, UPMC, LabEx EHNE).

Pascal Griset revient sur l’Académie des sciences

Pascal Griset présentera à cette occasion une intervention à partir de son ouvrage : Une compagnie en son siècle. 350 ans de l’Académie des sciences, coécrit avec Florence Greffe et publié aux éditions du Cherche Midi en 2015La séance portera sur L’Académie des sciences et la diplomatie scientifique : éléments et perspectives“.

Elle se déroulera le jeudi 3 novembre de 17 à19h
à l’Institut des sciences de la communication (ISCC), salle de conférence (rdc) au 20 rue Berbier-du-Mets, Paris 13°, M° Gobelins.

Vous pouvez retrouver le programme complet du séminaire sur le blog de l’axe « L’Europe comme civilisation matérielle » du LabEx EHNE : https://europeflux.hypotheses.org/

Les prochaines séances :

  • 10 novembre Samir Saul (Université de Montréal)
    L’émergence du secteur des hydrocarbures en Algérie française.
  • 17 novembre Ruth Oldenziel (Technische Universiteit Eindhoven, TU/e)
    Conceptualizing the History of Sustainable Urban Mobility.
  • 24 novembre Emanuel Bertrand (Centre Alexandre-Koyré/ESPCI Paris)
    Retour sur un succès éditorial, La Nouvelle Alliance d’Ilya Prigogine et Isabelle Stengers (1979). Mise en récit apologétique de la thermodynamique des processus irréversibles loin de l’équilibre ou dialogue singulier entre un physicien et une philosophe ?
  • 1 décembre David Aubin (IMJ-PRG/ASHiC, Université Pierre et Marie Curie)
    Flowcharts.
  • 8 décembre Dominique Trudel (ISCC/Université du Québec à Montréal)
    La Tour Lumière Cybernétique de La Défense (1963-1978) : éléments pour une histoire technique et politique.
  • 15 décembre Adeline Blaszkiewicz (Centre d’histoire sociale du XXe siècle/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
    Albert Thomas et l’innovation dans les usines d’armement : un avatar du réformisme

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1res journées du marketing de l’IDRAC BUSINESS SCHOOL

Sous la splendeur des lumières de Lyon, IDRAC Business School vous invite aux premières journées du marketing.

Les premières journées du marketing

Invité d’honneur Biswas Dipayan, éditeur Associé de Journal of Business Research et éditeur de Journal of Consumer Marketing

Lyon, le 8 et 9 décembre 2016

Le marketing connait une évolution rapide au regard des innovations technologiques et le changement du comportement du consommateur. Les techniques classiques du marketing ne suffisent plus et le digital prend une place de plus en plus importante dans la vie des individus et des organisations. C’est autour de thématiques d’actualités comme celles-ci que l’IDRAC Business School invite académiciens et professionnels à se réunir et présenter leurs travaux.

Les rencontres seront organisées auront lieu sur deux journées :

Programme de la journée du 8 décembre (Amphi B003)

  • 14h – 14h 15 : discours d’ouverture par Mounia Benabdallah directrice de la recherche et du corps professoral – IDRAC Business School
  • 14h 15 – 16h 30 : l’atelier « Meet The Editor »  est organisé avec notre invité d’honneur Biswas Dipayan, éditeur de Journal of Consumer Marketing et éditeur associé de Journal of Business Research,  ainsi que Jean-Michel Sahut, éditeur associé de Gestion 2000.
  • 16h 30 – 17h : pause-café / échange
  • 17h – 18h 30 : table ronde autour de l’innovation

Programme de journée du 9 décembre

  • 8h 30 – 9h : café
  • 9h – 10h : présentation des travaux de mémoire de fin d’étude des étudiants du programme grande école en cinquième année (PGE 5)
  • 10h – 10h 15 : pause
  • 10h 15 – 12h 15 : atelier « étude de cas » (production intellectuelle du corps professoral d’IDRAC Business School)
  • 12h 15 – 14h : pause déjeuner
  • 14h – 17h : présentation des contributions scientifiques

Comité Scientifique et Editeurs Invités :

  • Adel BEN YOUSSEF- Université Côte d’Azur – Nice – France
  • Mounia BENABDALLAH – IDRAC BUSINESS SCHOOL – France
  • Karim BENKAHLA – ISCAE – Tunisia
  • Maher GASSAB – ESC MANOUBA – Tunisia
  • Walid HADHRI – CENTRALE DG- Tunisia
  • Maher KACHOUR – IDRAC BUSINESS SCHOOL – France
  • Jessica LICHY – IDRAC BUSINESS SCHOOL – France
  • Fraser McLEAY – Northumbria University Newcastle Business School- UK
  • Ludovic RAGNI – Université Côte d’Azur – Nice – France

