Colloque : Pouvoir d’agir des usagers en France et au Québec : partage de connaissances pour une plus grande démocratie en santé

Appel à communication du colloque : “Pouvoir d’agir des usagers en France et au Québec : partage de connaissances pour une plus grande démocratie en santé”

Le colloque aura lieu en ligne sur ZOOM
le jeudi 13 juin de 14h00 à 18h30

  • 14h00-16h00 : plénière
  • 16h00-18h30 : ateliers

La Revue des Sciences de Gestion, la chaire de Gestion des services de santé du Conservatoire National des Arts et Métiers et le laboratoire LIRSA (EA4603) proposent une nouvelle édition du colloque « Démocratie en Santé ». 

Cette deuxième rencontre – qui fait suite à une première édition “Démocratie en santé et pouvoir d’agir en santé” en juin 2023 – réunira cette fois des spécialistes des pratiques québécoises et françaises, afin de mieux comprendre les apports et les limites des initiatives développées des deux côtés de l’Atlantique, mais également afin de partager les résultats d’expérimentations et de programmes de recherche impliquant des patients-partenaires.

L’objectif reste de promouvoir une discussion interdisciplinaire et d’alimenter de nouvelles pistes de réflexion pour tous les acteurs de la démocratie en santé : usagers, professionnels, représentants des tutelles, chercheurs, etc.

Cet appel à communications appelle des travaux, notamment sur :

  • le statut des patients-partenaires : du bénévolat au salariat ? Quels choix ? Pour quelles conséquences ?
  • accorder une place croissante aux proches dans le système de santé et les parcours de soins : quelles limites données par la règlementation ? Quels atouts pour les soins et l’accompagnement des personnes ? 
  • les patients-partenaires au sein des équipes de soignants : quels impacts sur l’organisation du travail, les rôle et les missions des professionnels ?
  • pouvoir d’agir des usagers : quel apprentissage organisationnel au sein des établissements ? Quelle gestion des connaissances au sein des équipes ?
  • démocratie en santé et pouvoir d’agir des usagers : où en est vraiment la transformation épistémique ?
  • pouvoir d’agir des professionnels : une attente forte de la part des équipes ? Une nécessité pour garantir le pouvoir d’agir des usagers ?
  • le pouvoir d’agir et la e-santé : le pouvoir d’agir est-il un levier d’expérimentation, d’adoption et de déploiement des outils de la e-santé ?

Cette liste n’est pas exhaustive, les propositions qui apporteraient une contribution qui ne s’inscrirait pas dans l’un des axes proposés seront examinées avec la plus grande attention.

Deux types d’article peuvent être proposés 

  • Articles académiques. Ils pourront se fonder sur des études empiriques tout autant que déboucher sur des approches pluridisciplinaires. Leur pertinence sera appréciée au regard de l’apport académique et de l’apport managérial.
  • Témoignages. Cette dimension ouverte se fondera sur une expérience individuelle ou collective mais ne se contentera pas d’une forme narrative, elle devra inclure une problématisation débouchant sur des pistes éventuelles de solution ou de recherche.

Modalités de soumission

MODALITÉS DE SOUMISSION des communications au colloque et sélection des articles pour un numéro spécial de la revue des sciences de gestion

  • Remise des résumés pour le colloque : 15 avril 2024
  • Retours aux auteurs : 2 mai 2024
  • Date limite des inscriptions au colloque : 15 mai 2024
  • Remise de la version intégrale de l’article (50.000 signes espaces compris, bibliographie, schémas, figures, tableaux compris) :
  • Publication du numéro spécial de La Revue des Sciences de Gestion : juin 2025
  • Possibilité d’un ouvrage collectif en complément

Adresse de contact : colloque@larsg.fr

Comité d’organisation

  • Sandra BERTENEZE, Professeur, titulaire de la Chaire de Gestion des Services de Santé · Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
  • Jean-Désiré MBAYE, secrétaire général adjoint de la Rédaction de La Revue des Sciences de Gestion
  • Philippe NASZÁLYI, Professeur émérite HDR, Directeur de La Revue des Sciences de Gestion.
  • Yves SOULABAIL, Professeur-Chercheur en gestion à l’ISTEC Business School – Paris, Vice-président de l’Académie des sciences commerciales

Droits des femmes 

Pour la Journée internationale des droits des femmes, l’Université Lumière Lyon 2 offre une programmation scientifique et culturelle ouverte à tous, illustrant son engagement continu tout au long de l’année autour de trois thèmes.

Engagement et médiation culturelle

Enjeu central de l’université, la promotion des droits des femmes imprègne toutes ses missions. L’exposition « Liberté, égalité, sororité : femmes révolutionnaires en lutte (XVIIIe-XXIe siècle) », issue du master Genre, Littératures, Cultures, explore cette thématique du 4 au 8 mars. Destinée à voyager à travers la région et au-delà, elle met en lumière les revendications féminines à travers les âges.

Programmation culturelle engagée

Le service culturel propose le 5 mars la projection du film « Les hirondelles de Kaboul », éclairant la condition des femmes afghanes, et le 7 mars la pièce « Qu’y-a-t-il de pire qu’une femme ? ». Les associations étudiantes animent des stands et ateliers, tandis que le café de la Maison de l’étudiant.e organise une discussion sur l’endométriose.

Recherche et sensibilisation

Les enseignantes-chercheuses du pôle Genre partagent leurs recherches, comme Marianne Thivend avec sa conférence au musée Gadagne le 6 mars sur les femmes engagées à Lyon, et Cécile Favre lors des journées « Filles, maths et informatique ». En parallèle, une rencontre sur les stéréotypes de genre dans le milieu universitaire est prévue le 5 mars, accompagnée d’une exposition d’illustrations de Fanny Vella sur tous les campus jusqu’au 19 mars.

► Retrouver l’ensemble des événements proposés à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2024

MINERVE, un programme de l’Université Lumière Lyon 2 pour donner une dimension internationale à sa licence

Le Programme MINERVE de l’Université Lumière Lyon 2 propose aux étudiants de licence des cours en allemand, espagnol, italien et anglais, préparant une mobilité internationale. En trois ans, ils se spécialisent en droit, sciences sociales ou humanités, et obtiennent un diplôme mentionnant « Programme International MINERVE », ouvrant la voie à des carrières internationales.

Un programme international pour les étudiants de licence

Avec le Programme MINERVE, l’Université Lumière Lyon 2 offre à ses étudiants de licence l’opportunité de donner une dimension internationale à leurs études à Lyon. Ce parcours ambitieux propose des enseignements disciplinaires dans trois langues au choix : l’allemand, l’espagnol ou l’italien, tout en permettant d’approfondir les compétences en anglais. De plus, MINERVE prépare les étudiants à une mobilité d’études en Europe ou à l’international. 16 licences de l’université sont associées à ce programme.

Fonctionnement du programme MINERVE

MINERVE fonctionne comme une unité d’enseignement (UE) intégrée à la licence de l’étudiant. En première année, les cours portent sur la société, la culture et la langue du pays choisi. En deuxième et troisième années, selon leur parcours, les étudiants sont orientés vers l’une des filières du programme : droit, sciences sociales ou humanités. Les filières droit et sciences sociales sont disponibles dans les trois langues, tandis que la filière humanités, actuellement en italien, sera également accessible en espagnol à partir de la rentrée 2024. Les cours sont dispensés par des professeurs d’universités européennes partenaires. Le programme propose également des conférences en anglais sur l’actualité européenne et des projets journalistiques ou radiophoniques.

