Lorsque la distribution nourrit nos poubelles, par Yves Soulabail

Olivier Dauvers, dans sa dernière Tribune, revient sur l’antagonisme actuel entre les producteurs de lait et les tarifs négociés par la grande distribution, ainsi que sur les marges abusives critiquées par le député Jean-Paul Charié.

Pour compléter son analyse, n’oublions pas que si le terme de distribution – attribué à Edouard Leclerc en 1949 – désignait ce que
l’on appelait alors le circuit court, en somme la réduction salvatrice des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, le rôle même de ces entreprises depuis les colporteurs d’antan a toujours été de sélectionner pour les consommateurs des produits les plus aptes à répondre à leurs besoins et leur acheminer de la manière la plus économe possible.

Aussi, actuellement, ne voit-on pas en grand nombre dans les rayons des grandes surfaces des produits soi-disant « bio » enveloppés dans des conditionnements toujours plus compliqués et malheureusement aussi dispendieux qu’inutiles. Quand les acheteurs-sélectionneurs de la distribution comprendront enfin, que si le mieux est l’ennemi du bien, leur rôle n’a jamais été de nourrir nos poubelles ? Le marketing ne doit pas faire oublier la cohérence du discourt… avec les faits !

La bonne répartition de la valeur ajoutée ne peut s’envisager au détriment des consommateurs finaux. Pour ne jamais revivre la Grande Rebeyne il faudra bien que chacun puisse saisir la fonction bien comprise de la distribution moderne : remonter les filières d’approvisionnement pour les structurer et donner – autant
que possible – ce qui fait la vraie valeur des produits : la simplicité d’usage et la qualité des matières premières.