Contact

Mounia.benabdallah@ecoles-idrac.com et Maher.kachour@idraclyon.com

Les meilleurs articles sélectionnés seront publiés dans des revues classées (CNRS / FNEGE) :

  • Journal of Consumer Marketing
  • Management et Sciences Sociales
  • Gestion 2000

LIEU

La conférence aura lieu sur le campus de l’IDRAC Business School à Lyon au 45-47 Rue Sergent Michel Berthet 69009.

journées du marketing

 

La Fondation de Wendel donne sa récompense à Jade Berger

L’aide à la recherche proposées par la Fondation de Wendel va pour cette année universitaire 2016-2017, à madame Jade Berger pour ses travaux de thèse « Désindustrialisation et évolution des représentations du patrimoine sidérurgique lorrain et luxembourgeois de 1951 à nos jours » (ENSA Nancy)

Les membres du jury ont aussi accordé une aide à la recherche à madame Méghane DUVEY pour ses travaux de Master 2 sur « Le patrimoine industriel de l’Oise, la clouterie Rivierre située à Creil. » (Université Paris7 Diderot)

François Bourdon Fondation de Wendel

Séminaire Sociohistoire des idées économiques au CESSP

Programme 2016-2017 du séminaire Sociohistoire des idées économiques qui se tiendra au CESSP (site Sorbonne, en salle du CRPS).

Les idées économiques en question

Ce séminaire a comme ambition de faire intervenir des chercheurs qui étudient les modes de production et de diffusion de la pensée économique. Le séminaire s’efforcera de rendre compte, sans exclusive disciplinaire, de la richesse des recherches sur la production et les usages des idées économiques dans les sphères académiques, politiques, administratives ou médiatiques.

Les trois premières séances :

  • Mercredi 2 novembre, 18h-20h
    Emmanuel Monneau (CURAPP-ESS, Université Picardie Jules Verne)
    Sur sa thèse : « Institutionnalisation et déclin d’économies critiques du champ universitaire français. »
  • Jeudi 1er décembre, 18h-20h
    Constantin Brissaud (SAGE/DHVS, Université de Strasbourg)
    « Performativité ou histoire sociale ? Les idées économiques sur la santé à l’OCDE (1977-2014) »
  • Mardi 21 février, 18h-20h
    Simon Godard (Centre d’histoire sociale du XXème siècle, Paris 1)
    « Devenir économiste communiste. Histoire de la formation économique dans les milieux communistes de l’entre-deux-guerres (France et Allemagne). »

Toutes les séances se tiendront en salle du CRPS à la Sorbonne (entrée par le 14 rue Cujas à Paris).

En raison des mesures de sécurité en vigueur à la Sorbonne, nous vous invitons à prendre contact avec l’un des organisateurs afin de vous inscrire à la séance si vous souhaitez y assister:

serge.benest (at) gmail.com
antony.burlaud (at) gmail.com
jm.chahsiche (at) hotmail.fr
fparruitte (at) gmail.com

cessp idées économiques

Les opposants aux accords CETA entre UE-Canada en instance de gagner

Le mardi 18 octobre 2016, le Conseil de l’Union  européenne n’a pas été en mesure d’adopter le CETA. La Belgique (et en particulier la Wallonie) a été montrée du doigt pour son refus du contenu de l’accord et la Commissaire Malmström lui a posé une sorte d’ultimatum. Au lieu de se questionner sur les raisons de ce rejet par nos amis belges, la commissaire est sorti de son rôle. Evidemment cela appelle une vive réaction de la part des opposants aux accords CETA.

Il s’agit d’une situation assez exceptionnelle qui appelle une réponse à la hauteur des doutes soulevés par le CETA et la politique commerciale de l’Union mais qui questionne aussi sur le respect du bon rôle des institutions.