Perspectives et avantages du programme

À la fin de leur troisième année, les étudiants reçoivent un diplôme de licence mentionnant « Programme International MINERVE » et la langue choisie. Ils peuvent ensuite s’orienter vers des masters à vocation internationale, comme le master Études Européennes et Internationales ou le double master LEA Commerce international (en partenariat avec l’Université de Bergame) proposés par l’Université Lumière Lyon 2. Le Programme International MINERVE constitue un atout pour ceux qui aspirent à des carrières européennes et internationales.

► Plus d’informations sur le programme MINERVE
► L’équipe MINERVE est disponible tout au long de l’année pour répondre aux questions des étudiantes et étudiants : minerve@univ-lyon2.fr

Université Lumière Lyon 2 : Rencontres autour du handicap

Du 12 au 16 février, l’Université Lumière Lyon 2 vous invite à des journées de sensibilisation sur le handicap. En collaboration avec le Festival international du Film sur les Handicaps (FIFH), l’événement propose des courts-métrages, spectacles inclusifs, et échanges enrichissants. Participez au Défi 82 h, où des étudiants du master cinéma créeront des films sur le handicap en un temps record. Profitez de stands, mises en situation et rendez-vous individuels pour mieux comprendre et intégrer la diversité. Un rendez-vous incontournable pour s’informer et célébrer l’inclusion.

Sensibilisation et information sur le handicap

Du 12 au 16 février, l’Université Lumière Lyon 2 organisera plusieurs journées de sensibilisation et d’échanges autour du handicap. Ce rendez-vous annuel vise à informer et former les étudiantes et étudiants ainsi que le personnel de l’université sur le handicap sous toutes ses formes. Des stands d’information, mises en situation, pratiques sportives, spectacles, podcasts et projections seront au programme. Parmi les événements marquants, le dispositif Chuchotines permettra d’accompagner les personnes en situation de handicap visuel lors du spectacle « Chronique(s) » en leur chuchotant à l’oreille la description des éléments visuels. De plus, des rendez-vous individuels seront proposés aux étudiantes, étudiants et personnels en situation de handicap pour les aider à préparer leur recherche d’emploi.

Défi 82 h : création cinématographique

Dans le cadre de la 6e édition du Festival international du Film sur les Handicaps (FIFH), les Rencontres autour du handicap s’enrichissent cette année du Défi 82 h. Ce défi, supervisé par Martin Fournier, scénariste et maître de conférences à l’Université Lumière Lyon 2, mettra en compétition les étudiants du master cinéma de l’université. En quatre jours, ces étudiants devront réaliser quatre courts-métrages, de l’écriture du scénario à l’audiodescription, sur des thèmes liés aux handicaps visibles et invisibles. Les meilleures productions seront récompensées lors de la soirée du 13 février à l’Institut Lumière. Le jury de la sélection « Fais-moi du cinéma », présidé par Nicolas Vannier, producteur d’Orly Films, est composé de personnalités telles que la Princesse du Cambodge Sylvia Sisowath, Philippe Lefait, Nathalie Perrin-Gilbert, Agnès Raux, Marie-Claire Mezerette, Valérie Fadini, Patricia Malissart et Martin Fournier.

Partenariat avec le Festival International du Film sur les Handicaps

Cette année, les Rencontres autour du handicap s’intègrent dans une programmation plus large en collaboration avec le FIFH. Ce partenariat enrichit les événements de la semaine et offre une plateforme pour sensibiliser un public plus large aux défis et réalités des personnes en situation de handicap. Le festival est une occasion unique de mettre en lumière des productions cinématographiques engagées et de promouvoir une meilleure compréhension et inclusion des personnes en situation de handicap dans la société.

► Consulter le programme complet des Rencontres autour du Handicap : https://www.univ-lyon2.fr/radh
► En savoir plus sur l’édition 2024 du FIFH : https://www.univ-lyon2.fr/vie-des-campus/cinema-festival-international-du-film-sur-les-handicaps-fifh-2024

37e Edition du PRIX TURGOT 2024 : un événement pour la littérature économique et financière

Le Comité de présélection du PRIX TURGOT 2024 présidé par Jean-Jacques Pluchart a lu un total de 195 ouvrages publiés en 2023 et a rédigé 96 chroniques qui ont été publiées dans une douzaine de revues et sites internet.

Les nommés du GRAND PRIX TURGOT

Les nommés en lice pour le GRAND PRIX TURGOT cette année sont Thomas ANGELETTI (L’invention de l’économie française, Éditions Presses de Sciences Po), Fabien BOUGLE (Guerre de l’énergie, Éditions Le Rocher), Brigitte DUVIEUSART et Luc TAYART (La philanthropie, Un regard Européen, Éditions Économica), Xavier JARAVEL (Marie Curie habite dans le Morbihan. Démocratiser l’innovation, Éditions Le Seuil) et Alain QUINET (Économie de la guerre, Éditions Économica).

Le Grand Jury présidé par Jean-Claude TRICHET s’est réuni le vendredi 15 décembre 2023 pour entendre les 6 auteurs sélectionnés. Le verdict sera rendu le mardi 19 mars 2024 prochain à Bercy.

Cinq PRIX SPECIAUX

Seront également à l’honneur lors de la cérémonie du palmarès différents auteurs pour cinq PRIX SPECIAUX :

  • Prix des ouvrages collectifs (Stéphane TREBUCQ et Rémi DEMERSSEMAN, Le grand livre de la RSE, Éditions Dunod),
  • Prix du jeune auteur (Xavier JARAVEL, Marie Curie habite dans le Morbihan. Démocratiser l’innovation, Éditions Le Seuil),
  • Prix du manuel économique et managérial (Yann LE FUR, Pascal QUIRY et Pierre VERNIMMEN Finance d’entreprise, Vernimmen 22e édition, Éditions Dalloz),
  • Prix spécial francophone (Michel MAILLOUX, Robots financiers et IA, Éditions Franel) et Prix DFCG (Jean-Michel HUET et Franck PIGNEDE, La valorisation des actifs, Éditions Pearson France).
  • Enfin, un Prix pour « action exceptionnelle en faveur de la culture économique » sera remis à une personnalité dont le nom sera dévoilé le jour de la cérémonie.

La 37e Edition du PRIX TURGOT

« À l’instar des autres PRIX TURGOT, cette 37e édition se distingue par la grande diversité des thématiques traitées : innovation, énergie, philanthropie, management, développement durable ou encore intelligence artificielle sont à l’honneur, en ligne avec les préoccupations contemporaines et les grandes transformations économiques et géopolitiques en cours » souligne la Présidente du PRIX TURGOT Kathleen Wantz-O’Rourke, félicitant tous les auteurs sélectionnés ainsi que le travail remarquable du Comité de présélection

Le PRIX TURGOT est présidé depuis 2023 par Kathleen Wantz-O’Rourke, ancienne élève de l’Institut de Haute Finance, administratrice et membre du Grand Jury du PRIX TURGOT, mais également Directrice Financière et membre du Comité Exécutif du Groupe SUEZ à compter du 15 mars 2024.

L’organisation du Prix sous le parrainage du ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté numérique contribue chaque année à apporter à ce grand rendez-vous un rayonnement considérable à la littérature économique et financière.

Mardi 19 mars 2024 à 17:30
Ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté numérique

Contact : turgot37@outlook.fr

États-généraux de l’information : suite et pas encore fin

Après avoir donné la parole au Conseil de Déontologie journalistique et de médiation et à la Commission de la Carte dans le numéro 324, nous donnons la parole aux journalistes dont les organisations signataires ont adressé cette participation à la réflexion globale dont la synthèse rappelons le devrait paraître en juin 2024.

