Allocations de recherche de la Mission historique de la Banque de France 2016/2017

Comme chaque année, la Mission historique de la Banque de France propose des allocations de recherche en histoire qui s’adressent à des étudiants régulièrement inscrits en mastère 1 ou 2, en thèse ou en année post-doctorale et relevant des disciplines suivantes : histoire, sociologie, sciences politiques, sciences économiques, droit et gestion.

Vous pouvez retrouver le règlement complet des allocations ainsi que la liste des pièces à fournir à l’appui de votre demande à l’adresse suivante : https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/publications/pdf/reglement_allocations_recherche.pdf

Pour l’année 2016-2017, la date limite de candidature est étendue au 25 novembre 2016.

Tous renseignements supplémentaires peuvent être fournis en écrivant à l’adresse suivante : 1069-historique-ut@banque-france.fr

Contact : Mathieu Bidaux – Doctorant Normandie Université – Banque de France

RÈGLEMENT

  1. Conditions de candidature

La Mission historique de la Banque de France propose des allocations de recherche en histoire qui s’adressent à des étudiants régulièrement inscrits en mastère 1 ou 2, en thèse ou en année post-doctorale et relevant des disciplines suivantes : histoire moderne et contemporaine, sociologie, sciences politiques, sciences économiques, droit et gestion.

  1. Montants

Ces allocations, d’une durée d’un an, renouvelables dans le cas d’une inscription en thèse, sont d’un montant de 1 500 euros et 3 000 euros. Ces sommes sont imposables. Elles sont versées en deux fois selon le calendrier suivant :

  • Mastère : 750 euros en février, 750 euros à la soutenance du mastère 2 ;
  • Thèse : 1 500 euros en février, 1 500 euros au 31 juillet sur présentation d’un état des recherches et des premiers résultats obtenus au cours de l’année écoulée.
  • Année post-doctorale : 1 500 euros en février, 1 500 euros au 31 juillet sur présentation d’un état des recherches et des premiers résultats obtenus au cours de l’année écoulée.
  1. Critères de sélection des dossiers et modalités d’attribution des allocations

Les sujets de recherche devront revêtir une dimension historique. Ils comporteront une exploitation précise des sources d’histoire de la Banque de France, conjointement à l’exploitation de toute autre source pouvant nourrir le sujet.

Les sujets proposés seront jugés en fonction de leur pertinence scientifique : nouveauté du sujet, originalité de la démarche et prise en compte de l’état de la question et des travaux historiques déjà existants dans le champ de recherche choisi.

La qualité des travaux déjà menés sera également déterminante.

Les candidats s’engagent à ne bénéficier d’aucune autre aide ou allocation attribuée par la Banque de France au cours de la même année universitaire, et à mentionner sur leur mémoire ou thèse, le bénéfice d’une allocation de la Mission historique de la Banque de France.

  1. Composition des dossiers de candidature

Les dossiers de candidature comporteront les éléments suivants :

  1. pour une allocation de mastère :
  2. a) un curriculum vitae (incluant l’ensemble du cursus universitaire) établi sur le modèle fourni en annexe 1
  3. b) un certificat de scolarité attestant de l’inscription universitaire en mastère 1 ou 2
  4. c) un projet de recherche (5 pages maximum) indiquant avec précision :

– le sujet et le directeur de la recherche ;
– les sources (imprimées, manuscrites ou orales) ;
– un état de la question sous la forme d’une bibliographie critique et d’une amorce de problématique (en M1) ou le mémoire de M1 (dans le cas d’une inscription en M2).

  1. d) la fiche de renseignements fiscaux remplie sur le modèle fourni en annexe 2
  2. e) un RIB
  3. pour une allocation de thèse ou d’année post-doctorale
  4. a) un curriculum vitae (incluant l’ensemble du cursus universitaire) établi sur le modèle fourni en annexe 1
  5. b) un certificat de scolarité attestant de l’inscription universitaire en thèse
  6. c) un projet de recherche (5 pages maximum) indiquant avec précision :

– le sujet et le directeur de la recherche ;
– les sources (imprimées, manuscrites ou orales) ;
– un état de la question sous la forme d’une bibliographie critique ;
– un état des premiers résultats dans le cas d’une thèse déjà inscrite.

  1. d) éventuellement un exemplaire du mémoire de Mastère ou de thèse de doctorat.
  2. e) la fiche de renseignements fiscaux remplie sur le modèle fourni en annexe 2
  3. f) un RIB
  4. Calendrier de la procédure d’attribution

Les dossiers de candidature peuvent être téléchargés sur le site internet de la Banque de France à l’adresse suivante :

http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/publications/pdf/reglement_allocations_recherche.pdf

Tous renseignements peuvent être obtenus par courriel :

1069-historique-ut@banque-france.fr.

Les dossiers complets au format électronique (pdf) devront être retournés avant le 25 novembre 2016 à l’adresse électronique ci-dessus.

Les dossiers seront examinés par le Conseil scientifique de la Mission historique, composé d’universitaires, de chercheurs et de responsables de la Banque au cours du mois de janvier 2016.

Les candidat(e)s retenu(e)s seront averti(e)s par courrier fin janvier 2017.

 

Séjours à l’étranger : un impact très relatif sur l’insertion en France

La mobilité internationale en cours d’études est souvent considérée comme un atout indiscutable pour réussir son entrée dans la vie active. La nouvelle analyse du Céreq vient sérieusement troubler cette certitude, à propos des séjours à l’étranger sur la base d’une observation attentive de l’insertion professionnelle.

Séjours à l’étranger : un atout ?

L’enquête Génération 2010, menée en 2013 auprès des jeunes ayant quitté le système éducatif en 2010, révèle d’abord que les séjours à l’étranger en cours d’études ont concerné près d’un tiers de ces jeunes sortants. Elle montre ensuite que selon le niveau de formation et le niveau social, cette mobilité internationale est plus ou moins répandue et prend des formes très différentes. Ainsi, au cours de leur dernier cursus, les plus diplômés sont partis bien plus fréquemment (65% pour les écoles d’ingénieur ou de commerce) et pour des séjours à l’étranger souvent bien plus longs. De leur côté, seuls 5% des sortants de l’enseignement secondaire sont concernés et essentiellement pour de très courts séjours linguistiques. Compte tenu de ces inégalités, les caractéristiques des jeunes partis à l’étranger en cours d’études les prédisposent à une meilleure insertion. C’est d’ailleurs ce qui est constaté. Mais l’analyse du Céreq montre au final que pour des jeunes diplômés ayant le même profil (même niveau de diplôme, mêmes origines sociales et  même sexe), avoir séjourné à l’étranger en cours d’études a un effet très limité ou nul sur la situation professionnelle à trois ans en France. Il faut toutefois mentionner que la situation des jeunes expatriés n’est pas observée et que les débuts de carrière à l’étranger restent inconnus.

Environ 210 000 jeunes (soit 30% de la Génération) ont séjourné à l’étranger au cours de leur scolarité ; parmi eux, 72 000, soit 10% de la Génération, ont effectué un séjour durant le dernier cursus de formation.  L’Europe est la  principale destination de ces jeunes, avec au premier rang le Royaume-Uni. Les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs intègrent beaucoup plus que les universités les séjours à l’étranger dans leur cursus. Si 17% des diplômés de master 2 sont partis à l’étranger au cours de leur dernier cursus, c’est le cas de 65% des diplômés de ces écoles. Quant aux origines sociales, c’est 17% des enfants de cadre qui ont effectué ce type de séjour contre 6% d’enfants d’ouvrier.

Les auteurs ont établi une typologie en fonction des caractéristiques des séjours (stages, échanges scolaires, etc.). La durée est la caractéristique la plus clivante. Les séjours plus longs concernent en majorité les jeunes les plus diplômés et issus d’un milieu social favorisé.

Au niveau de l’insertion professionnelle, les jeunes diplômés du supérieur ayant séjourné à l’étranger au cours de leur dernier cursus, se trouvent certes en 2013 dans une situation professionnelle nettement plus favorable que ceux qui ne sont pas partis. Mais une analyse plus poussée montre qu’il ne s’agit en général que d’un avantage apparent. En effet, cet avantage est essentiellement voire totalement lié aux caractéristiques des jeunes partis à l’étranger : origines sociales plus favorisées, niveaux de diplôme plus élevés dans des filières plus sélectives, etc. A caractéristiques identiques, les divers types de séjours à l’étranger n’ont aucun effet significatif sur la probabilité d’être en emploi ou d’avoir un statut stable (CDI, fonctionnaire) après trois ans de vie active. Seuls quelques effets significatifs mais d’ampleur limitée sont visibles sur des attributs de l’emploi comme le salaire ou la probabilité d’être cadre, pour certains types de séjour à l’étranger comme les longs séjours.