Les opposants aux accords CETA

Dans un contexte de doute sur les institutions et les responsables politiques qui affaiblit la démocratie, chacun société civile, parlements nationaux et européens, gouvernements, commission européenne doit jouer son rôle dans le respect des règles de fonctionnement du système démocratique européen. 4 députés français on décidé de réagir à cette question :

  • Jean-Noël CARPENTIER, Député du Val d’Oise
  • Suzanne TALLARD, Députée de Charente-Maritime
  • Danielle AUROI, Députée du Puy-de-Dôme et Présidente de la commission des affaires européennes
  • Jean-Paul CHANTEGUET, Député de l’Indre et Président de la commission développement durable et aménagement du territoire 

Pour Jean-Noël Carpentier : «  Il faut prendre acte des incertitudes juridiques soulevées par la cour constitutionnelle allemande et de nombreux universitaires européens à la fois sur les tribunaux arbitraux et sur la répartition des compétences entre l’Union européenne et les Etats membres ».

Pour Danielle Auroi : « La réputation de l’Europe tient au respect de ses valeurs démocratiques et à la transparence sur les décisions prises. La précipitation ainsi que les injonctions envers les parlements finissent par mettre le doute sur le bien-fondé d’un CETA que certains veulent imposer à tout prix, ainsi que sur le fonctionnement de nos institutions »

Pour Jean-Paul Chanteguet : « Il n’y a pas d’urgence. Dans l’attente de décisions juridiques consolidées, il est raisonnable de ne pas signer ce traité et en tout état de cause il apparaît incompréhensible d’en imposer l’application provisoire »

Pour Suzanne Tallard : « A l’heure où de nombreuses réflexions sont en cours sur l’avenir de l’Europe et à l’approche d’échéances électorales importantes notamment en France et en Allemagne,  les débats autour du CETA sont l’occasion de prendre un nouveau virage pour la politique commerciale européenne ».

Les nombreuses incertitudes juridiques et démocratiques que pose cette situation inédite confortent la pertinence d’un moratoire sur les traités de libre-échange. Dès aujourd’hui, cela commence par la non-application provisoire du CETA et la nécessaire vérification de la conformité du CETA avec les Traités européens et avec la Constitution française. Ce sont les conditions d’une sortie par le haut de cette situation.

La voix de l’opposition à la signature du traité de Paul Magnette en Belgique

opposants aux accords CETA

École française de Rome : comment devenir chercheur résident

Les Écoles françaises à l’étranger ont mis en place depuis la rentrée 2012 le statut de chercheurs résidents dans leurs établissements. À l’École française de Rome (EFR), ce titre est accordé à des enseignants-chercheurs, des chercheurs statutaires ou des post-doctorants sous contrat qui sont accueillis pour une durée d’un semestre (trois à six mois) éventuellement renouvelable, pour contribuer à la réalisation d’un programme scientifique inscrit au contrat quinquennal de l’EFR.

L’accueil est réglé par convention entre l’EFR et l’organisme de rattachement de ces chercheurs. L’École met à leur disposition tous ses moyens matériels et scientifiques pour faciliter la réalisation de leur programme.

Une aide pour favoriser leur séjour hors de leur résidence peut en outre être proposée par l’EFR lorsque le candidat ne bénéficie pas de financements extérieurs propres :

  • pour ceux qui se logent par eux-mêmes dans Rome, une aide de 2000€ mensuels est octroyée ;
  • pour ceux qui sont logés dans l’immeuble de la Piazza Navona, l’aide mensuelle est de 1200€ sur lesquels est effectué un prélèvement de 600€  pour le loyer du studio (chambre-cuisine-salle d’eau) ;
  • pour tous, remboursement d’un seul voyage par semestre, plafonné à 300€, vers leur résidence principale.

L’EFR propose pour l’année universitaire 2017-2018, sans préjuger d’autres demandes susceptibles d’être prises en compte sans aide financière, un total de 36 mensualités d’aide à la mobilité. En fonction des possibilités de financements qui resteraient disponibles, la commission pourra aussi examiner des demandes d’aides de séjour pour la fin de l’année universitaire 2016-2017, soit le premier semestre 2017. Une attention particulière sera portée aux dossiers s’inscrivant dans les champs disciplinaires relevant des Sciences Sociales.

Les dossiers, comportant un bref CV avec bibliographie sélective, une lettre de motivation détaillée précisant la période de séjour sollicitée, et une autorisation de résidence à Rome émanant de leur institution d’appartenance (conseil académique, ou conseil scientifique, ou UFR, ou département, ou laboratoire), peuvent être envoyés, par mail, au secrétariat de la direction des études concernée par le programme de recherches dans lequel s’insère la mobilité, avec copie à la direction (directrice(at)efrome.it ) dans les délais suivants :

  • au plus tard le 8 novembre 2016 pour les dossiers sollicitant une aide financière ;
  • au fil de l’eau pour les autres dossiers.

