Archives par mot-clé : Olivier Dauvers

L’hyper Duel entre Edouard Leclerc et Marcel Fournier – Documentaire France 5

lhyper-duels-edouard-leclerc-marcel-fournier
L’hyper Duel Edouard Leclerc – Marcel Fournier – France 5 le 5 mars 2014 à 21:35

Réalisation > Philippe ALLANTE – Conseiller historique > Yves Soulabail – Nilaya Productions

Pour voir la présentation du documentaire

C’est l’histoire d’une lutte sans merci, entre Marcel Fournier, le fondateur de Carrefour et Edouard Leclerc, l’épicier-militant.
À partir de 1959, c’est un bras de fer commercial qui s’engage, sur fond de combat idéologique, de coups marketings et d’affrontement sur les implantations de magasins, qui va donner naissance à deux géants du commerce. Marcel, le savoyard, qui avait un destin de commerçant tout tracé, rêve de commerce à l’américaine. Pour casser les prix, il va devenir un cow-boys des économies d’échelles, en osant vendre pour la première fois de l’alimentation et des vêtements dans un même magasin.
Edouard, le breton, qui aurait dû devenir militaire ou prêtre, se trouve une vocation « vendre à prix de gros » en supprimant les intermédiaires pour aider les français dès l’après-guerre à manger mieux en dépensant moins.
Ces stratégies opposées, entre ces deux pionniers de la grande distribution, vont bouleverser, en moins de 20 ans, les modes de consommation des français et les rendre accros aux prix cassés.
L’épicier de Landerneau pour imposer ces centres de distribution à travers l’hexagone, va obtenir le soutien du Général De Gaulle. De son côté, le visionnaire savoyard, gonflé à bloc par des séminaires suivis à Dayton, va lancer son concept d’Hypermarché en 1963.
Avec des surfaces de vente qui vont passer de 2.300 à plus de 10.000 m², il va trouver dès le début des années 70, le soutien de la bourse. Dès lors, cet hyper duel va faire beaucoup de dégâts collatéraux, d’abord chez les petits commerçants. Le ralentissement de l’économie, en 1974, à la suite du première crise pétrolière, va entraîner une guerre des prix encore plus féroce entre les deux géants du commerce, et c’est les petites et moyennes entreprises françaises qui vont en faire les frais.
Ce combat entre les deux tontons flingueurs de prix, s’achèvera à l’aube des années 80, quand Marcel Fournier usé par les nouvelles méthodes commerciales, sans foi ni loi, passe la main. C’est la fin de vingt années de batailles, mais pas de la guerre sans merci pour régner sur le marché des hypermarchés en France.

Pour revoir des passages du documentaire : http://www.france5.fr/emissions/duels/diffusions/05-03-2015_306471

Intervenants par ordre d’apparition dans le film

Hervé PATURLEHélène LECLERCMichel MONTLAURJean-Marc VILLERMÉJean MÉOYves SOULABAILPaul DUBRULEMichel CROSETOlivier DAUVERS Claude SORDETJacques SEGUELAMichel DECRÉ

Lorsque la distribution nourrit nos poubelles, par Yves Soulabail

Olivier Dauvers, dans sa dernière Tribune, revient sur l’antagonisme actuel entre les producteurs de lait et les tarifs négociés par la grande distribution, ainsi que sur les marges abusives critiquées par le député Jean-Paul Charié.

Pour compléter son analyse, n’oublions pas que si le terme de distribution – attribué à Edouard Leclerc en 1949 – désignait ce que
l’on appelait alors le circuit court, en somme la réduction salvatrice des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, le rôle même de ces entreprises depuis les colporteurs d’antan a toujours été de sélectionner pour les consommateurs des produits les plus aptes à répondre à leurs besoins et leur acheminer de la manière la plus économe possible.

Aussi, actuellement, ne voit-on pas en grand nombre dans les rayons des grandes surfaces des produits soi-disant « bio » enveloppés dans des conditionnements toujours plus compliqués et malheureusement aussi dispendieux qu’inutiles. Quand les acheteurs-sélectionneurs de la distribution comprendront enfin, que si le mieux est l’ennemi du bien, leur rôle n’a jamais été de nourrir nos poubelles ? Le marketing ne doit pas faire oublier la cohérence du discourt… avec les faits !

La bonne répartition de la valeur ajoutée ne peut s’envisager au détriment des consommateurs finaux. Pour ne jamais revivre la Grande Rebeyne il faudra bien que chacun puisse saisir la fonction bien comprise de la distribution moderne : remonter les filières d’approvisionnement pour les structurer et donner – autant
que possible – ce qui fait la vraie valeur des produits : la simplicité d’usage et la qualité des matières premières.