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Rentrée 2016 : les actions de Campus France pour les étudiants étrangers

Pour faciliter l’arrivée en France desétudiants étrangers, Campus France a initié ou poursuivi, cette année, un certain nombre d’actions pour les étudiants étrangers.

Une action territoriale pour les étudiants étrangers

En Ile-de-France

  • Tout d’abord, le jeudi 15 septembre, l’équipe de Campus France accueillera dans ses locaux parisiens (28, rue de la Grange aux Belles 75010) de 13h à 18h les étudiants étrangers boursiers d’Ile-de-France. Ce sera l’occasion de répondre à leurs différentes questions sur leur arrivée et leur installation. Des réponses seront apportées aux questions d’hébergement, de titre de séjour, de logement, protection sociale, vie culturelle…Pour rendre cet événement le plus enrichissant possible pour les étudiants, l’Office Français de l’Immigration et de I ‘intégration, des banques, des mutuelles Etudiantes, une association étudiante, le Service Interuniversitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé…seront, également, présents dans le hall de Campus France pour les aider dans leurs démarches (ex : ouverture d’un compte bancaire…).
  • Toujours dans l’objectif d’améliorer la qualité de l’accueil des étudiants étrangers, Campus France, en partenariat avec IxESN France, organise des parrainages d’étudiants. Le buddy system, programme de parrainage, permet à un étudiant en France d’accompagner un étudiant étranger primo-entrant avant son arrivée et pendant ses premières semaines d’installation. ESN est un réseau d’associations locales réparties dans 34 villes universitaires et regroupe plus de 800 bénévoles. En 2015, la plate-forme a été développée dans une quinzaine de villes: 6935 inscrits en 2015-2016, 3517 binômes, 124 nationalités, 359 universités et école. Campus France a fait la promotion auprès des étudiants internationaux via ses réseaux sociaux, les Espaces Campus France dans le monde, auprès des boursiers dont elle gère la bourse et des établissements membre du forum Campus France. Les étudiants se sont inscrits sur la plateforme en fonction de leur ville de destination.
  • Pour faciliter l’intégration des étudiants dans leur ville, Campus France met à leur disposition des «fiches Villes » comportant des informations pratiques sur l’arrivée et l’installation.
  • Au-delà de la rentrée universitaire, Campus France accompagne les étudiants tout au long de l’année. De nombreuses sorties culturelles sont proposées aux étudiants. Il peut s’agir d’un week-end en région, de courts séjours sportifs ou touristiques, de visites de monuments, de spectacles….

A l’occasion de Noël, Campus France proposera aux étudiants de passer Noël en Famille. Campus France propose à des familles en Ile-de-France d’inviter un étudiant international pour partager un moment en famille ou entre amis le 24 ou le 25 décembre.

En régions

  • Campus France organise des visites guidées de la ville de Lyon, de Toulouse et de Montpellier. A Lyon Campus France de Lyon participe, également,  au dispositif de rentrée de l’Université de Lyon (Student Welcome Desk).
  • A Strasbourg, Campus France est partenaire de La Soirée des étudiants internationaux.

Pour information Campus France gère environ 22 000 boursiers étrangers d’études et de stage. Cette année 300 nouveaux étudiants boursiers sont attendus en Ile-de-France. La France est le 3ème pays d’accueil des étudiants étrangers en France (près de 300 000 étudiants étrangers en France en 2014-2015).

En savoir plus sur : http://www.campusfrance.org/fr/

Campus France étudiants étrangers

Être une femme politique à l’ère du numérique

Appel à contributions pour un dossier : Être une femme politique à l’ère du numérique.

revue-communication femme politique

Revue du département d’information et de communication de l’Université Laval

Être une femme politique à l’ère du numérique

Numéro thématique coordonné par Cécile Dolbeau-Bandin (Université de Caen, CERReV) et Béatrice Donzelle (UHA, Mulhouse)

L’usage par les élus, les dirigeants politiques et les partis, des technologies d’information et de communication (TIC) et des réseaux socio-numériques (RSN) incite les chercheurs à requestionner la communication politique. Cette appropriation progressive annonce de  nouvelles recherches et le renouvellement des problématiques (Chibois, 2012 et 2014 ; Eyries et Poirier, 2013 ; Théviot, 2012 ; Wright, 2012 ; Monnoyer-Smith, 2010 et 2011 ; Cardon, 2010 ; Talpin, 2006 ; Blondeau et Allard, 2009 ; Yanoshevsky, 2010 ; Greffet et Wojcik, 2008 ; Mossberger et al., 2008). Les études montrent notamment que ces réseaux sont devenus de puissants vecteurs de mobilisation sociale et politique.

Parmi ces travaux, rares sont ceux qui incluent la question du genre : l’étude récente de Coralie Le Caroff (2015) montre que les femmes politiques sont aussi présentes via Facebook, et s’expriment comme les hommes, seulement elles mobilisent davantage leur affect et leur subjectivité. Nous souhaitons ici encourager les travaux sur les femmes politiques et leurs usages du numérique. Nous proposons donc, dans cet appel, d’aborder la question suivante : quels sont les usages spécifiques des TIC, du téléphone mobile et des RSN par les femmes politiques (leaders ou membres de partis, gouvernantes, élues, etc.) dans leur action politique au quotidien et lors de campagnes électorales ?

Ce projet de numéro thématique vise à rassembler des études et des réflexions, d’une part, sur la « mise en récit » numérique (Dulong et Matonti, 2003) par les femmes politiques de leur place (présentation de soi) et sur la mise en récit de leur parcours politique par des tiers (les médias, les partenaires et adversaires politiques, etc.) lesquelles « oscillent entre deux pôles : d’un côté, elles soulignent leurs handicaps, leurs peurs, leurs difficultés à s’imposer dans un univers encore largement perçu comme masculin et de l’autre, elles adhérent à une vision quasi rédemptrice du rôle des femmes en politique » (Sineau et Fiedmand cités dans Bonnafous, 2003 : 119). D’autre part, le numéro réfléchira sur leur mise en péril c’est-à-dire sur la notion de leur vulnérabilité concernant leurs stratégies, leur image, leur réputation, leurs discours, que cette vulnérabilité soit le fait, ou non, de dérapages ou d’imprudences de la part des candidates elles-mêmes. Il s’agit de croiser ces mises en récit et cette mise en péril avec la présence et l’usage des espaces publics numériques qui les éclairent, tels que Facebook et Twitter (Bonnafous, 2003 ; Sineau, 2004 ; Fredman, 1997 ; Vedel, 2003 ; Dolbeau-Bandin et Donzelle, 2015).

Ce dossier souhaite dresser un panorama de la participation, de la place, des usages et de la vulnérabilité des femmes politiques au temps du numérique. Dans la perspective des sciences de l’information et de la communication, et plus spécifiquement de la communication politique, il s’agit ici de mesurer et d’évaluer les changements introduits par les médias sociaux (le numérique) dans la vie et les pratiques des femmes en politique.

SOUMISSION D’UNE PROPOSITION D’ARTICLE

Les propositions d’article doivent compter entre 1 200 à 1 500 mots (bibliographie non comprise).

Elles présenteront le titre, la problématique, la méthodologie et la base empirique utilisés, ainsi que les principaux résultats qui seront développés.

La proposition doit être anonyme. L’auteur indiquera ses noms, institution d’appartenance et coordonnées directement dans le courriel.

La longueur de l’article final, si la proposition est retenue, sera de 40 à 60 000 signes, espaces non compris (ceci inclut les notes mais exclut la bibliographie).

Merci d’envoyer vos propositions par courrier électronique aux deux coordinatrices avant le 17 octobre 2016.

cecile.dolbeau@gmail.com
beadonzelle@yahoo.fr

La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par courriel.

CALENDRIER

17 octobre 2016. Date limite d’envoi des propositions d’articles. Les propositions seront évaluées par le comité scientifique en regard de leur pertinence pour le dossier thématique et de leur qualité scientifique.

14 novembre 2016. Notification d’acceptation ou de refus.

30 janvier 2017. Envoi des articles complets directement à la revue Communication revue.communication@com.ulaval.ca. Chaque article sera évalué en double aveugle par un comité de lecture indépendant. Le comité de coordination en consultation avec le comité de rédaction de la revue Communication décidera, à la lumière des évaluations, de l’acceptation en l’état, de la demande de modifications ou du rejet.

17 avril 2017. Retour aux auteurs sur l’article.