États généraux de l’information : faire entendre la voix des journalistes

Garantir le droit à « une information libre, indépendante et fiable » : c’est l’enjeu des « États généraux de l’information », promis par Emmanuel Macron au printemps 2022, finalement lancés le mardi 3 octobre dernier. Cinq groupes de travail seront constitués afin de plancher sur les défis de notre profession. Lutte contre la désinformation et les ingérences étrangères, rôle de l’information dans la qualité du débat démocratique, ou encore « avenir des médias et du journalisme » seront, entre autres, au menu des échanges qui devront déboucher sur des propositions de réformes à l’été 2024.

Confrontés à la défiance croissante du public, aux atteintes au secret des sources, à la remise en cause de leur indépendance, les journalistes sont demandeurs d’évolutions législatives leur permettant d’exercer leur profession dans de bonnes conditions, pour délivrer une information de qualité, au profit des citoyens.

Pourtant, alors qu’ils sont concernés au premier chef, les journalistes et leurs représentants n’ont à aucun moment été associés à la préparation de ces États généraux. Certes, les professionnels peuvent déposer une contribution… au même titre que n’importe qui, la « participation citoyenne » étant ouverte à tous. Les organisations syndicales représentatives des journalistes, déjà, s’en sont émues dans un communiqué commun.

Nous, associations de journalistes, rassemblons des professionnels de tous horizons, généralistes ou spécialisés, exerçant dans tout type de médias. Chacune à notre façon, nous œuvrons à l’amélioration de nos pratiques professionnelles. Actions de formation ou de sensibilisation, rencontres entre pairs ou avec des experts, retours d’expériences sont autant de moyens d’aider nos consœurs et confrères à progresser, et à délivrer au public une information de qualité.

À ce titre, nous demandons à pouvoir porter la voix des journalistes dans le cadre des États généraux.

Signataires (par ordre alphabétique)

  • Association des diplômés de l’IJBA et de l’IUT de journalisme de Bordeaux
  • Association française des journalistes agricoles, de l’alimentation, de l’environnement et de la ruralité (Afja)
  • Association des journalistes antiracistes et racisé•e•s (Ajar)
  • Association des journalistes de la construction et des activités de la maison (Ajcam)
  • Association des journalistes européens (AJE France)
  • Association des journalistes de l’éducation (Ajéduc)
  • Association des journalistes économiques et financiers (Ajef)
  • Association des journalistes de l’habitatet de la ville (Ajibat)
  • Association des journalistes de l’information sociale (Ajis)
  • Association des journalistes d’information sur les religions (Ajir)
  • Association des journalistes du jardin et de l’horticulture (AJJH)
  • Association des journalistes médias (AJM)
  • Association des journalistes médicaux de la presse grand public (AJMed)
  • Association des journalistes des petites et moyennes entreprises (AJPME)
  • Association des journalistes de la presse scientifique d’information (AJSPI)
  • Association des journalistes du tourisme (AJT)
  • Association des journalistes pour la transparence (AJT)
  • Association nationale des journalistes de l’assurance (Anja)
  • Association de la presse ministérielle ou accréditée
  • Collectif Tu piges
  • Fédération internationale des journalistes (FIJ)
  • La Chance
  • Profession Pigiste

n°324 – Mobilisé(e)s

Rassurons tout d’abord nos lecteurs ! Non La RSG n’entend pas donner dans la fable de l’écriture qui n’a d’inclusive que le nom et ne satisfait que quelques irrédentistes germanopratins! Mobilisé est au féminin comme au pluriel, un participe passé mis à peu près à toutes les sauces et employé sans vergogne par à peu près toute personne disposant d’une once de pouvoir ! Est-ce parce que la crise sanitaire du Covid-19 est apparue en mars, mois dédié depuis Rome au dieu de la guerre, que nos gouvernants ont décidé d’utiliser ces métaphores belliqueuses. Il faut dire que parmi eux, peu ont connu l’armée et le service militaire. Le dernier poilu, tout comme le dernier Compagnon de la Libération ont été portés en terre. Les derniers combattants de la 2nde (que nous préférons à 2e) guerre mondiale sont désormais peu nombreux et très âgés. Alors, faute d’une véritable mobilisation générale, la dernière date de septembre 1939, il fallait bien ranimer cette flamme aux connotations guerrières et dont les synonymes sont : « enrégimenté », « recruté », « embrigadé » ou « rappelé » comme le contingent le fut en Algérie, après « la journée des tomates » du 6 février 1956 avec un service qui passa de 18 à 30 mois. N’est pas Guy Mollet qui veut !

par Philippe Naszályi – Directeur de La RSG

https://doi.org/10.3917/rsg.324.0001

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Tout gouvernant, cherche toujours ces possibilités de gloire sur le terrain militaire. N. Sarkozy et D. Cameron (un patronyme évocateur !) à Benghazi, le 15 septembre 2011, F. Hollande (et L. Fabius) à Tombouctou et Bamako, le 2 février 2013 avaient eu la leur. Il appartenait à leur double héritier de trouver la sienne. Il en décida d’une, le 16 mars 2020, d’une forme inusitée : la guerre sanitaire. Il n’est pas question ici de railler après coup et de manière parfaitement anachronique, les peurs qui ont surgi devant cette menace inconnue et imprévisible d’un virus chinois. Cela ne serait ni sérieux ni intellectuellement honnête. Si une loi d’amnistie ne vient pas, opportunément pour certains[1], tout balayer. Il importera à la justice peut-être, aux historiens plus sûrement, d’évaluer les situations d’alors avec leur origine, de dégager les responsabilités s’il y en a et d’en tirer les leçons.

Notre propos est plutôt de constater que la guerre sanitaire proclamée en 2020 a entraîné depuis une floraison de « mobilisations ». Il semble d’ailleurs que moins il y a d’action concrète, plus le discoureur se dit mobilisé avec ses troupes : une sorte de « drôle de guerre » sanitaire ! Rappelons que la précédente « drôle de guerre », la véritable, sur le front occidental, en France, avait duré quand même huit mois et sept jours. Elle s’acheva en 1940, un jour funeste, le 10 mai, pour faire place à une cuisante défaite.

Le 27 septembre 2023, Élisabeth Borne décrète la « mobilisation générale » contre le harcèlement scolaire. Le 26 octobre, la même promet une « mobilisation générale » en réponse aux émeutes, avant le 13 novembre de sonner la mobilisation des fonds européens. Europe que dès le 16 septembre, elle appelait à la mobilisation et à la solidarité avec l’Italie !

Il est vrai que le 26 avril, toujours en 2023, dans le cadre des « 100 jours », elle avait mobilisé 150 policiers et gendarmes supplémentaires à la frontière italienne. Après quatorze journées de mobilisation réelle des Français contre son texte de réforme des retraites, la Première ministre ne pouvait, par ce vocabulaire belliqueux, qu’essayer de se donner une contenance pour exister.

Mais revenons-en à l’origine de l’emploi disproportionné de ces termes : la crise sanitaire du Covid-19, en 2020. Déjà quelques jours avant la proclamation de la guerre sanitaire, dans un discours[2], le Ministre de la santé, avait utilisé pas moins de treize fois, les vocables « mobilisé(e)s » ou « mobilisation », « exceptionnelle » pour le personnel soignant bien sûr, mais aussi pour le Gouvernement, ses équipes, les agences sanitaires (on a pu apprécié en Île-de-France les fruits !), le consortium REACTing pour le partage d’information scientifique, les directeurs et enseignants et toutes les équipes enseignantes pour le travail à distance, l’hôpital d’Annecy et tout un chacun, avec un doute toutefois sur la « mobilisation » des électeurs au premier tour des Municipales !

Cela fait beaucoup et cela augurait de la suite !

