Modifié le 14 novembre 2024.
Notre revue s’est impliquée dans une information sur les États généraux de l’information (EGI) que le président de la République française a lancé à l’automne 2023. Malgré la mort, le 8 juin, de notre confrère Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières et délégué général des États généraux de l’information, la réflexion s’est poursuivie et a abouti à une présentation le 12 septembre 2024.
https://doi.org/10.3917/rsg.328.0046
Cinq groupes de travail ont travaillé sur des propositions sur des thèmes précis. 22 assemblées citoyennes et évènements ont eu lieu en hors de Paris où se sont tenues les 174 auditions. Enfin 76 contributions écrites ont été reçues et La Revue des Sciences de Gestion s’est fait l’écho de certaines et les a publiées.
Liberté d’expression et pluralisme de la presse sont les points d’ancrage de la réflexion, même si l’empreinte de l’idéologie ambiante, amplifiée par le poids des nominations par la « macronie » peuvent inciter tout chercheur à un recul épistémologique nécessaire.
Quinze propositions
Il ressort du rapport présenté quinze propositions (9 pour préserver « l’espace public français » et 6 pour « préserver l’espace public européen ») professionnels de l’information » !
- Faire de l’éducation à l’esprit critique et aux médias à l’école une priorité ;
- Neutraliser la désinformation par une sensibilisation préventive à grande échelle (pre-bunking) ;
- Étendre la qualité de société à mission aux entreprises d’information ;
- Améliorer la gouvernance des médias d’information ;
- Renforcer la protection du secret des sources et légiférer contre les procédures-bâillons ;
- Proposer une labellisation volontaire des influenceurs d’information ;
- Créer une nouvelle responsabilité : la responsabilité démocratique ;
- . Redistribuer une partie de la richesse captée par les fournisseurs de services numériques en faveur de l’information ;
- Assurer le pluralisme des médias dans le cadre des opérations de concentration ;
- Pour une reconnaissance européenne du droit à l’information ;
- Instaurer un pluralisme effectif des algorithmes ;
- Rendre le marché de l’intermédiation publicitaire en ligne plus concurrentiel pour permettre un partage de la valeur équilibré ;
- Instaurer une obligation d’affichage des contenus d’information pour les très grandes plateformes ;
- Rendre effectives les responsabilités des grandes plateformes dans la lutte contre la désinformation et le cyberharcèlement en préparant un « acte II » du Règlement sur les services numériques (DSA),
- Consolider une politique de lutte contre la désinformation à l’échelle européenne.
Deux recommandations aux professionnels
S’y ajoutent deux « recommandations aux professionnels de l’information !
- La profession devrait s’engager dans une démarche volontaire et plurielle de labellisation. Il est à noter que la Création en 2019 du Conseil de Déontologie journalistique et de Médiation (CDJM) à laquelle La Revue des Sciences de Gestion a adhéré dès l’origine semble bien avoir précédé cette nécessaire recommandation
- La profession devrait commencer à construire un outil de gestion collective pour les médias d’information.
La Revue des Sciences de Gestion s’inscrit parfaitement dans cette logique
La Revue des Sciences de Gestion s’inscrit parfaitement dans cette logique de l’information qui passe nécessairement par la formation. On distingue assez mal à propos une presse d’information souvent événementielle et très vite datée voire démodée si elle se contente des faits et de légers commentaires et la presse de la culture et de la formation. C’est une vison erronée et courte puisque la culture et la formation par la réflexion de fonds sont étroitement liées à l’information puisque sans elles, cette dernière est vaine et creuse !
Comme nous le rappelions dans l’éditorial, page 2, le Général de Gaulle que nous reprenons dans le titre, déclarait le 15 mai 1965, à Bourges, devant André Malraux : « L’esprit, c’est-à-dire la pensée, le sentiment, la recherche et les contacts entre les hommes. C’est pourquoi, encore une fois, la culture domine tout. Elle est la condition sine qua non de notre civilisation d’aujourd’hui, comme elle le fut des civilisations qui ont précédé celle-là. »[1]
L’information ne peut se distinguer de la culture et séparer les deux presses est une incongruité ridicule !