26 juin 2017. Remise de la nouvelle version de l’article directement à la revue Communication revue.communication@com.ulaval.ca. Le comité de coordination vérifiera si les modifications apportées répondent aux recommandations du comité de lecture indépendant.

24 juillet 2017. Retour aux auteurs sur la nouvelle version.

Août à novembre 2017. Révision linguistique et retour aux auteurs pour autorisation à publier.

Hiver 2018. Publication.

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Laetitia BISCARRAT, Marlene COULOMB-GULLY, Alex FRAME, Cégolène FRISQUE,Isabelle GARCIN-MARROU, Jacques GERSTLÉ, Isabelle HARE, Virginie JULLIARD,Stéphanie KUNERT, Philippe MAAREK, Arnaud MERCIER, Aurélie OLIVESI, Bibia PAVARD, Nelly QUEMENER, Vassili RIVRON, Nozha SMATI.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ACHIN, Catherine et Sandrine LEVEQUE (dir.) (2006), Femmes en politique, Paris, La Découverte, Coll. « Repères ».

BLONDEAU, Olivier et Laurence ALLARD (2009). Internet, machines à voter et démocratie, Paris, L’Harmattan.

BONNAFOUS, Simone (2002), « “Femme politique” : une question de genre ? », Réseaux, 4(120). [En ligne]. www.cairn.info/revue-reseaux1-2003-4-page-119.htm. Page consultée le 16 mai 2016.

BONNAFOUS, Simone (2002), « La question du genre et de l’ethos en communication politique », Actes du premier colloque franco-mexicain des sciences de la communication, Mexico.

CARDON, Dominique (2010), La démocratie Internet : Promesses et limites, Paris, Éditions du Seuil, Coll. « La république des idées ».

CHIBOIS, Jonathan (2014), « Twitter et les relations de séduction entre députés et journalistes. La salle des Quatre Colonnes à l’ère des sociabilités numériques », Réseaux, 6(188) : 201-228.

CHIBOIS, Jonathan (2012), « Alexandre Coutant, Internet et politique », Lectures, mis en ligne le 12 juin 2012. [En ligne]. http://lectures.revues.org/8681. Page consultée le 16 mai 2016.

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DUVERGER, Maurice (1955), La participation des femmes à la vie politique, Paris, Unesco.

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MONNOYER-SMITH, Laurence (2011), « La participation en ligne, révélateur d’une évolution des pratiques politiques ? », Participations, 1 : 156-185.

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SINEAU, Mariette (2001), Profession : femme politique. Sexe et pouvoir sous la Cinquième République, Paris, Presses de Sciences Po.

SINEAU, Mariette et Manon TREMBLAY (dir.) (2007), Genre, citoyenneté et représentation, Québec, Presses de l’Université Laval, p. 151-169.

TALPIN, Julien et Stéphanie WOJCIK (2010), « Deliberating environmental policy issues: Comparing the learning potential of online and face-to-face discussions on climate change, Policy & Internet, 2(2): 61-93.

THEVIOT, Anaïs (2012), « Usage du Web par les militants pendant la campagne présidentielle française de 2012 », Actes des Journées doctorales Problématisation et méthodes de recherche, Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication, Bordeaux, p. 217-225.

VEDEL, Thierry (2007), « Les usages politiques de l’Internet », Regards sur l’actualité, 327 : 15-26.

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YANOSHEVSKY, Galia (2010), « Les réseaux sociaux et l’échange entre l’homme politique et les internautes : le cas de Facebook après les élections présidentielles en France », Argumentation et Analyse du Discours, 5 | 2010, mis en ligne le 20 octobre 2010. [En ligne]. http://aad.revues.org/1008. Page consultée le 17 mai 2016.

L’AFEP répond à Pierre Cahuc et André Zylberberg sur Le négationnisme économique…

C’est avec sidération que l’AFEP a pris connaissance du titre, indécent, et du contenu, indigne de notre éthique scientifique, du pamphlet, Le négationnisme économique, et comment s’en débarrasser, commis par deux économistes prétendant pourtant à la respectabilité : Pierre Cahuc et André Zylberberg.

L’AFEP contre la vision de Pierre Cahuc et André Zylberberg

Voici donc la conception que ces économistes se font du débat scientifique : ils détiennent la vérité et leurs contradicteurs ne peuvent être qu’obscurantistes et négationnistes ! Cet ouvrage témoigne ainsi des lacunes abyssales, en histoire des idées économiques et en épistémologie des sciences sociales et expérimentales, de ses deux auteurs, qui ignorent même les travaux récents du prix Nobel Angus Deaton … sur les dispositifs expérimentaux !

Une telle attitude dans le champ scientifique serait risible si elle n’était dangereuse. En refusant le droit d’exister à tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue, c’est à la promotion d’une science officielle qu’ils nous convient. L’usage du terme « négationnisme » montre d’ailleurs, de la part des auteurs, soit une ignorance coupable de ce qu’est le négationnisme, soit une violence inédite et tout à fait déplacée. Une violence qui ferme toute possibilité d’échange : comment pourrions-nous débattre avec des individus qui, non seulement, nous refusent toute qualité scientifique, mais, qui plus est, font de notre liquidation la finalité explicite de leurs écrits !

Contre cette charge médiatique, l’AFEP réaffirme qu’il ne saurait y avoir un vrai débat scientifique en économie – comme dans les autres disciplines – sans pluralisme des méthodes, des idées et des concepts. Elle s’oppose frontalement à la vision dogmatique et intégriste défendue dans Le négationnisme économique. Elle défend tout autant les approches expérimentales que la philosophie économique, les keynésiens que les hayékiens, les partisans de la baisse des cotisations que ceux de la réduction du temps de travail parce qu’elle veut une science ouverte, une science qui ne s’abandonne pas au délire dans lequel sombrent ces deux tenants d’une discipline « débarrassée des controverses » !

Face à la menace que fait peser sur les sciences économiques l’attitude déraisonnable, irrespectueuse et violente d’auteurs pourtant nimbés de respectabilité académique, l’AFEP en appelle à la réaction de tous ceux qui sont attachés au pluralisme et au débat.

Il s’agit, pour tous, orthodoxes et hétérodoxes, économistes et chercheurs en sciences sociales, ainsi que les diverses institutions structurant le champ (CNRS, EHESS, CNU, AFSE, Association Charles Gide…) de dénoncer haut et fort cette conception guerrière du travail scientifique.

Tous sont invités à débattre des « vertus du pluralisme » lors d’une soirée que nous organiserons à Paris lors du mois d’octobre 2016.

afep Pierre Cahuc et André Zylberberg

Le niveau de vie en France en 2014 selon l’INSEE

En 2014, en France, le niveau de vie médian de la population s’élève à 20 150 euros annuels, soit un montant proche de celui de 2013 en euros constants. Il stagne depuis le début de la crise, en 2008. Dans le haut de la distribution, la situation continue de se dégrader, mais de façon moins marquée qu’en 2013.

Le niveau de vie en France en perpétuelle évolution

Dans le bas de la distribution, après la hausse de 2013, le niveau de vie du premier décile se stabilise. En 2014, les 10 % de personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 770 euros. Les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie au moins 3,5 fois supérieur, au-delà de 37 260 euros.
Après deux années de baisse, les inégalités globales, mesurées par l’indice de Gini, se stabilisent en 2014. Depuis le début de la crise économique, les inégalités se sont un peu plus réduites en France que dans le reste de l’Union européenne à 27.
Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s’établit à 1 008 euros mensuels. La pauvreté ainsi définie touche 14,1 % de la population, proportion stable par rapport à 2013.
La situation vis-à-vis de la pauvreté est grandement dépendante du statut d’activité. En 2014, 36,6 % des chômeurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté. La situation familiale joue aussi un rôle important, 35,9 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres en termes monétaires.

insee niveau de vie

Signature d’un accord cadre de partenariat entre l’Anact et l’INRS

L’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) et l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) viennent de signer un accord-cadre de partenariat pour formaliser leurs coopérations et tirer parti de leurs complémentarités. Cet accord est valable pour une durée de trois ans.