Pas plus que la conjugaison du verbe « assumer », précédé de tous les pronoms personnels n’est une réalité pour les politiciens[3], l’usage répété de la mobilisation ne correspond à rien de réel et n’a même pas une vertu symbolique ! C’est le vide sidéral du discours politique qui, confronté aux événements, témoigne de l’inanité, de la vacuité et de l’emphase. Pas de quoi réconcilier les Français avec leur démocratie mise à mal avec la « lâche tout », petit néologisme, à l’usage des couleuvres avalées par le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel durant cette crise sanitaire en France quant au respect des libertés publiques !

L’un des piliers de la démocratie repose sur la Liberté de la Presse. L’Europe en janvier-mars 2022 avait appelé à une consultation citoyenne sur la liberté des médias. Le 15 décembre 2023, le Règlement européen au nom, on ne sait pas bien pourquoi enanglais, Media Fredom Act (EMFA), fait l’objet d’un accord entre le Parlement et la Conseil de l’UE. La suite devrait venir.

En France, des États généraux de l’information convoqués par la Président de la République, le 3 octobre dernier, devraient s’achever en juin 2024. Nous ne sommes pas certains que ces États-généraux comme les nombreux débats depuis 2017, n’accouchent pas d’une souris. Nous ne sommes pas certains non plus que le « Comité de Pilotage », nommé par le Chef de l’État, ait une légitimité forte autre que celle d’être proche du pouvoir en place. Toutefois, en cette année olympique, « l’essentiel est de participer » ! Espérons que cette participation ne soit pas considérée un jour comme une collaboration connivente d’un recul de plus de cette liberté garantie en France depuis la loi du 29 juillet 1881 !

Les deux institutions dont nous présentons les contributions (page 59) sont, elles, dotées d’une réelle légitimité :

Le CDJM, Conseil de Déontologie journalistique et de médiation, institution libre et associative récente puisque fondée le 2 décembre 2019, est un « organe professionnel d’autorégulation, indépendant de l’État, une instance de médiation et d’arbitrage entre les médias, les rédactions et leurs publics ».

Il entend promouvoir la réflexion et la concertation pour les professionnels et servir de pédagogie envers les publics. Le CDJM est composé de trois collèges : les représentants des journalistes, des éditeurs et des publics. (page 60)

La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), plus connue sous l’appellation de la « commission de la carte de presse », est bien plus ancienne puisqu’instituée par la loi en 1935. C’est aussi une commission paritaire entre les éditeurs-employeurs et les journalistes. (page 62).

La presse est certes constituée d’entreprises plus ou moins grandes dans le cadre de l’économie de marché mais avec un statut particulier puisque l’information qu’elle soit politique, générale, économique, culturelle, scientifique ou de loisirs et de sports… n’est pas un produit comme un autre.

La dépendance à l’argent en général, souvent incarnée par la publicité en est un écueil certain puisqu’indispensable et en même temps aux effets qui peuvent être dangereux pour la liberté. Ayons toujours présente cette réponse de feu le patron de TF1 : dans une perspective business, (…) soyons réalistes, à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-cola, par exemple, à vendre son produit (…) . Pour que le message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible[4].

Espérons que la France, pays pro business, selon Manuel Valls, déjà en 2015[5], devenue depuis 2017, la « start-up nation », à l’issue de ces États-généraux où les citoyens ne sont guère partie-prenante, ne tordent pas la liberté de la Presse, et donc la démocratie, à l’aune de préceptes de Patrick Le Lay !

Cette démocratie est aussi celle de la santé, nous avons organisé en ce sens, avec le CNAM Paris, le 20 juin 2023, un colloque intitulé :

Pouvoir d’agir des usagers : bilan et perspectives de la démocratie en santé. Ce premier évènement dont les publications paraîtront en 2024, sera suivi d’un autre colloque, le 13 juin 2024, toujours avec le CNAM Paris et cette année les Universités du Québec sur le thème : Pouvoir d’agir des usagers en France et au Québec : partage de connaissances pour une plus grande démocratie en santé. Du fait des distances, il se tiendra en visioconférence.

(Appel à communication en 4e page de couverture de ce numéro) Remercions Sandra Bertezène qui dirige notre partenaire, la chaire de Gestion des services de santé du Conservatoire National des Arts et Métiers et sa collègue Fatima Yatim de faire le pont entre ces deux colloques, posant la question de recherche fondatrice : Quel cadre épistémologique pour la démocratie en santé ? (page 11)

Comme l’on vient de le voir, avec ironie, la Covid a laissé une empreinte guerrière sur le vocabulaire politique. La crise sanitaire elle, a eu un impact sur les organisations et des effets sur les populations. Ce sont les titres des deux dossiers de ce numéro qui « encadrent » les contributions aux États-généraux de la presse que nous venons de présenter.

Comme toujours notre revue ne limite pas son champ géographique et culturel. Nous sommes ravis que des chercheurs de tous les continents nous apportent leurs analyses de terrain et leurs expériences.

Les risques de dépendance accrus pour la génération Z en lien avec les enceintes connectées, les perceptions différentes entre les hommes et les femmes du télétravail ou le référentiel comptable des entités à but non lucratif au sein de l’espace de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires, ont subi les effets de la crise sanitaire ! Tout cela est notre premier dossier.

• La vaccination contre la Covid-19 quant à elle, vaste sujet qui suscite tant de polémiques en France depuis 2021, peut avec très grand profit, être vue depuis le vaste continent africain, qui, reconnaissons-le, a plus de choses à nous apprendre que nous ne le pensons. C’est le comportement de Consommation Santé d’une part et une étude sociodémographique qui analyse les déterminants de l’adoption du vaccin d’autre part qui constituent le second dossier.

Si la crise sanitaire a bien changé nombre de comportements, ne renonçons pas à exercer tout esprit critique qui fonde la recherche scientifique et acceptons de débattre de tout avec tous, en toute liberté, pour défendre la liberté de la presse, quelle qu’elle soit, qu’elle partage ou non nos idées. Nous serons alors mobilisés pour de vrai et pour de vraies valeurs !


1. Philippe Naszályi, « Gestion du Covid-19 : un modèle de Kakistocratie, où règnent les médiocres ! », 20 juin 2020, Revue Politique et Parlementaire, https://www .revuepolitique.fr/

2. Déclaration de M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, sur les mesures pour lutter contre l’épidémie du coronavirus, à Paris le 4 mars 2020.

3. Philippe Naszályi, « Assumer », La Revue des Sciences de Gestion, n°323, page1-2, octobre-novembre 2023

4. Patrick Le Lay, PDg de TF1, « The digital Deluge », « The Harold Innis lecture », Innis College, Université de Toronto, 16 novembre 2000, cité par Mario Cardinal : « Il ne faut pas toujours croire les journalistes », Bayard Canada, Montréal 2005, page 49.

5. Manuel Valls, « La France est un pays attractif, c’est un pays pro-entreprises, un pays pro-business, un pays qui avance et qui se réforme”, Pékin, 30 janvier 2015, https://www.gouvernement.fr/actualite/3257-la-france-est-un-pays-attractif-c-est-un-pays-pro-entreprises-un-pays-pro-business-un-pays-qui.

L’Université Paris-Saclay lance un cycle de conférences « Nos belles histoires »

L’Université Paris-Saclay inaugure un nouveau cycle de conférences d’alumni à destination notamment de sa communauté étudiante. « Nos belles histoires » donneront la parole à des personnalités aux parcours inspirants. La conférence de lancement du mardi 12 décembre 2023, aura eu l’honneur d’accueillir l’informaticien et ingénieur logiciel Bertrand Serlet – qui se décrit lui-même comme électron libre – sous la forme d’un dialogue avec Michel Safars, entrepreneur et professeur en stratégie & entrepreneuriat à HEC Paris.