Pour les dossiers portant sur les époques moderne et contemporaine : secrmod@efrome.it

Les chercheurs sollicitant une aide à la mobilité seront informés de l’issue de leur demande dans la semaine du 21 novembre 2016

Retrouvez cet appel sur le site de l’EFR http://www.efrome.it/la-recherche/actualite-et-appels/evenement/appel-a-candidature-chercheur-resident-aupres-de-lecole-francaise-de-rome-2017-2018.html et sur sa page Facebook https://www.facebook.com/EcoleFrancaiseDeRome, publié le 14 octobre

Julien BAYOU attaque pour faux témoignages Frédéric OUDEA et Baudoin PROT

A travers deux courriers envoyés au Procureur de la République, Julien Bayou saisit la justice pour signaler de possibles “faux témoignages” réalisés sous serment par deux grands banquiers, un délit passible de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Julien BAYOU

Julien BAYOU attaque

Le 17 avril 2012, alors qu’ils étaient auditionnés sous serment devant une commission du Sénat sur l’évasion des capitaux, Frédéric Oudéa et Baudoin Prot, respectivement président-directeur général du groupe Société générale et président du groupe BNP Paribas, déclaraient que leurs banques n’étaient pas concernées par l’évasion fiscale.

Frédéric Oudéa affirmait notamment que sa banque “n’avait plus d’activité au Panama” et Baudoin Prot expliquait que “rien, dans l’activité de [son] groupe, ne conduit à de l’évasion fiscale” (voir citations ci-dessous ou sur le site du Sénat).

Le 3 avril 2016, ces affirmations étaient démenties par les “Panama Leaks”, série de révélations sur les paradis fiscaux à partir des données du cabinet panaméen Mossack Fonseca. L’analyse des données montre que la Société Générale a créé 979 sociétés offshore immatriculées par Mossack Fonseca et ce jusqu’en 2015 quand BNP a pour sa part créé 468 sociétés offshore depuis les années 80.

Les faits contredisent donc les déclarations des deux responsables puisque la Société Générale et BNP Paribas étaient donc très actives au Panama via l’intermédiaire Mossack Fonseca et permettaient à leurs clients de contrevenir aux lois et soustraire leurs avoirs au fisc moyennant rémunération. Ouvrir pour le compte de ses clients une société offshore est bien une “activité” qui “conduit” à de l’évasion fiscale ou y “contribue”. Ces éléments sont confirmés par la première analyse du reporting “pays par pays” publiée en mars 2016 par des associations (le Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire – CCFD, Oxfam France et le Secours catholique-Caritas France) associées à la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires : la Société Générale a réalisé pour 1,3 milliard d’euros de bénéfices logés dans les juridictions offshores, soit 33% du total des bénéfices mondiaux et BNP Paribas 2,4 milliard d’euros de bénéfices logés dans les juridictions offshores, soit 35% du total des bénéfices mondiaux.

Devant le tollé, M. Oudéa a dû se justifier mais a bénéficié d’un traitement de faveur de la part du Bureau du Sénat qui a estimé lors d’un vote à huis clos que son éventuel faux témoignage ne devait pas être transmis à la justice. Le bureau du Sénat avait pourtant l’opportunité de prouver son attachement à la transparence et à la justice. En tout état de cause, ce n’est pas au législateur de définir qui doit être jugé et qui peut échapper à ses responsabilités, ou si les faits incriminés sont prescrits..

Quant à Baudoin Prot, il n’a même pas été interrogé.

La justice doit se prononcer. C’est pourquoi Julien Bayou a attiré l’attention du procureur de la République pour signaler ces propos.

En France, l’irresponsabilité des banquiers confine à l’impunité. C’est tout simplement insupportable. L’auteur d’un faux témoignage réalisé sous serment encourt jusqu’à 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. On comprendrait mal que les responsables de grandes banques soient jugés différemment. Le sujet est d’autant plus grave qu’il entache au passage la représentation parlementaire.

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Julien Bayou est l’auteur de “Kerviel : Affaire d’Etat – 2 milliards pour la Société en Général

2 197 000 000 euros, c’est la somme offerte par l’État à la Société Générale dans le sillage de l’affaire dite Kerviel car la banque se disait victime d’une escroquerie. Pour Julien Bayou, la banque est responsable et il milite depuis plusieurs années pour qu’elle rembourse ce cadeau équivalent à 130 euros par foyer contribuable.