Ce protocole d’accord, paraphé par le directeur général de l’INRS, Stéphane Pimbert, et le directeur général de l’Anact, Hervé Lanouzière, établit le cadre pour le partage de ressources sur des sujets communs aux deux organismes au bénéfice du monde du travail. Ce partenariat se concrétisera, par exemple, par la production conjointe de publications, la participation commune à l’organisation de conférences, de colloques ou de congrès internationaux, des actions de formation, des projets d’études et de recherche, la valorisation de résultats au bénéfice de la prévention des risques professionnels…

Pour l’Anact comme pour l’INRS, cet accord s’inscrit dans le développement d’une politique de partenariats avec les acteurs de la prévention des risques professionnels. Ces partenariats doivent permettre de garantir la cohérence des priorités et des actions menées, comme la recherche de complémentarité et de synergie dans le respect des compétences de chacun. Il s’agit de valoriser une approche globale et dynamique des conditions de travail et de la santé au travail. Une interview commune des deux directeurs, à propos de la signature de cet accord, est publiée sur le site de chacun des deux organismes : www.anact.fr et www.inrs.fr .

anact
  • Le réseau Anact-Aract se compose de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), établissement public administratif, sous tutelle du ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue social et d’un réseau de 25 associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail (Aract). Le réseau Anact-Aract a pour vocation de mettre en capacité les salariés et directions, plus particulièrement dans les petites et moyennes entreprises, de recourir à des méthodes et outils efficaces pour améliorer les conditions de travail dans un objectif partagé : transformer à leur avantage les contraintes et défis d’aujourd’hui et de demain.
  • L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) est une association loi 1901, créée en 1947 sous l’égide de la CNAMTS, administrée par un Conseil paritaire (employeurs et salariés). De l’acquisition de connaissances jusqu’à leur diffusion, en passant par leur transformation en solutions pratiques, l’Institut met à profit ses ressources pluridisciplinaires pour diffuser une culture de prévention dans les entreprises et proposer des outils adaptés à la diversité des risques professionnels. L’action de l’INRS s’articule autour de quatre missions complémentaires : études et recherche, assistance, formation, information. L’INRS, c’est aujourd’hui 586 collaborateurs répartis sur deux sites : à Paris (210 personnes) et en Lorraine (376 personnes).

REVUE de L’ENTREPRENEURIAT – Appel e à papier

Entrepreneuriat culturel et créatif : réalités et enjeux

Rédacteurs invités :

– Dr Caroline Chapain (coordonnatrice du réseau « Creative Region in Europe » et membre du département “Entrepreneurship & Local Economy” de l’université Birmingham)

– Sandrine Emin (Maître de conférences, Université d’Angers)

– Nathalie Schieb-Bienfait (Maître de conférences HDR, Université de Nantes)

Résumé : 30 septembre 2016

Texte définitif : 15 mars 2017 – Article final : 30 octobre 2017

Depuis une vingtaine d’années, l’intérêt porté par les pouvoirs publics, les acteurs socio-économiques mais également le monde académique au secteur créatif et culturel s’est particulièrement développé en Europe (EC, 1998 ; EP, 1999 ; KEA, 2006 ; EC, 2007 ; EC, 2010 ; EP, 2012; TERA, 2014; Fleming, 2015). Concernant les acteurs politiques et socioéconomiques, l’attention nouvelle portée à la culture est à relier à sa contribution à la dynamique économique mise en évidence par de nombreux rapports1, à la fois en termes de contribution directe à la croissance économique (emplois, valeur ajoutée) mais aussi indirecte en termes de ‘spillovers’ et contribution indirecte à l’innovation dans l’ensemble de l’économie (Fleming, 2015 ; Chapain and Hargreaves, 2016 ; Hartley et al. 2013). Cet engouement a été conforté par les travaux de Richard Florida (2002, 2005) sur la « classe créative ». De nombreuses collectivités territoriales ont alors cherché à asseoir leur développement économique sur le secteur culturel et créatif et/ou sur la « classe créative ».

Elles ont misé sur la mise en œuvre de politiques supposées rendre leur territoire plus attractif (Hall, 2000 ; Landry 2001 ; Li et Li, 2011 ; Musterd and Murie, 2010 ; Musterd and Kovacs, 2013), de stratégies territoriales fondées sur la culture (Scott, 2006a, b) ou ont également soutenu le développement de clusters et de quartiers créatifs (Zheng, 2010 ; Andres et Chapain, 2013), souvent en combinant des politiques économiques, culturelles et de développement urbain (Andres and Chapain, 2015 ; Emin et Schieb-Bienfait, 2016).

En France, la commande du rapport sur l’apport de la culture à l’économie de la France par l’Inspection Générale des Finances et l’Inspection Générale des Affaires Culturelles témoigne de ce rapprochement entre culture et économie, jusqu’il y a peu encore impossible. Cerapprochement s’inscrit dans un double tournant culturel (O’Connor, 2010 ; Ambrosino et Guillon, 2014). Le premier mouvement d’économicisation de la culture donne à voir les implications économiques des politiques culturelles en termes d’effet de levier, de création d’emplois ou encore de revenus directs et indirects. Le second mouvement de culturalisation de l’économie s’inscrit dans l’économie de la connaissance. L’économie culturelle et créative y 1 Voir par exemple, le rapport sur « l’apport de la culture à l’économie de la France » (2013), les études KEA ou encore les études du European Center for Creative Economy (ECCE) désigne l’ensemble des activités ayant recours à la propriété intellectuelle et orientées vers l’exploitation marchande de la création artistique, esthétique et sémiotique. Dans ce contexte, les définitions du secteur culturel et créatif se redessinent au travers de sa capacité à se positionner comme un secteur économique à part entière et de son impact positif sur l’économie et l’emploi. Selon l’union européenne, les industries créatives appelées aussi « industries culturelles » sont « des industries qui trouvent leur origine dans la créativité, les compétences et le talent d’une personne et qui ont un fort potentiel de croissance et d’emploi à travers la production et l’exploitation de la propriété intellectuelle » (DCMS and Creative Industries Task Force,1998). Elles recouvrent des réalités socio-économiques très hétérogènes plus ou moins étendues selon les définitions (cinéma et audiovisuel, édition et presse, musique, arts du spectacle, patrimoine artistique et monumental et également jeux électroniques, design, architecture, mode,…), avec une forte prépondérance de travailleurs indépendants et de petites et moyennes entreprises (EC, 2010).

Le développement de la notion d’« entrepreneuriat culturel et créatif» durant les dix dernières années s’inscrit dans cette redéfinition (Rae, 2004 ; DCMS, 2006 ; Henry, 2008 ; NESTA, 2009 ; Hagoort and Koymann, 2009 ; HKU, 2010 ; Henry and De Bruyn, 2011 ; Markusen, 2013). Les Nations Unis défendent l’émergence d’un nouveau paradigme dans lequel l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation sont les principaux moteurs de l’économie mondiale (Rapport sur l’économie créative de l’UNESCO/PNUD, 2013). L’intérêt porté à l’activité créative comme ferment de nouvelles dynamiques entrepreneuriales s’est affirmé, à la fois pour mieux comprendre les effets de la créativité sur l’entrepreneuriat et l’innovation, mais aussi pour favoriser les conditions sociales, culturelles, géographiques de son développement (interactions, mise en réseau, ‘spillover’…) (Scott, 2006 a et b ; Chapain et Comunian, 2010).

D’un point de vue académique, la parution en 2000 de l’ouvrage de Richard Caves sur les industries créatives constitue une étape importante, à partir de laquelle les chercheurs en sciences humaines et sociales vont s’intéresser aux problématiques des industries créatives et de l’entrepreneuriat culturel (Swedberg, 2006) dans une perspective plus théorique. Les ouvrages de Henry (2008) et Henry et De Bruyn (2011) offrent, par exemple, des débuts de réflexion sur de nombreuses questions en lien avec la nature de l’entrepreneuriat créatif, les défis pour les créateurs de réconcilier objectifs artistiques et commerciaux, les processus de création et d’innovation et les types de politiques qui peuvent être mises en place pour soutenir et encourager l’entrepreneuriat culturel et créatif. En Angleterre, certains auteurs et institutions ont par exemple commencé à s’intéresser à la manière de promouvoir les compétences entrepreneuriales dans le secteur culturel et créatif au sein des cursus universitaires ou autres à partir du milieu des années 2000 (Rae, 2004 ; DCMS, 2006 ; NESTA, 2009). Cependant, les apports scientifiques notamment menés par des chercheurs en entrepreneuriat et plus largement en sciences humaines et sociales sont encore limités. Il existe aussi peu de recueils offrant des perspectives comparatives, tenant compte de l’influence des contextes culturels, sociaux, économiques et politiques sur les dynamiques entrepreneuriales dans le secteur culturel et créatif. Or, les recherches en économie géographique ont démontré à quel point ceux-ci peuvent influencer à la fois la dynamique entrepreneuriale (Sam, Florida and Acs, 2004 ; Bosma et Schutjens, 2010) et créative (Chapain, Clifton and Comunian, 2013). Cette question est particulièrement intéressante dans le contexte européen étant donné la diversité des politiques mises en place à la fois aux niveaux local, régional, national et de la Commission Européenne en matière d’entrepreneuriat comme souligné par HKU (2010) et des forces différentielles des villes, régions et pays européens dans le secteur culturel et créatif (Power, 2011). Il est donc important de continuer à développer notre compréhension de l’entrepreneuriat culturel et créatif et de ses multiples manifestations à travers l’Europe.