À destination des étudiants, les conférences de ce cycle « Nos belles histoires » se présenteront sous la forme d’un dialogue entre deux alumni de la même thématique ou du même écosystème et mettront en valeur une filière, une formation, un domaine de recherche, un écosystème, ou encore un chemin professionnel. Fait original de ces conférences, chacune se conçoit comme un dialogue de 30 à 45 minutes entre une personnalité exceptionnelle et inspirante pour les étudiants, issue de l’Université Paris-Saclay et un interlocuteur ou une interlocutrice, également originaire de l’Université et évoluant dans un domaine ou un écosystème proche de la personnalité invitée. Un temps de questions-réponses avec le public est prévu au terme de ce dialogue.

Le 12 décembre 2023, Bertrand Serlet était interrogé par Michel Safars

Diplômé d’un master de mathématiques de l’ENS Paris-Saclay, docteur en informatique de l’Université Paris-Saclay, Bertrand Serlet a commencé sa carrière en tant que chercheur chez Inria. Expatrié aux États-Unis, il a rejoint Xerox PARC, puis les entreprises NeXT et Apple, créées par Steve Jobs, où il a joué un rôle clé dans le développement de systèmes d’exploitation et de technologies logicielles. Il est également le cofondateur de la start-up Fungible et a récemment été vice-président software engineering chez Microsoft.

Diplômé d’un DUT mesures physiques de l’Université Paris-Saclay, Michel Safars est un entrepreneur et professeur en stratégie & entrepreneuriat à HEC Paris. Il est le fondateur de xCUB, un programme complet de création et de maturation de PME innovantes soutenu par des grandes entreprises souhaitant développer leur activité par des innovations soutenables, dont le marché a besoin et rapidement intégrables.

L’événement sera suivi d’un cocktail.

Informations pratiques

  • Mardi 12 décembre 2023 à 18h30
  • Grand amphithéâtre de l’Institut Pascal, 530 rue André Rivière, 91400 ORSAY
  • Durée approximative de la conférence : 1h30

Une retransmission de la conférence en direct sera disponible sur le site de l’Université.

Madagascar : Déploiement d’une mission électorale de la Francophonie

A l’invitation des autorités malgaches, la Secrétaire générale de la Francophonie, Son Excellence Madame Louise MUSHIKIWABO, déploie une mission électorale de la Francophonie (MEF) à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle du 16 novembre 2023 à Madagascar.

Conduite par S.E. Mme Madame Micheline CALMY-REY, ancienne Présidente de la Confédération Suisse, et Envoyée spéciale de la Secrétaire générale pour Madagascar, la MEF, composée de personnalités et d’experts issus de plusieurs pays francophones, séjournera à Antananarivo du 13 au 20 novembre 2023.
Cette MEF qui s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement des processus démocratiques dans l’espace francophone, conformément aux dispositions de la Déclaration de Bamako (2000), rencontrera les principaux acteurs et institutions impliqués dans la préparation et la conduite du processus électoral, les représentants de la société civile ainsi que les partenaires internationaux sur place.

Le jour du scrutin, les membres de la MEF se rendront dans certains centres de vote d’Antananarivo et ses environs et évalueront le déroulement des opérations électorales en s’appuyant également sur les observations des partenaires de l’OIF au sein des organisations de la société civile malgache.

Depuis un an l’OIF apporte un appui multidimensionnel au processus électoral malgache en cours dans les domaines suivants : audit du registre électoral national et des listes électorales ; soutien à des organisations féminines et de la société civile ainsi qu’aux responsables de médias pour renforcer la sensibilisation et la participation des femmes et des jeunes aux élections, soutien à l’observation électorale nationale, formation des journalistes à la couverture équilibrée des activités politiques et à lutter contre la désinformation.

A l’issue du processus électoral, les constats et conclusions de la mission feront l’objet d’un rapport qui formulera des recommandations en vue du renforcement du système électoral et de la démocratie à Madagascar.

MADE IN FRANCE « ENSEMBLE » : rejoignez la pétition !

Depuis 12 ans Guillaume Gibault – le fameux Président du Slip Français – s’engage pour la fabrication française avec ses 80 partenaires industriels et de tous ceux qui font vivre le Made in France avec lui.
Depuis des mois ce collectif alerte sur le besoin de donner un vrai cap et cadre stratégique et à ce sujet. Depuis des semaines ils attendent des réponses des pouvoirs publics sur leurs propositions concrètes. Pourtant, rien ne bouge.

Le Made in France est bon pour le pays

Plus d’emploi, plus de lien social, moins d’impact carbone le Made in France est pourtant l’évidence et chacun appelle à la reconquête industrielle.

Dans le contexte économique difficile actuel, il est impératif de soutenir les entreprises qui font le choix de fabriquer en France. Elles défendent une certaine vision du monde, un modèle social et 3,2 millions d’emplois en France qui sont autant d’histoires, de familles, de vies.

Ensemble, rendons l’impossible possible !

À la veille de l’incontournable salon du Made In France, les citoyens peuvent décider que cela change. C’est pourquoi Guillaume Gibault appelle à déposer votre signature.

Une signature pour une pétition nationale pour un projet de loi en faveur des entreprises du Made in France.

Une pétition pour composer un collectif de 100.000 citoyens dans une demande claire aux pouvoirs publics : La mise en place d’un cadre économique en faveur des entreprises fabriquant en France.

L’objectif : atteindre 100.000 signatures avant la fin de l’année afin que ce cadre nécessaire à une reconquête industrielle soit débattu et décidé à l’Assemblée nationale.

“Particuliers, entreprises, associations, fédérations, signez, relayez, partagez… on compte sur vous” précise Guillaume Gibault.

#madeinfranceensemble

MADE IN FRANCE ENSEMBLE !

SIGNEZ LA PÉTITION EN FAVEUR DE LA FABRICATION FRANÇAISE ET SOUTENEZ LES PROJETS MADE IN FRANCE !

Je signe la pétition !

Le XIXe Sommet de la Francophonie en France sous le signe de la création, l’innovation et l’entreprenariat en français

Au terme de la 44e Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) qui s’est tenue à Yaoundé, au Cameroun, ces 4 et 5 novembre 2023, la France a reçu de la Tunisie la présidence de la CMF pour les deux prochaines années, au titre de pays hôte du XIXe Sommet de la Francophonie qu’elle accueillera en octobre 2024. La délégation française à Yaoundé était emmenée par la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Madame Catherine Colonna. 

Aux côtés de la Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Louise Mushikiwabo, la Secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des partenariats internationaux, Mme Chrysoula Zacharopoulou, a présenté les enjeux de ce prochain Sommet aux États et gouvernement membres de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Le Sommet de la Francophonie 2024

Le Sommet de la Francophonie s’ouvrira, le 4 octobre 2024, à la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, lieu entièrement dédié à la langue française et aux cultures francophones, inauguré le 30 octobre dernier par le Président de la République, Emmanuel Macron. Le Sommet se poursuivra à Paris le 5 octobre 2024.

Le XIXe Sommet de la Francophonie sera un événement majeur, tant sur le plan diplomatique, que politique, économique et culturel, avec la langue française en trait d’union. En France, il sera l’un des temps forts internationaux de l’année 2024 avec l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques.

La France et l’OIF

La France et l’OIF nourrissent l’ambition de promouvoir une Francophonie au service des peuples, d’en démontrer les dynamiques et les opportunités.

La France et l’OIF sont convenus que la créativité, l’innovation et l’entreprenariat dans la diversité de l’espace francophone seront placées au cœur de l’événement. La Francophonie est en effet un formidable vecteur de débats intellectuels, de création et d’emploi et le monde francophone est porteur de talents et d’opportunités dont nous devons être fiers. La thématique retenue invitera chacune et chacun à « Créer, innover et entreprendre en français ».