Pour lui, l’affaire dite Kerviel est en fait une affaire d’État qui révèle l’état de notre démocratie : plombée par les conflits d’intérêt du 1%, la légèreté des élites dans l’utilisation de l’argent public et le renoncement politique face au lobby de la finance. Il formule des propositions pour désintoxiquer la finance et notre démocratie.

Ces 2 milliards à récupérer, Julien Bayou propose de les utiliser pour expérimenter le revenu universel : 1000 euros par mois versés sans condition, ni contrepartie. Pour que ce bonus bénéficie pour une fois à la société, en général

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Déclaration de Frédéric Oudea

“La Société générale a fermé ses implantations dans les pays qui figuraient sur cette liste grise, mais aussi dans ceux que désignait la liste des États non coopératifs, c’est-à-dire en pratique, pour nous, à Panama. […] En complément de ces différentes réglementations, nous avons adopté un code de conduite fiscale comportant des engagements en matière de lutte contre l’évasion fiscale qui a été approuvé par le conseil d’administration du groupe en novembre 2010. Aux termes de ce document, nous entretenons avec les autorités fiscales une relation transparente, nous faisons nos meilleurs efforts en matière de prix de transfert – il s’agit d’un élément important, conformément aux principes de l’OCDE – et, en ce qui concerne la relation avec les clients, nous n’encourageons pas ces derniers à contrevenir aux lois et facilitons donc toutes les déclarations et informations aux autorités fiscales.”

Relancé par un sénateur, le directeur précisait : “Je le répète, nous n’avons plus d’activité ni dans les pays de la liste grise ni dans les États non coopératifs et nous avons été au-delà de ces exigences en fermant nos activités dans les territoires qui ne figuraient pas sur ces deux listes mais qui étaient considérés comme des centres financiers offshore.”

Puis complétait : “nous avons un code de conduite fiscale comprenant un certain nombre de règles que nous demandons à nos salariés de suivre : par exemple, s’assurer que les déclarations fiscales sont établies en conformité avec l’ensemble des lois locales ; ne pas mettre en place ou proposer des opérations à but exclusivement fiscal ; maintenir une relation professionnelle et de coopération avec les autorités fiscales, bref tout un ensemble de principes permettant d’entretenir de bonnes relations avec ces dernières.”

Déclaration de Baudouin Prot

“Vous m’avez également demandé une évaluation du montant de l’évasion fiscale à laquelle contribuerait BNP Paribas. Je serai très clair : comme je l’ai déjà nettement indiqué, rien, dans l’activité de notre groupe, ne conduit à de l’évasion fiscale. Le résultat de BNP Paribas est réalisé, pour l’essentiel, dans les grands centres. […] En conclusion, je le réaffirme, nos activités ne contribuent en aucune manière à l’évasion fiscale.”

L’influence de la culture sur le management international au 21e siècle

L’influence de la culture sur le management international au 21e siècle

APPEL A COMMUNICATION

5th INTERNATIONAL RESEARCH EVENT:
International Studies in Management and Organisations (ISMO)

Tunisie 15-16 décembre 2016

Conference Committee & Guest Editors :

  • Adel BEN YOUSSEF- Université Côte d’Azur – Nice – France
  • Mounia BENABDALLAH – IDRAC BUSINESS SCHOOL – France
  • Karim BENKAHLA – ISCAE – Tunisia
  • Maher GASSAB – ESC MANOUBA – Tunisia
  • Walid HADHRI – ISG- Tunisia
  • Maher KACHOUR – IDRAC BUSINESS SCHOOL – France
  • Jessica LICHY – IDRAC BUSINESS SCHOOL – France
  • Fraser McLEAY – Northumbria University Newcastle Business School- UK
  • Ludovic RAGNI – Université Côte d’Azur – Nice – France

