Direction des Achats : l’ère de la réduction des coûts comme principal objectif est révolue

Dans un monde de plus en plus marqué par l’hyper concurrence, les directeurs achats jouent plus que jamais un rôle clé dans la compétitivité de l’entreprise. Deloitte publie la 4e édition de son étude annuelle mondiale auprès des Directions Achats (DA), conduite en collaboration avec Odgers Berndtson. L’enquête, effectuée sur un panel de 239 Directeurs Achats et Directeurs Généraux de 25 pays du monde entier, met en lumière les priorités de la profession pour les mois à venir.

  • Management : Près de 50% des Directeurs Achats participent à la croissance de l’entreprise, notamment grâce à leur participation dans les opérations de fusions et acquisitions, de développement de nouveaux produits en recherchant notamment des innovations auprès des fournisseurs
  • Talents : 57% des Directeurs Achats estiment que les compétences des acheteurs doivent être renforcées pour mener à bien la stratégie d’achat définie
  • Risques : 77% des Directeurs Achats ont mis en place des programmes de gestion des risques fournisseurs avec des méthodes de pré-qualification, d’évaluation de performance, de suivi de la dépendance économique et de développement fournisseurs
  • Technologie : 65% des Directeurs Achats investissent dans des solutions Achats de plus en plus collaboratives en interne et avec les fournisseurs (portails fournisseurs).

« Si la réduction des coûts reste stratégique, elle n’est plus l’unique objectif; la participation à la croissance de l’entreprise, la gestion de la conformité, le recrutement de nouveaux talents, la reconfiguration des relations fournisseurs et la gestion des risques sont des chantiers tout aussi importants. », commente Magali Testard, Associée Responsable Conseil en Achats et Supply Chain chez Deloitte.

Un engagement de plus en plus fort dans la chaîne de valeur

La contribution des directeurs achats (DA) à la stratégie de l’entreprise progresse d’année en année, ils interviennent dorénavant à de multiples niveaux de la chaine de valeur. La collaboration entre les DA et les autres directions de l’entreprise s’est aussi renforcée : 97% des DA déclarent travailler activement avec le Directeur Financier, le Directeur Général (92%) ainsi qu’avec les Directeurs de l’Information et d’Exploitation (73%). Le DA travaille désormais à la croissance de l’entreprise, en s’impliquant dans les opérations de croissance externe, de M&A, mais aussi dans le processus d’innovation et le développement produit. Ainsi, les Directions Achats vont devoir changer leur façon d’opérer, différencier les activités qui relèvent du stratégique, du tactique, du transactionnel, et s’orienter vers des réflexions d’externalisation d’activités « non-core » comme la gestion des commandes fournisseurs (Purchase-To-Pay), des achats de classe C, voire certaines catégories d’achats généraux.

Le suivi et le développement des fournisseurs pour anticiper et gérer les risques

La perception du risque est en forte hausse. Environ 25% des directeurs interrogés se sentent concernés par les risques géopolitiques (7% en 2013). En Europe, le marché plus incertain et volatile en fait une question plus prégnante qu’aux Etats-Unis. Parallèlement, leur appétit pour le risque est plus fort, entretenu par de forts objectifs de croissance.

Concernant la gestion des risques, la première démarche des DA se situe au niveau des risques matière, d’approvisionnement et de dépendance économique.

La reconfiguration des relations avec les fournisseurs et le renforcement du maillage de tout l’écosystème s’imposent pour faire face à ses risques. On voit ainsi apparaître des programmes de développement fournisseurs et d’open innovation, instaurant alors une relation plus forte, dépassant la simple collaboration commerciale.

Un recours nécessaire à la technologie

Le modèle opératoire des achats doit changer, une évolution qui passera par plus de technologies et le développement d’espace de collaboration avec à la fois les prescripteurs et les fournisseurs.

Les DA souhaitent investir dans la technologie, mais sont souvent retenus par les défis de l’intégration. Près des deux tiers des Directions Achat investissent dans des portails de fournisseurs, alors que 17% travaillent avec des partenaires pour offrir des outils de collaboration. D’autre part, seules 6% des Directions Achat disent s’intéresser aux réseaux sociaux.

Une nouvelle approche de l’acquisition de technologie est nécessaire afin de permettre au service achats de maitriser son ampleur et sa complexité et obtenir une plus grande valeur dans les prestations d’achats.

La course aux talents, un enjeu de premier plan

Enfin, 57% des Directeurs Achats estiment que les compétences des acheteurs doivent être renforcées pour mener à bien la stratégie d’achat définie, notamment les soft skills comme le leadership, la capacité à influencer, la communication ou encore la construction de relations.

Enfin, les Directeurs Achats souhaitent  renforcer les compétences de sourcing de l’innovation par un pool de talents dédiés.

 « L’acheteur aujourd’hui doit avoir un esprit de start-up, d’entrepreneur, capable de fédérer, et devenir un véritable partenaire privilégié des autres directions. », conclut Magali Testard, Associée Conseil responsable Achats et supply chain chez Deloitte.

deloitte carr

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