Pour illustrer ce thème, la France a souhaité organiser, en marge du Sommet, un Festival de la francophonie, afin de valoriser une Francophonie dynamique auprès des Françaises et des Français et de l’ensemble de la communauté francophone. Ce Festival, bâti en dialogue avec l’OIF, ses Etats membres et les sociétés civiles, contribuera à la perception d’une francophonie ouverte, vivante, plurilingue, contemporaine, utile et attractive. Il permettra de valoriser la vitalité des scènes culturelles, académiques, scientifiques et entrepreneuriales francophones, et s’étendra à tout le territoire métropolitain et ultramarin, mais aussi en ligne et dans tout l’espace francophone.

À Paris, il intégrera un Village de la Francophonie, organisé conjointement avec l’Organisation internationale de la Francophonie et ses États et gouvernements membres participant au Sommet.

L’OIF compte 88 États et gouvernements : 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs.

Pour plus de renseignements sur la Francophonie : www.francophonie.org

n°323 – Assumer

Il y a bien longtemps que, comme nombre de nos compatriotes, je suis fasciné par l’utilisation d’un verbe par tout ce qui compte dans le personnel politique français : Un usage à tort et à travers d’« assumer ». Un peu benoîtement, ce mot avait pour moi un sens fort et concernait des situations plutôt cornéliennes. Dans les Mémoires de Guerre du « plus illustre des Français », on trouve ce qui est le véritable sens d’assumer dans son amplitude et sa réalité tragique : « en ce moment, le pire de notre histoire, c’était à moi d’assumer la France[1]. »

par Philippe Naszályi – Directeur de La RSG

https://doi.org/10.3917/rsg.323.0001

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Il y a bien longtemps que, comme nombre de nos compatriotes, je suis fasciné par l’utilisation d’un verbe par tout ce qui compte dans le personnel politique français : Un usage à tort et à travers d’« assumer ». Un peu benoîtement, ce mot avait pour moi un sens fort et concernait des situations plutôt cornéliennes. Dans les Mémoires de Guerre du « plus illustre des Français », on trouve ce qui est le véritable sens d’assumer dans son amplitude et sa réalité tragique : « en ce moment, le pire de notre histoire, c’était à moi d’assumer la France[1]. »

Hors, assumer est l’un des mots les plus employés par l’actuel Président français, successeur très lointain du Général, et par ses nombreux affidés. Utilisé à peu près pour tout et son contraire, on n’est pas certain que l’actuel locataire de l’Élysée ait bien compris le sens de ce mot et son implication pour lui. Quant à nous « le vide effrayant du renoncement général » nous saute immédiatement aux yeux avec la même évidence, mutatis mutandis, que ce décrivait Charles de Gaulle : « Une clique de politiciens tarés, d’affairistes sans honneur, de fonctionnaires arrivistes et de mauvais généraux se ruait à l’usurpation en même temps qu’à la servitude[2] » a repris le pouvoir. Les « profiteurs d’abandon » et « les débrouillards de la décadence[3] », comme en 1948, tiennent de nouveau le haut du pavé !

Mais revenons à ce verbe si usuel dans le vocabulaire de nos politiciens. Assumer, c’est une double responsabilité. En effet, le préfixe (rare) latin « sum », dans l’esprit du grec « syn », « avec », est renforcé par le préfixe « ad » qui lui, indique la direction et vient parfaire le verbe « emere », prendre. Assumer, c’est donc, une action forte voire très forte, qui implique un engagement personnel par ces deux préfixes qui s’additionnent.

Assumer, c’est prendre sur soi tout le poids d’une situation et revêtir une sorte de tunique comme Nessus. Cela ne peut pas être évidemment imposer à d’autres les peines des décisions qu’on a prises !

On ne peut s’empêcher à ce niveau étymologique de se rappeler également qu’en latin courant le supin d’assumere, assumptum, est aussi devenu adsumentum, qui se traduit par « morceau de rapiéçage ». Voilà bien le sens figuré qu’il convient d’entendre chaque fois que ces doctes politiciens se targuent d’assumer à propos de tous les sujets.

Voilà bien le véritable sens de la politique assumée par ces gens-là !

Ainsi, assumer la réforme des retraites, c’est donc tout simplement dénaturer le sens même du verbe, le détourner, le torde jusqu’à le rendre méconnaissable. Ce n’est pas le Ministre du Travail, la Première-ministre ou le Président qui assument[4], mais l’ensemble des Français, hormis ceux qui, bien tranquilles, sont déjà à la retraite et souvent approuvent cette mesure pour les autres ! C’est l’ensemble des travailleurs qui vont attendre deux ans de plus pour avoir accès au repos.

En fait, assumer, qui signifie prendre pour soi la pénibilité de l’action, est devenu : « je vous fait mal, je vous enferme, je vous insulte mais rassurez-vous, je me fiche complètement de votre avis, de votre souffrance, de votre opposition, et si vous ne m’aimez pas, en fait, cela me va très bien, c’est cela que j’assume ! »

Je partage l’avis de mon confrère de Libération qui faisait justement remarquer, il y a peu, dans une tribune, sur France Inter, qu’« assumer » signifie aujourd’hui « se foutre complètement de toute morale[5] ! »

Déjà en 2017, toujours sur France Inter, Fréderic Seys, se moquant de l’emploi déjà fréquent de « j’assume », par le « nouveau monde » politique fraichement élu, constatait qu’« en français de l’ancien monde », « j’assume » se disait « circulez, il n’y a rien à voir[6] ».

Autrement dit, cette « nouvelle formule magique » vise à couper court à tout débat, toute interrogation mais aussi à toute recherche et à toute réflexion ! Nous ne sommes donc pas, loin de là, les seuls à nous en plaindre et à fustiger cet emploi excessif voire scandaleux. Rien d’original donc pourriez-vous dire !

Et bien, non ! Car constater le vide de la pensée politique et son immoralité ne nous semble pas suffisant. Le numéro que nous introduisons par cette dénonciation, se veut aussi jeu de mots : assumer, c’est donc « prendre en compte » les faits, les réalités et leurs conséquences.

Voilà pourquoi prendre en compte, inspire le premier dossier : Rôle de l’État : fiscalité et organisation comptable qui débute par un article qui décrit « les relations entre le niveau d’imposition et la gouvernance d’entreprise dans le contexte français » (page 11). Sur la même thématique, mais à partir de l’étude de 269 entreprises au Cameroun, nous nous interrogeons sur la promotion des investissements à l’aune des incitations fiscales et de son optimisation (page 25). Le dernier article de ce premier dossier s’illustre en Asie cette fois et en particulier au Viet Nam par une prise en compte de la perception par les professionnels des réformes comptables

voulues par l’État ! (page 35).

Poursuivant cheminement méthodologique de la prise en compte : La gestion comptable et les performances entrepreneuriales, déroule une étude sur la « qualité de l’information comptable et la performance d’entreprise » (page 53). Prenant source au Maroc, (page 67), les auteurs s’interrogent sur la création de richesse par la valeur ajoutée sur une longue durée (2004-2018) et en analysant 136 sociétés (68 firmes initiatrices et 68 entreprises de contrôle) ; Enfin, dans la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), créée en 1994, et qui compte six pays, l’étude présentée ici (page 79), démontre « que la méconnaissance ou l’inadéquation de certains éléments clés de la flexibilité organisationnelle dans le management des Établissements de microfinance (EMF) serait à l’origine de leur disparition précoce ».