Par exemple, la définition proposée dans le rapport Hearn « Sur le développement de l’entrepreneuriat dans le secteur culturel en France » (2014) montre le chemin encore à parcourir et encourage à se tourner vers la communauté scientifique pour éclairer ce champ d’étude. L’entrepreneur culturel y est présenté comme « le fondateur d’une personne morale immatriculée au registre du commerce et des sociétés (RCS) qui commercialise un produit ou service culturel, dont il est ou non à l’initiative, en s’insérant dans des logiques entrepreneuriales (rentabilité, croissance, profit) ». L’entrepreneuriat dans le secteur culturel serait donc « d’abord statutaire, avant de se définir par domaine, par filière (musique, spectacle vivant, art contemporain notamment) ou par seule posture entrepreneuriale » (Rapport Hearn, 2014 : 12). Et ce, paradoxalement dans la mesure où, d’une part, l’entrepreneuriat culturel et créatif s’articule avec l’univers associatif (Emin et Guibert, 2009 ; Emin, Guibert, Parent, 2015), d’autre part, l’entrepreneuriat culturel s’inscrit dans un « nouvel esprit du capitalisme » (Boltanski et Chiapello, 1999). Ainsi, en France, environ un tiers des établissements culturels sont des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) et la culture est l’un des tout premiers secteurs de l’ESS (CNCRES, 2014). Reconnaître et mieux comprendre l’articulation des objectifs économiques, sociaux et culturels inhérent au secteur culturel et créatif a été mis de l’avant par plusieurs auteurs (voir Chapain and Hargreaves, 2016 pour une revue). De plus, si le secteur culturel compte des acteurs industriels, il repose également sur des travailleurs indépendants (free-lance, artistes, auto-entrepreneurs…) et sur des configurations organisationnelles réinventées, dans lesquelles les acteurs créatifs collaborant en mode projet (Menger, 2002), sont impliqués dans des réseaux d’échange trèsinterconnectés, fondés sur toutes les formes de proximité, à l’échelle de métropoles urbaines,de quartiers spécifiques ou encore de clusters dédiés (Evans, 2009 ; Emin et Schieb-Bienfait,2016). L’artiste ou l’acteur culturel est tout à la fois et tour à tour « travailleur au projet,créateur de son propre emploi, chef d’équipe quand il doit réunir autour de lui des collaborateurs aux talents divers, agent de son propre succès commercial ou médiatique, inventeur de structures nouvelles… » (SmartBe, 2011 : 12). Dans ce cadre, se saisir de la dimension entrepreneuriale de l’activité artistique ainsi que des caractéristiques créatives de l’activité entrepreneuriale (Menger, 2002), rapprocher l’artiste de l’entrepreneur pour mieux aborder la fonction entrepreneuriale, explorer les travaux d’économistes et de sociologues(comme Schumpeter ou Weber) pour éclairer conceptuellement l’entrepreneuriat culturel et créatif (Swedberg, 2006), sont autant de perspectives intéressantes pour progresser dans la caractérisation de l’entrepreneuriat culturel et créatif.

Notre compréhension du phénomène entrepreneurial doit également passer par l’observation et la compréhension des pratiques individuelles et sociales des entrepreneurs culturels, dans une perspective pragmatique (Marchesnay, 2012) ; le pragmatisme (Dewey) constituant, selon Joas (2004), une voie féconde à une compréhension de l’agir humain axée sur la dimension créative. D’autres travaux récents (Dupuy et al., 1999, Hatchuel, 2005), consacrés à ouvrir denouvelles perspectives pour une épistémologie de l’action, nous invitent à examiner les représentations et dispositifs de l’action repérés dans l’entrepreneuriat culturel et créatif. Le secteur créatif et culturel, lieu privilégié d’expérimentation et de dynamiques entrepreneuriales variées individuelles ou collectives (mutualisation, groupement d’employeurs, collectif d’artistes, mode projet…), offre des terrains particulièrement propices pour penser l’émergence de l’action collective (Bréchet, Schieb-Bienfait, Desreumaux, 2009) et repérer une « révision inventive » de modèles collectifs de l’action (Hatchuel, 2005) ainsi 4 que pour questionner les objets, pratiques et dispositifs de gestion (modèles d’activité, modes de financement, pratiques de management de projet…).

Aussi beaucoup de choses restent à clarifier et étudier au sujet de l’entrepreneuriat culturel et créatif qui nécessite une théorisation solide et des travaux empiriques que ce soit au niveau de sa caractérisation, de son processus ou de sa rationalisation. De plus reconnaitre sa diversité à travers les différents contextes européens nous semble important. Le présent appel à communication a pour objectif de réunir différents types de contributions sur le thème de l’entrepreneuriat créatif et culturel en Europe. Des travaux issus des différents domaines des sciences de gestion ainsi que des sciences humaines et sociales (telles que la sociologie, la psychologie, le droit, la géographie) peuvent être proposés. Les contributions pourront répondre aux axes problématiques identifiés ci-dessous, sans exclusive.

Caractérisation de l’entrepreneuriat et de l’entrepreneur culturel et créatif

Les contributions s’attachant à asseoir des définitions de l’entrepreneuriat culturel et créatif et une meilleure compréhension de l’entrepreneur culturel sur des fondements théoriques ou ancrées dans les pratiques sont attendues. Elles pourront répondre à tout ou partie des questions suivantes : Quels sont les contours de l’entrepreneuriat culturel et créatif ? Quelles en sont les formes et les modalités concrètes ? Quels sont ses rapports à l’entrepreneuriat social, à l’entrepreneuriat en économie sociale et solidaire ? Quels éclairages conceptuels et théoriques sont proposés par les sciences humaines et sociales sur ces questions ?

Quelles sont les relations entre identités artistiques et entrepreneuriales ? Quelles peuvent être les motivations et les tensions qui traversent l’« artiste-entreprise » qui doit gérer la mise en synergie des deux dynamiques, artistiques et économiques, de production de ses œuvres (Greffe, 2012) ? Quelles sont les figures de l’artiste entrepreneur ou de l’entrepreneur culturel ? Quels éclairages apportent le fait de voir l’artiste comme un «entrepreneur » ou au contraire l’entrepreneur comme un artiste ? Etc.

Dynamiques entrepreneuriales / processus entrepreneuriaux dans le secteur culturel et créatif

Les recherches s’attachant à décrire et analyser les processus d’émergence dans le secteur créatif et culturel et créatif sont attendues. Quels sont les modes spécifiques des artistes et travailleurs créatifs pour identifier, explorer et exploiter des opportunités ? Quelles sont les particularités des processus d’émergence, bricolage, effectuation dans les industries culturelles et créatives ? Entre émergence spontanée et démarche structurée, quels sont les processus entrepreneuriaux individuels et collectifs observables dans le secteur culturel et créatif ? Quelles connaissances peut-on tirer de l’analyse des processus d’expérimentation à l’œuvre dans ces secteurs ?

Quelles sont les pratiques des entrepreneurs culturels et créatifs ? Quels sont les acteurs parties prenantes des dynamiques entrepreneuriales culturelles et créatives (rôle des pouvoirs publics, des collectifs, des intermédiaires, des structures d’accompagnement à la création…) ?

Quels sont les rôles des réseaux sociaux ou encore de l’espace physique dans ces dynamiques ? Observe-t-on de nouvelles dynamiques avec le développement de tiers lieux, d’espaces de co-working voire de structures d’accompagnement dédié à l’entrepreneuriat culturel et créatif ? Existe-il des dynamiques nouvelles d’innovation, des processus de fertilisation croisée avec les secteurs traditionnels et sur quoi reposent-ils ? Etc.

Pratiques et dispositifs de gestion en entrepreneuriat culturel et créatif

Il s’agit notamment d’interroger les usages des outils de gestion, entre conformité et innovation (Avare et al., 2008), en entrepreneuriat culturel et créatif. Pourront donc être questionnés les modes de financement du démarrage et du développement de l’entrepreneuriat artistique et culturel (crowdfunding, mécénat…), les modèles économiques dans le secteur culturel (liens entre projet artistique et activités génératrices de revenus, diversité des modèles selon les filières…), les pratiques sur le plan juridique (place du statut associatif, modalités du travail au projet…). Ou encore l’influence de la formation et de l’accompagnement sur l’entrepreneuriat culturel et créatif (qualités et aptitudes nécessaires pour créer et soutenir des projets créatifs, renforcement des compétences et développement des capacités entrepreneuriales des artistes et travailleurs créatifs), etc.