THEMATIQUES DE RECHERCHE

Dans le contexte mondial actuel, les organisations font face à un environnement continument instable : la conjoncture économique, l’évolution technologique, le changement climatique, l’instabilité géopolitique …  Par ailleurs, avec la globalisation, la dimension culturelle a pris une place importante dans la réflexion à la fois des académiciens et des praticiens. La culture est une des notions les plus utilisées en management, mais paradoxalement, trouver un cadre pour la définir devient de plus en plus difficile. En effet, la culture est collective et individuelle à la fois, elle est globale et locale, voire universelle pour certains. La culture est d’autant plus influente de nos jours au regard du développement technologique et de la digitalisation des produits et services, au regard des guerres qui engendrent des flux migratoires importants, au regard de la résistance que manifestent les individus pour préserver leur culture régionales et locales… Ainsi, la compréhension de cette dimension et ses impacts est devenu un défi crucial pour l’ensemble des acteurs de l’écosystème d’une part et des chercheurs en sciences de gestion d’autre part. Ce challenge est  souvent lié à des facteurs dynamiques, complexes et interconnectés : sociétaux, sociaux, politiques, économiques et technologiques, etc.

Devant cette variable si difficile à maitriser mais dont dépend l’existence des organisations, l’IDRAC Business School et ses partenaires ouvrent les champs de la réflexion aux académiques et aux professionnels, à l’occasion de la 5ème édition d’ISMO.

L’objectif de cet événement est à la fois :

  1. Pragmatique : en créant une synergie entre des universitaires et des entrepreneurs afin de donner plus de sens à ce défi et d’envisager un plan d’action.
  2. Scientifique : en publiant les contributions autour de tous les sujets relatifs à la culture comme (liste non exhaustive) :
  • Le management stratégique au défi de la diversité culturelle,
  • La gestion du personnel multiculturel
  • La culture et la gestion des conflits au travail
  • L’impact de la culture dans l’évolution des Business Models
  • La culture et les nouveaux modes de travail (robotisation, travail à distance, etc.)
  • La culture et la consommation (culture et produits technologiques, adaptation de produit à des environnements culturels diverses, culture et marketing, etc.)
  • L’influence de la culture sur le transfert des connaissances et la collaboration dans le monde virtuel

SOUMISSION ET L’EVALUATION

Date limite pour la soumission des résumés  (500-700 mots) : 28 Octobre 2016 -> repoussé au 6 novembre 2016

Les soumissions sont à transmettre à :

Mounia.benabdallah@ecoles-idrac.com et jessica.lichy1@idraclyon.com

Le comité d’évaluation examinera l’ensemble des articles soumis. Les auteurs des travaux retenus seront informés par courriel électronique le 4 novembre 2016.

La date limite de la soumission du papier complet : 9 décembre 2016

Notez que, les articles soumis doivent être des œuvres originales (non publiées ailleurs).

Les travaux envoyés seront soumis à une évaluation en double aveugle.

Langue de rédaction : Anglais ou Français

Taille : entre 3000 and 6000 mots.

Les papiers doivent respecter les contraintes de style et de format de :

  • Journal of Management Development (pour les papiers en anglais)

http://www.emeraldgrouppublishing.com/products/journals/author_guidelines.htm?id=jmd

  • La Revue des Sciences de Gestion (pour les papiers en français)

https://www.larsg.fr/mise-en-page-des-articles/

Les auteurs des articles acceptés sont invités à présenter leurs travaux lors de la conférence. Les présentations ne devraient pas durer plus de 20 minutes / 8-10 diapositives maximum (riche en image, de préférence).

Après l’événement, une sélection des meilleurs articles de la conférence seront publiés dans des revues classées (CNRS / FNEGE) :

  • Journal of Management Development
  • Revue des sciences de gestion
  • Questions de Management

LIEU

La conférence aura lieu à l’Hôtel El Mouradi Gammarth 5*

Frais d’inscription

  • 300 Dinars tunisiens pour les chercheurs issus des pays du Maghreb arabe
  • 150 Dinars tunisiens pour les doctorants issus des pays du Maghreb arabe (payable via  IBAN l’ordre d’IDRAC Lyon / date limite : 02.12.2016)
  • 300 euros pour les chercheurs internationaux [Hors le Maghreb arabe ]
  • 150 euros pour les doctorants internationaux (payable via IBAN à l’ordre d’IDRAC Lyon / date limite : 02.12.2016)

management-international

Neuvièmes rencontres annuelles de l’Idies

Les neuvièmes rencontres annuelles de l’Idies se tiendront mercredi 9 novembre à Lyon, dans le cadre des Journées de l’économie.

Deux tables rondes se succèderont : « Enseignement à l’Université :
quelles suites après le rapport Hautcœur ? » (14h-15h30) et  « Les nouvelles frontières des inégalités » (16h-17h30), à la Chambre de Commerce et d’Industrie.