Ces six articles, inspirés d’exemples bien au-delà des frontières hexagonales ou des lieux géographiquement restreints, étudiés exclusivement par les auteurs du mainstream qui nous fait tant de mal, apportent une ouverture à tous les gestionnaires qui ne croient pas que la science se limite à copier médiocrement mais à se comparer, s’enrichir des autres et s’inspirer de modèles différents.

Nous sommes fidèles à notre conviction réaffirmée depuis près de 60 ans que la comparaison des différents modes de gestion selon les cultures, est la seule voie d’un progrès collectif : Diriger, c’est obtenir un résultat par d’autres que soi et c’est aussi être responsable de ce que d’autres ont fait[7], c’est à coup sûr cela assumer et nous assumons donc ces choix d’ouverture aux autres !


1. Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome i, « l’Appel (1940-1942) », 1954, Paris, Plon, p. 73.

2. Charles de Gaulle, Discours prononcé au comité national français d’Égypte et diffusé par la radio de Londres, 18 juin 1941.

3. Charles de Gaulle, Discours prononcé au Vélodrome d’hiver, aux délégués des groupes d’entreprises du RPF, 14 décembre 1948.

4. Réforme des retraites : Emmanuel Macron assume son texte, 22 mars 2023, France Info.

5. Dov Alfon, directeur de la publication et de la rédaction du journal Libération, France Inter, lundi 10 octobre 2022.

6. 21 décembre 2017.

7. Octave Gélinier, 1963, Fonctions et tâches de direction générale.

n°321-322 – Éthique et/ou Ordre moral ?

Le Monde des affaires, comme celui de la politique ont tendance, sous l’inspiration du pays de la prohibition, de la ségrégation raciale et du maccarthysme, à épouser les modes qui passent.

Peut-on alors classer l’utilisation du mot « éthique » dans cette catégorie des pensées qui passent avec d’autant plus de facilité qu’elles sont accolées à des réalités antithétiques.

par Philippe Naszályi – Directeur de La RSG

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Les affaires, c’est aussi l’expression pour désigner les points les moins honnêtes d’une situation politique, économique, juridique. Les Panama papers en 1976, sont un amusant clin d’œil éponyme au scandale de Panama (1891-1892) qui éclaboussa, outre Ferdinand de Lesseps et Gustave Eiffel, plus de 100 parlementaires français qui avaient touché de l’argent : « les chéquards », et parmi eux, le futur « Père la Victoire », Clemenceau !

Les Panoma papers, après les Pantagone papers de 1971 et avant les Pandora papers de l’automne 2021 sont ces révélation d’une certaine presse au nom d’une morale, de la morale (?), un ensemble de principes éthiques qui séparent les bons et mauvais comportements des organisations !

Mais, dans un univers où le principe du profit illimité et de la mesure par l’argent de tout ou presque, il est comique de chercher appui sur la morale pour se justifier ! Ne serait-ce pas au fond une vaste Tartufferie entre membres de la même caste ! Il n’y a en fait qu’une différence de degrés entre l’argent gagné honnêtement comme tous les contes le rapportent et celui qui provient d’une spéculation, d’une découverte ou de différents moyens. Il y a une hypocrisie extrême à parler d’argent « sale » ou « propre » comme si celui-ci dont on sait qu’il n’a pas d’odeur, était d’une quelconque différence sur un compte en banque ou en monnaie sonnante et trébuchante. Seul un « ordre moral » peut définir de manière claire, mais par nature contextuelle et circonstancielle, ce qui peut se faire et qui ne le peut pas ! Or la pensée néolibérale qui prévaut depuis que les Chicago boys ont popularisé, il y a 50 ans, les théories friemanniennes grâce au Chili de Pinochet, a proclamé haut et fort que « l’État est le problème », par la voix de son plus célèbre tenant que fut Ronald Reagan[1].

Disciple de l’école autrichienne L. von Mises[2] qui serait Ukrainien aujourd’hui ou de F. Hayek[3], le Président américain, tirait sa conviction individualiste et antiétatique, non pas seulement, de la reine de « l’égoïsme rationnel » qu’était Ayn Rand[4], mais aussi d’un penseur du XIXe siècle, français de surcroît, Fréderic Bastiat[5].

« Quels sont les peuples les plus heureux, les plus moraux, les plus paisibles ?

Ceux où la loi intervient le moins dans l’activité privée ; où le gouvernement se fait le moins sentir ; où l’individualité a le plus de ressort et l’opinion publique le plus d’influence[6] ».

L’opinion publique, voilà bien un critère qui sorti des idées du siècle des Lumières peut également déboucher sur les pires « chasses à l’homme » : les lynchages (autre mot américain), les hurlements : « à mort », entendus aussi bien au passage des charrettes de condamnés, auprès des buchers des sorcières, ou des différentes manifestations, avec leurs variantes racistes, sexistes ou religieuses parait bien fragile pour établir une morale et établir « l’ordre spontané » que prône Bastiat !

John Locke, un siècle auparavant n’a pourtant pas dit autre chose en affirmant que « cette approbation ou cette désapprobation, cette louange ou ce blâme, qui par consentement tacite et secret s’installent en diverses sociétés, tribus et associations humaines à travers le monde : des actions y acquièrent crédit ou disgrâce, selon le jugement, les normes ou les habitudes du lieu[7] ».

« Normes et habitudes du lieu », sorte de Théorie des climats, voilà bien le sujet de difficultés qui fait que l’opinion publique, versatile, ne repose pas sur des valeurs intangibles mais qu’elle fluctue au gré de ses sympathies. Celles-ci peuvent être orchestrées par des campagne de médias plus ou moins honnêtes.

Or si la mesure de toute chose est la propriété qui naît de la possession des biens et de l’argent, il n’est nullement impossible que la presse, les médias d’opinion, voire les influenceurs ou quelle que puissance étrangère manipulent cette opinion.

Adulé un jour, vilipendé le lendemain sont des situations que nous observons très fréquemment !

On assiste alors, et ce n’est pas le moindre paradoxe de ces libéraux, parfois même libertariens, qui ne veulent aucune règle mais ne supportent pas non plus l’anarchie et le désordre !

Pinochet un temps, tout comme Xi Jinping depuis 20 ans sont autant de personnages dont les politiques sont agréées par R.

Reagan ou son successeur G.W. Bush. Ce n’est pas là non plus le moindre des paradoxes de l’éthique.

Sans transcendance, il n’est guère d’intangibilité des règles morales, comme le soulignait avec justesse Chateaubriand, mais là aussi, il semble que les moeurs évoluant, les choses ne soient pas si simples. Ceux qui acceptèrent qu’on brûlât des hérétiques sont désormais des tenants de l’abolition de la peine de mort et les pacifistes hindous font de nos jours les pires exactions contre les chrétiens ou les musulmans de leur pays !

À qui donc et à quoi se fier pour établir une éthique en particulier dans le mouvant monde des affaires ?

Qui fait donc la loi ? L’Autorité, comme le prône Hobbes, Auctoritas, non veritas, facit legem[8], mais quelle autorité ?

Pas celle de l’État qui doit être minimaliste, si l’on s’en réfère aux Libéraux qui prôneraient plutôt : Veritas non auctoritas facit legem[9] ! Vérité pour faire la loi, mais quelle vérité ?

Celle des mouvements hiératiques de l’opinion publique plus ou moins manipulée ou celle de ses innombrables conseils, comités, ce que l’on appelle l’« État de droit » qu’il institue dans la plupart des démocraties, à l’imitation de la Cour Suprême étasunienne, avec plus ou moins de bonheur !