Calendrier de la publication :

30 septembre 2016 : date limite de soumission des résumés par les auteurs.

30 octobre 2016 : retour aux auteurs des évaluations.

15 mars 2017 : date limite de réception des textes complets par les auteurs.

30 juin 2017 : retour aux auteurs de la décision finale.

30 octobre 2017 : envoi des textes définitifs pour parution dans le numéro thématique.

Contact : Sandrine Emin et Nathalie Schieb-Bienfait

L’envoi des résumés et des propositions doit être réalisé par mail, avec l’objet « numéro spécial Entrepreneuriat culturel et créatif », à sandrine.emin@univ-angers.fr ET nathalie.schieb-bienfait@univ-nantes.fr (destinataire), et soumission@entrepreneuriat.com (copie). Les résumés et textes soumis doivent être envoyés sous format word.

Les résumés, de 1200 mots au maximum, doivent préciser le sujet, la problématique, le cadre théorique, la méthodologie et comporter une bibliographie.

Les propositions doivent respecter le format de présentation de la Revue de l’entrepreneuriat.

Voir la note aux auteurs : http://www.entrepreneuriat.com/pole-recherche/la-revue-nouvelleformule/note-aux-auteurs/#c958

Bibliographie indicative

Ambrosino C. et Guillon V. (2014), « Les tournants culturels des sociétés urbaines », in G. Djament-Tran, P. San Marco (dir.). La métropolisation de la culture et du patrimoine, Le manuscrit, p.61-76.

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Bosma N., Schutjens V. (2011) Understanding regional variation in entrepreneurial activity and entrepreneurial attitude in Europe. The Annals of Regional Science, 47(3): 711-742

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12e Conférence Internationale sur le Développement de l’Agence française de développement

L’Agence française de développement organise sa 12e Conférence Internationale sur le Développement : les 1er et 2 décembre 2016 à La Chesnaie du Roy à Vincennes.

Les inscriptions ouvriront très prochainement à l’adresse suivante : http://communsetdeveloppement-afd2016.com

La conférence sera introduite par Gaël Giraud, chef économiste de l’AFD. Les keynotes confirmés sont Jean-Michel Severino (Investisseurs et Partenaires), Ravi Kanbur (Université de Cornell), Amy Dahan (CNRS-EHESS), Eduardo S. Brondizio (Université d’Indiana), Chimère Diaw (Réseau Africain des Forêts Modèles) et Christophe Sand (Institut d’Archéologie de la Nouvelle Calédonie et du Pacifique).

L’objectif de cette conférence est de rassembler et faire dialoguer les pratiques et les recherches menées sur l’articulation Communs et dynamiques de développement, en faisant appel à une pluralité de grilles d’analyse et de disciplines.

31e Congrès international du CIRIEC

REIMS – 21 au 23 septembre 2016

« Les politiques publiques face aux enjeux sociaux et démocratiques de la mondialisation.

Quels projets pour l’économie publique, sociale et coopérative ? »

Dans un contexte de mutation profonde de la société liée à la mondialisation économique et aux transitions de divers ordres (sociétale, environnementale, numérique…), face aux crises et à leurs conséquences sur l’accroissement des inégalités, et aux risques démocratiques dans une absence ressentie de perspectives vers un monde meilleur, le CIRIEC entend s’inscrire dans le débat sur l’efficacité des politiques publiques pour conduire des évolutions dont l’objectif prioritaire doit être la satisfaction des besoins des individus, et l’amélioration des conditions de vie en société.

Le 31e Congrès international du CIRIEC abordera ainsi les différentes questions qui se posent au regard de l’évolution de la société et débattra des réponses qui devront leur être apportées :

  • l’État stratège, dans les différents périmètres de son intervention
  • la dynamique de l’économie sociale et solidaire et sa relation avec les politiques publiques
  • l’innovation sociale et la réduction des inégalités dans les territoires (impact des politiques publiques locales et de l’ESS notamment)
  • la transition numérique et ses enjeux, économique, éthique, démocratique

De nombreuses personnalités politiques, universitaires, chercheurs et praticiens du monde entier participeront au congrès, notamment :

  • Martine PINVILLE, Secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie Sociale et Solidaire,
  • Jean-Claude MARCOURT, Ministre de l’Économie, de l’Industrie, de l’Innovation et du Numérique de Belgique,
  • Monique LEROUX, présidente de l’Alliance Coopérative Internationale
  • Denis HAMEAU, président délégué de la Commission déléguée Économie Sociale et Solidaire de l’Association des Régions de France
  • Won Son PARK, président de Global Social Economy Forum, maire de Séoul

et

  • Jean-Hervé LORENZI, président du Cercle des Économistes
  • Monique CASTILLO, philosophe, présenteront leur vision sur la mondialisation.

Pour vous inscrire à cette manifestation, veuillez CLIQUER ICI

scanR : première cartographie de la “Recherche et Innovation” en France

Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lance scanR, la première application donnant à voir une cartographie “Recherche et Innovation” des laboratoires publics et des entreprises en France.


scanR est lancé

Développée par les équipes du ministère et C-Radar, scanR est une application qui vise à mieux faire connaitre et donner à comprendre les orientations scientifiques, les partenariats, l’activité des structures publiques et des entreprises s en matière de R&D et d’innovation.

En combinant des données issues uniquement de sources ouvertes et des informations extraites des sites web des entités, scanR propose, pour près de 15 000 acteurs de la recherche implantés en France, un vaste ensemble d’informations permettant de les décrire et de les caractériser :

  • Localisation
  • Responsables et dirigeants
  • Thématiques
  • Relations institutionnelles et participations aux réseaux de recherche
  • Publications et thèses
  • Projets de recherche engagés via des Appels à projets (AAP)
  • Brevets publiés
  • Entreprises essaimées

scanR est proposé en version bêta avec en plus des informations descriptives les principales fonctionnalités suivantes :

  • un moteur de recherche auquel il est possible d’associer des filtres;
  • des graphiques dynamiques ; un accès à une grande partie des données sous-jacentes proposées en licence ouverte ;
  • une application responsive ;
  • de larges possibilités de réutilisation notamment via la mise à disposition d’une API ;
  • la possibilité de réagir sur le contenu proposé pour contribuer à améliorer la qualité et la pertinence.

https://scanr.enseignementsup-recherche.gouv.fr/

scanR

Colloque “Produits menacés, produits oubliés, produits disparus.”

Colloque “Produits menacés, produits oubliés, produits disparus. Causes et mécanismes du déclin, XIVe-XXIe siècle”, co-organisé par Philippe Meyzie et Corinne Marache dans le cadre du programme TERESMA à Bordeaux les 4 et 5 avril 2017.

Colloque TERESMA
4-5 avril 2017
Université Bordeaux-Montaigne

Produits menacés, produits oubliés, produits disparus.
Causes et mécanismes du déclin
XIVe-XXIe siècles

Organisation scientifique : Corinne Marache et Philippe Meyzie

Loin d’être toujours linéaire, la trajectoire des produits alimentaires est faîte de succès, de phases de diffusion spatiale et sociale, de modes éphémères ou durables, mais aussi parfois de défiance, de désintérêt voire de peurs qui entrainent des moments de repli ou de déclin. Dans les théories du marketing, chaque produit s’inscrit dans un cycle de vie caractérisé par des phases de croissance, de maturité et de déclin. Parfois même certains aliments, boissons ou plats disparaissent avant de réapparaitre plus tard sous une forme légèrement différente. L’heure est aujourd’hui au succès, à la relance, voire à l’exhumation de produits longtemps boudés ou méprisés, tandis que d’autres sont menacés pour des raisons éthiques ou sanitaires. Les recherches développées par le programme ViValTer (La ville, espace de valorisation des produits de terroir) et aujourd’hui par le programme TERESMA (Produits de terroir, espaces et marchés, hier et aujourd’hui) à l’initiative de ce colloque, ont montré que les produits de terroir connaissent un renouveau qui interroge la nature des liens des consommateurs aux territoires et l’ancrage de ces produits dans l’histoire. Les salaisons, les fromages, les fruits, les animaux, les vins et autres produits associés à une origine géographique auront donc une place de choix au sein des réflexions de cette rencontre scientifique qui vise néanmoins à prendre en compte tous les types d’aliments et de boissons ainsi que les différentes formes de production. Réelle ou artificielle, la notoriété que connaissent aujourd’hui tous ces produits un temps tombés dans l’oubli ne doit pas pour autant faire oublier pourquoi et dans quel contexte ils ont pu décliner, se voir menacer ou carrément disparaître.