Programme des rencontres

14h-15h30 : Table ronde n° 1

Enseignement à l’Université : quelles suites après le rapport Hautcœur ?

Deux ans après le rapport rendu par Pierre-Cyrille Hautcœur, le contenu des enseignements économiques à l’Université a-t-il ou non évolué en réponse aux critiques dont il a été l’objet ? L’évolution du mode de recrutement des enseignants est-elle de nature à assurer un plus grand pluralisme ?

Avec

  • Agnès Bénassy-Quéré, Professeure, École d’économie de Paris, Université Paris 1, et Présidente-déléguée du Conseil d’analyse économique
  • Julien Hallak, Étudiant, membre de Pour un enseignement pluraliste dans le Supérieur en économie (EPS Economie)
  • Benoit Hamon, Député des Yvelines, ancien ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur
  • André Orléan, Directeur de recherches CNRS
  • Gilles Rabin, Conseiller du secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche
  • Débat animé par Philippe Frémeaux, délégué général de l’Idies

    16h-17h30 : Table ronde n° 2

Les nouvelles frontières des inégalités
Si la question des inégalités retrouve une réelle notoriété, notamment grâce aux travaux de Thomas Piketty, leur ampleur et leur impact dépassent le simple cadre des revenus ou du patrimoine. Education, santé, environnement : les inégalités sont partout et fragilisent la stabilité économique et financière de nos sociétés. Trois spécialistes viendront nous présenter un état des lieux de ces “nouvelles frontières des inégalités”.

Avec

  • Alexandre Berthe, Maître de conférences au LIED (Laboratoire Interdisciplinaire des Énergies de Demain) à l’université Paris VII – Diderot
  • Jérôme Héricourt, Professeur à l’université de Lille – Sciences et Technologies (LEM-CNRS) et conseiller scientifique au CEPII
  • Mathilde Mesnard, Conseillère principale auprès du Secrétaire Général de l’OCDE et coordinatrice de NAEC (New approches to economic challenges)
  • Débat animé par Aurore Lalucq, co-directrice de l’Institut Veblen

Inscription sur le site des Journées de l’économie (programme off) :
http://www.touteconomie.org/jecooff/inscription.php

Voir le programme du « off » en ligne :
http://www.journeeseconomie.org/index.php?arc=p38g

Chambre de Commerce et de l’industrie (CCI), Salle Jacquard, Place de la Bourse, 69001 Lyon

ACCÈS :
Métro : Ligne A, arrêt Cordeliers
Bus : C3 – C13 – C14 – C23, arrêt Cordeliers

Les journées de l’économie autrement

Les journées de l’économie autrement des 25 & 26 novembre 2016 à Dijon

Atelier « Pourquoi et comment monter un garage solidaire ? »

Les frais d’entretien et de réparation d’un véhicule pèsent lourds dans le budget des ménages, en particulier pour les plus modestes. Le manque de mobilité peut être un sérieux frein à l’emploi.

Sur la base de ces constats, des entrepreneurs sociaux ont créé des garages solidaires pour que des publics en grande précarité habitant des territoires fragiles, puissent faire réparer, louer ou acheter un véhicule à moindre coût.

Dans le cadre d’une structure d’économie sociale et solidaire, ces garages offrent aussi un retour à l’emploi à des personnes au chômage. Ancrés dans les territoires, ils s’efforcent de travailler en partenariat avec les garages classiques, mais aussi avec tous les acteurs des plateformes de mobilité. Selon les pouvoirs publics, il y aurait en France une centaine de garages solidaires.

Cet atelier a pour but de donner des repères, de pointer les conditions de faisabilité d’un garage solidaire, de présenter des expériences et d’échanger sur le montage de ce type de structure.

Il sera animé par Jacques Parent, consultant de la société Inédit conseil qui intervient dans le champ de l’économie sociale et solidaire.

Les témoins qui feront part de leur expérience pour ces journée de l’économie autrement

  • Soufiane Iquioussen, Directeur du garage solidaire du Hainaut, met en place un réseau national dans le cadre d’une SCIC.
  •  Jean-François Samson, Président de la SCIC Pôle mobilité du bassin d’emploi du Havre, a créé un garage solidaire qui est la pierre angulaire de sa plateforme de mobilité.
Voir le programme sur :

www.journeeseconomieautrement.fr

journée économie autrement

Première revue francophone de management – Revue gestion REVUE GESTION Revues de Gestion