Si l’histoire et les sciences sociales en général se sont beaucoup intéressées aux success stories, aux produits qui ont réussi à se diffuser largement, à s’inscrire dans la durée, à assoir leur notoriété et à entraîner la croissance de secteurs économique, d’entreprises ou de territoires, l’échec peut lui aussi être un objet historique permettant de mettre en lumière les transformations économiques, sociales et culturelles d’une époque et d’une espace. Si cette thématique est parfois abordée dans l’étude de certains secteurs agro-alimentaires ou d’entreprises, elle n’a pour l’instant pas suscité de recherches d’ampleur pour en interroger spécifiquement les caractéristiques et les enjeux. En prenant le contrepied des études consacrées à l’analyse de l’adoption réussie de nouvelles denrées (café, sucre, maïs), à la notoriété bien établie des grands vins ou de produits industriels de marques mondialement connues ou à celle de la conquête des marchés internationaux par des productions localisés renommées, la problématique du déclin possède également des vertus heuristiques lorsqu’on s’intéresse à un produit, son histoire, sa géographie, son insertion dans le marché ou sa place dans les consommations. Elle permet en effet de mieux comprendre comment un aliment s’inscrit dans des modes de consommation qui peuvent évoluer, comment un produit parvient à se diffuser sur le marché avant de se voir concurrencer par d’autres, comment une production locale largement implantée dans une région devient peu à peu une culture résiduelle. Etudier les multiples processus de déclin, de la menace latente sur un aliment à sa disparition définitive, conduit ainsi à interroger les choix alimentaires et leurs contraintes, les orientations du secteur agro-alimentaire ou les politiques menées dans ce domaine.

Dans le cadre du programme TERESMA qui s’intéresse aux liens entre produits de terroirs, territoires, espaces et marchés hier et aujourd’hui, ce colloque se propose donc d’essayer de comprendre les causes et les mécanismes du déclin de certains produits du XIVe au XXIe siècle. Dans l’esprit qui prévaut dans ce programme collectif de recherche international, nous souhaitons croiser les réflexions des sciences humaines, mais aussi du droit et de l’économie en s’inscrivant dans une perspective diachronique permettant de mesurer les changements et l’importance des différents contextes historiques autour de trois axes principaux.

  • Le déclin d’un produit alimentaire, d’une gamme de produits, d’un plat ou d’une boisson se manifeste à travers différents mécanismes qu’il convient de mesurer et d’interroger, en particulier dans ses dimensions socio-économiques et spatiales : recul de la consommation, repli sur des marchés régionaux ou des marchés de niche, production devenue résiduelle sur des territoires de plus en plus restreints, perte de réputation, de notoriété et d’identification, oubli des savoir-faire de production, disparition totale, etc. Les variations des échelles spatiales et temporelles doivent permettre de dégager les mécanismes à l’œuvre qui menacent la production et la consommation d’un aliment ou d’une boisson, peuvent entraîner une baisse significative, conduire à une disparition définitive ou, dans certains cas, temporaire, à l’échelle locale, nationale ou internationale. Il conviendra également de s’interroger pour savoir si la baisse significative de la production ou de la consommation d’un aliment entraine nécessairement un déclin de sa notoriété ou si au contraire certains produits ne gagnent pas en notoriété et en attractivité à partir du moment où leur production diminue.
  • Ce colloque a aussi pour objectif de proposer une réflexion sur les causes du déclin. Il s’agira pour cela de prendre en compte les transformations économiques : la raréfaction de la matière première, la perte d’avantages comparatifs, la concurrence d’autres produits typiques ou industriels, l’évolution des pratiques agricoles, le passage de l’agriculture vivrière à l’agriculture commerciale, productiviste et mondialisée et ses corollaires, la nécessité de rentabilité, résistance et inadaptation de certains produits ou modes de production aux exigences de l’agriculture productiviste. Dans un contexte de mondialisation entamé au XIXe siècle qui a largement favoriser la standardisation des comportements et des goûts alimentaires, l’évolution de la distribution et notamment l’arrivée de la grande distribution, à même d’influencer les choix de l’industrie agroalimentaire, comme les modes, de s’imposer en trend-setter, ont aussi joué un rôle dans la disparition (ou la « réapparition ») des produits, qu’il s’agira d’interroger. Les logiques socio-culturelles à l’origine du déclin de certains produits devront également retenir l’attention des intervenants (évolution des goûts et de la demande, modes culinaires, transformation des usages, des modes de vie et des manières de cuisiner et de consommer, impact du discours médical et des notions de santé et de bien-être, prise en compte de la défense animale dans les modes de consommation). Si ces différents types de déclin s’inscrivent dans la durée, d’autres peuvent être engendrés par des événements plus ponctuels : effets des crises sanitaires et les principes de précaution qui en découlent qui peuvent conduire à ne plus consommer certains produits ou certains morceaux (abats…) ; aléas climatiques, question environnementale, crises écologiques… ; mesures législatives, décisions politiques, traités, tarifs douaniers… à l’échelle locale, nationale, européenne ou mondiale. Il conviendra également de prendre en compte le rôle des acteurs dans ces processus de déclin : immobilisme, incapacité à s’adapter à la demande, erreurs stratégiques peuvent-ils être à l’origine des déclins ou tout du moins accélérer leur rythme ?
  • Enfin, il semble nécessaire aussi de s’attacher à l’analyse de la relance de ces produits oubliés dont certains, à l’image aujourd’hui du panais ou du topinambour, mais aussi de certaines races bovines, ovines ou porcines comme le porc Kintoa au Pays Basque, connaissent une vraie renaissance. Ces produits en déclin apparaissent alors comme une ressource à l’innovation, à la relance économique, touristique et patrimoniale d’un territoire. Le déclin, la rareté, voire la menace de disparition de ces produits les rendent synonymes de production à taille humaine et leur consommation apparaît comme un soutien à la sauvegarde de la richesse de notre patrimoine alimentaire et des savoir-faire qui y sont associés, un acte écoresponsable… Reste à savoir si cela suffit à instaurer des productions durables et viables. La lecture en creux du renouveau de certains produits offre ainsi un autre versant de la compréhension des causes et des mécanismes du déclin.

Les propositions de communication sont à renvoyer avant le 1er novembre 2016 à corinne.marache@gmail.com, phmeyzie@club-internet.fr et villeretmaud@gmail.com.

Elles doivent comprendre impérativement :

– le titre de votre communication
– un résumé de 10 à 15 lignes
– une courte présentation biographique

Comité scientifique

Isabelle Bianquis, Université François Rabelais de Tours
Giovanni Ceccarelli, Université de Parme
Marc Dedeire, Université de Montpellier
Jaroslaw Dumanowski, Université de Torun
Marc de Ferrière Le Vayer, Université François Rabelais de Tours
Stefano Magagnoli, Université de Parme
Corinne Marache, Université Bordeaux Montaigne
Philippe Meyzie, Université Bordeaux Montaigne
Isabelle Parmentier, Université de Namur
Raphaël Schirmer, Université Bordeaux Montaigne
Paolo Tedeschi, Université de Milan
Jean-Pierre Williot, Université François Rabelais de Tours

Que cache le Burkini ? Selon Patrice Cailleba Enseignant-Chercheur à l’ESC Pau

Patrice CaillebaEnseignant-Chercheur en Management et Directeur des accréditations à l’ESC Pau, nous présente une réflexion sur le port du Burkini.

Extrait d’une conversation qui aurait pu avoir lieu sur la côte basco-landaise cet été :

« Bonjour madame, Police Municipale. Vous êtes au courant de l’arrêté de Monsieur le Maire concernant l’interdiction de porter le burkini sur notre plage ?

 Bonjour, Monsieur l’agent. Comment allez-vous ? Non je n’étais pas au courant. Et en quoi, puis je vous demander, cela me concerne-t-il ?

 C’est que madame vous en portez un, si je puis me permettre…

 Je comprends votre méprise Monsieur l’agent, mais cela est une combinaison de plongée. En effet, j’attends mon moniteur pour ma séance de… body board. Veuillez m’excuser mais je ne sais jamais trop comment cela s’appelle ce sport. Je dois confesser que je ne parle pas trop bien l’anglais.

 Madame, vous êtes bien courageuse à votre âge de vous mettre à un sport de glisse.

 Vous savez monsieur l’agent, il n y a pas d’âge pour commencer. Et puis ces JO m’ont redonné le goût du sport. Vous avez vu les résultats de nos équipes de France. J’ai bien apprécié les regarder, surtout la natation et la boxe.

 Oui, vous avez raison. Mais, sans trop insister, vos cheveux, vous les couvrez pour ne pas les tremper ?

 Évidemment, je ne supporte pas d’avoir à les laver tous les jours et compte tenu qu’ils sont assez longs j’ai peur qu’ils me gênent au moment de prendre la vague. Une perte d’équilibre est si vite arrivée, à mon âge…

 Ah je comprends.

 Voulez-vous un verre de thé ? Mon réchaud est là. C’est à mon tour d’insister. »

Prenez ces personnages et affublez-les, l’un d’un accent du sud-ouest et l’autre d’un accent… quel qu’il soit. Vous aurez alors la saynète la plus cocasse de l’été entre le policier tenu de faire son devoir, mais qui n’est pas dupe, et une plagiste qui peut être musulmane, mais qui n’est en tout cas, ni une terroriste, ni une prosélyte.

Réduire une pratique religieuse au port d’un vêtement de baignade est tout aussi peu pertinent que l’interdire sur « le » lieu public qui est devenu le lieu de toutes les libertés vestimentaires. « Homme libre, toujours tu chériras la mer » écrivait Baudelaire. Même si le poète ne pensait pas directement à la plage, où peut-on voir des hommes et des femmes librement se promener en sous-vêtements imperméabilisés (à savoir des maillots de bain) sans s’en offusquer ou être gêné ? Où peut-on voir des hommes et des femmes à la poitrine dénudée, juste à côté de soi sans les fixer du regard ? Où peut-on voir des gens évoluer, comme ils ont été mis au monde, en tenue d’Adam ou d’Ève ?

Dans Corps de femmes, regards d’hommes, J.-C. Kauffman a longuement écrit sur la plage européenne qu’il décrit comme un lieu du non-règlement vestimentaire où s’exprime et s’expérimente la diversité des comportements. Le sociologue a souligné cette progressivité dans la construction d’espaces pacifiés où des normes implicites finissent par apparaître, se modifier et perdurer. Le regard des individus sur le corps de leurs congénères est tout à la fois le fruit de l’éducation, de la socialisation et du contrôle de soi. Comment pourrait-il en être autrement à la vue d’une tenue de baignade dans cet espace ouvert ? Et comment cette tenue pourrait-elle en plus mettre en péril la « civilisation des mœurs » de N. Elias ?

Bien sûr, on peut justement objecter que, autour du bassin d’une piscine municipale, cela est différent. Dans ce cas-là, le règlement interdisant tout autre port que le maillot de bain devrait suffire. Mais on ne peut fermer l’espace d’une plage où tout le monde est libre de s’habiller (et non de se dévêtir) comme il le souhaite. Par ailleurs, on doit encore moins pouvoir privatiser une plage : toute tentative doit être évidemment sanctionnée. Dans tous les cas, un vêtement qui est apparu il y a à peine une décennie ne peut ni forger une tradition religieuse, ni même mettre à mal une tradition et des valeurs républicaines qui, elles, sont plus que centenaires.

L’argument qui consiste à indiquer que, dans certains pays, des tenues vestimentaires sont imposées aux individus dans n’importe quel espace public, en particulier aux femmes, ne fait que confirmer l’évidence. La liberté n’est pas la même partout et il est certain que les ressortissant(e)s des pays occidentaux sont plus libres qu’ailleurs. C’est cette liberté qui fait toute la valeur de nos démocraties. Mais réduire une liberté ici parce qu’elle est gravement limitée là-bas n’est pas à l’honneur d’une démocratie avancée. Prenant prétexte de l’asservissement de certaines femmes du fait d’un courant religieux radical, on les obligerait à se dévêtir, là où ailleurs d’autres les obligent à se vêtir. Au final, on continue à dicter leur comportement. Décidément, les contraires ont les vertèbres collées.

Il n’est pas nécessaire de revenir sur la faiblesse de l’argutie qui justifie les arrêtés interdisant le burkini. T. Hochmann (Le Monde, 20/8/16) a exprimé la faute juridique et politique que cela constituait. Obliger, à juste titre, à dévoiler un visage dans l’espace public est bien différent d’obliger à dévoiler une partie d’un corps sur une plage. Il n’y a pas de vêtement laïc. Il y a d’abord et surtout le besoin de reconnaître concrètement et symboliquement le visage de l’autre, comme l’écrivait Lévinas dans Ethique et Infini. Il s’agit alors tout autant de relation éthique que, de nos jours, d’une question de sécurité publique.

La difficile réponse à la menace terroriste ne peut pas passer par l’ostracisation d’une combinaison de baignade au risque de cliver davantage la population. Une minorité de femmes est concernée et ce sont elles qui sont fustigées, au bonheur de ceux qui condamnent une France qu’ils veulent raciste. Il serait en fait plus efficace d’œuvrer concrètement à la promotion du droit des femmes au travail (égalité de traitement) ou à leur défense dans leur environnement familial pour leur donner tort. Ce serait alors le meilleur moyen de gagner le soutien de ces dernières qui sont essentielles dans la lutte contre toute forme d’obscurantisme religieux et politique, et dont le statut est le révélateur de toute véritable civilisation.

Dans notre démocratie médiatique, il est plus facile de prendre une mesure relative à un fait divers, fut-il un « fait social total » comme le définit Marcel Mauss, et d’en discuter à l’envi au lieu d’adresser les vrais problèmes de notre société. L’obscurantisme a ceci de commun avec la démagogie qu’il est produit par la peur, l’ignorance et la simplification à outrance de certains problèmes. Tout comme le burkini cache ce que tout le monde devine, cette polémique cache le fonds social des problèmes majeurs qui restent à traiter : l’échec partiel du modèle d’intégration et de l’école républicaine, la crise de l’emploi et du logement.

La polémique autour d’un sujet si anecdotique en dit long sur la crispation politique qui se saisit de nos élites politiques. Serait-ce le produit d’un manque d’idées ou le fruit d’une ambition politique qui vise à flatter les peurs des futurs électeurs ? La trêve estivale s’achève sur une union fragile : la condamnation générale des terribles actes terroristes du mois de Juillet et la célébration sportive autour des champions nationaux, de l’UEFA 2016 aux Jeux Olympiques de Rio. Il est temps de retrouver calme et sérieux en cette période pré-électorale qui débute. Ce qui fonde « le désir de vivre-ensemble » comme l’écrivait Renan ne doit pas continuer à être battu en brèche par l’obscurantisme d’un côté et la démagogie de l’autre.

L’auteur de “Que cache le Burkini ?”

Patrice Cailleba est docteur en philosophie de l’université Paris-Sorbonne et diplômé de l’ESCP. Il est Professeur au Groupe ESC Pau. Ses recherches concernent l’éthique, la philosophie politique mais aussi la diversité et les lanceurs d’alerte.

patrice cailleba Burkini

Michèle Amiel nouvelle DG Adjointe en charge du Social au MEDEF

Le MEDEF annonce la nomination de Madame Michèle Amiel en tant que Directrice Générale Adjointe en charge du Social. Elle prendra ses fonctions le 25 août prochain.

Michèle Amiel en charge du Social au MEDEF

Fille d’un entrepreneur du Nord de la France, Michèle Amiel, Diplômée de l’ESSEC, est titulaire d’un Doctorat en Sciences de Gestion à l’Université d’Aix Marseille III. Elle a été professeur et chercheuse à l’ESSEC et à l’université Paris I Panthéon Sorbonne avant de créer et diriger une société de conseil en stratégie, puis d’entamer une carrière dans le secteur des produits et de la distribution dans le Groupe LVMH, occupant au sein d’entités de tailles diverses des postes de direction en France et à l’international et des fonctions opérationnelles de Direction Générale.
Ses responsabilités l’ont conduite à mener des projets de croissance mais également des réorganisations conséquentes. Rompue aux négociations sociales en entreprise, y compris dans des contextes difficiles, elle est habituée à la conduite du changement et à la gestion de projet. Femme engagée, ex chef d’entreprise, elle dispose à la fois d’une bonne connaissance des enjeux nationaux sur l’ensemble des thèmes sociaux couverts par le Pôle et d’une expérience de terrain des problématiques de la vie des entreprises dans la mondialisation.
Le pôle Social du MEDEF couvre les domaines des Relations sociales, de la Protection sociale, de l’Education et de la Formation et du Logement.

Michele Amiel MEDEF

Première revue francophone de management – Revue gestion REVUE GESTION Revues de Gestion