Mais là aussi, qui compose ses conseils et autres cours plus ou moins suprêmes ? Les exemples tant aux États-Unis qu’en France, avec le pitoyable Conseil constitutionnel depuis les nominations en son sein de ministres en plein exercices de mandat ou des premiers ministres particulièrement concernés par des lois, après leur exercice sont là pour monter que l’absence de vertu des Dirigeants porte une grave atteinte à la crédibilité de ces super structures chargées de définir le juste et le bien et de censurer l’injuste et le mal !

Et pourtant, nous semblons depuis le Bill of Rights de 1689 et les nombreuses Déclarations des Droits qui s’en sont suivies, définir un ensemble de lois nées du « jus naturale » fondé sur l’égalité. « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée[10] » comme le proclame déjà Descartes. Le deuxième axiome semble être celui de la conservation de la vie… pour ne citer que les premières lois naturelles qui semblent proclamées par la pensée occidentale. Et F. Bastiat d’ajouter toujours dans La Loi, « Ce n’est pas parce que les hommes ont édicté des Lois que la Personnalité, la Liberté et la Propriété existent.

Au contraire, c’est parce que la Personnalité, la Liberté et la Propriété préexistent que les hommes font des Lois. « C’est aussi sur cette vérité là que s’ouvre la Déclarations de 1789 : « considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics. » Si l’on a oublié c’est ce que cela préexistait de tout temps ! Rien qu’à leur énoncé, nous comprenons toutefois toute la difficulté de leur interprétation et même de leur acceptation.

Doit-on alors encore s’intéresser à ce sujet insaisissable, indéfinissable et fluctuant pour ne pas dire polémique qu’est l’éthique ?

Et bien oui, nous l’avons osé. Sans en méconnaître la difficulté, grâce à une contribution d’articles que j’ai délégué à un rédacteur en chef invité, nous ne nous excluons pas de ces débats permanents. Un premier dossier apporte le pragmatisme nécessaire adapté à nos matières : Éthique en sciences de gestion et nouveaux modèles d’affaires.

Mais l’éthique s’est développée également dans les organisations proposant comme leur but ou comme leur contribution volontaire aux enjeux environnementaux, bien que cette acception mécanique et matérialiste avec une connotation quelque peu animiste nous semble oublier l’essentiel, la société des humains. Nous proposons donc de traiter le sujet dans son plus grand dénominateur commun, non seulement celui de la responsabilité sociale et mais aussi sociétale des entreprises.

Cela constitue le second dossier : La RSE en application : liens sociaux et performances.

Notre revue, dès les premiers travaux de recherche, toujours contre les tenants de la pensée dominante totalitaire, avait pensé que la réflexion sur la RSE était un sujet prometteur.

Nous avons publié alors, il y a 20 ans déjà, le premier colloque de l’ADERSE[11] avec ses pères fondateurs de 2002. Comme dans bien des domaines depuis 1965, notre revue a défriché, innové et pris le risque de déplaire car elle croit que c’est son rôle et depuis ce sujet a prospéré !

Dans ce sujet de la RSE comme de l’éthique le débat, la controverse et l’apport des constats et des pratiques doivent nous éviter le dogmatisme :

Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir[12].

La conclusion de la fable Les Animaux malades de la peste de Jean de la Fontaine n’a pas perdu une ride, que la justice soit rendue au nom de l’Autorité ou de l’Opinion publique !

Gardons donc la gestion hors de ce champ arbitraire et mouvant en lui évitant cet Ordre moral qu’on revoit poindre avec tous les excès de la bonne conscience, de la vérité autoproclamée et parfois même les meilleures intentions.

André Gide dans la préface qu’il rédige lui-même pour son roman L’Immoraliste[13], indique s’être contenté de « peindre et d’éclairer » pour permettre au lecteur de juger par lui-même.

C’est cet amoralisme que je fais mien !


1. In this present crisis, government is not the solution to our problem ; government is the problem », discours d’Investiture, 20 janvier 1981.

2. 1881-1973.

3. 1899-1992.

4. AynRand, (1905-1982) The Virtue of Selfishness: A New Concept of Egoism, 1964.

5. 1801-1850.

6. La Loi, 1850.

7. John Locke, Essai sur l’entendement humain, Paris, Vrin, 2001, I, p. 551.
8. Hobbes, Leviathan., c. XXVI : L’autorité et non la vérité fait la loi, 1668.

9. La vérité et non l’autorité fait la loi.

10. Discours de la Méthode.

11. La Revue des Sciences de Gestion, n° 205, février 2004, p. 59-142 https://www.decitre.fr/revues/la-revue-des-sciences-de-gestion-n-205-janvierfevrier-

2004-5552001457031.html

12. Les Animaux malades de la Peste, Jean de La Fontaine, livre vii – 1, 1678.

13. 1902.

SOLTéA, le nouveau service de répartition de la taxe d’apprentissage

Un nouveau service pour les entreprises vient d’être lancé : SOLTéA. Cette plateforme en ligne permet de répartir le solde de la taxe d’apprentissage. Le site SOLTéA est dédiée aux 1,6 million d’employeurs redevables du solde de la taxe d’apprentissage ainsi qu’aux plus de 11 000 établissements qui sont habilités à le percevoir.

Qui peut se connecter sur SOLTéA ?

En se connectant sur SOLTéA, les employeurs peuvent choisir les établissements et les formations qu’ils souhaitent soutenir. Les établissements, eux, peuvent y renseigner leurs coordonnées bancaires et ainsi recevoir les crédits affectés par les employeurs. L’article L.6131-5 du code du travail charge la Caisse des Dépôts d’affecter les fonds aux établissements destinataires. La Caisse des Dépôts a également en charge la gestion du fonds et le déploiement de SOLTéA.

La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018 ainsi que l’ordonnance du 23 juin 2021 ont réformé  la collecte et de la répartition du solde de la taxe d’apprentissage. Chaque année, cette contribution versée par les entreprises a pour objectif de soutenir le développement de formations technologiques et professionnelles, l’insertion professionnelle, l’orientation ainsi que les centres de formation d’apprentis sous la forme d’équipements ou de matériels.

Auparavant, le solde était directement versé par les employeurs assujettis aux établissements bénéficiaires. À partir de 2023, les employeurs déclarent via leur déclaration sociale nominative (DSN) et payent le solde de la taxe d’apprentissage en une fois auprès de l’Urssaf Caisse nationale ou de la Mutualité sociale agricole (MSA) qui transfèrent ensuite ce fonds à la Caisse des Dépôts. Tout se concrétise ensuite via SOLTéA, le service dématérialisé accessible à l’adresse soltea.education.gouv.fr.

Une exception demeure : les subventions sous la forme d’équipements ou de matériels pour les centres de formation d’apprentis. Les employeurs peuvent toujours effectuer celles-ci directement auprès des centres de formation d’apprentis sans passer par la plateforme.

SOLTéA, comment ça marche ?

En se connectant sur SOLTéA, les employeurs peuvent désormais directement choisir les établissements et les formations qu’ils souhaitent soutenir, et quelle partie du solde ils souhaitent leur verser. Quant aux établissements bénéficiaires, ils peuvent se connecter sur leur espace sécurisé pour vérifier et compléter leurs informations, remplir leurs coordonnées bancaires et, ainsi, recevoir les fonds qui leur ont été attribués par les employeurs. Ouverte en mai, la plateforme compte déjà près de 250 000 connections pour près de 80 000 entreprises inscrites sur la plateforme, et 64% d’établissements bénéficiaires.

Le service est maintenant pleinement fonctionnel. Le premier versement aux établissements interviendra le 15 juillet. L’étape essentielle pour eux est de compléter leurs coordonnées bancaires. Pour les employeurs et leurs tiers déclarants : il s’agit de se connecter à la plateforme pour soutenir les établissements de leur choix. Pour permettre au plus grand nombre d’employeurs de réaliser leurs choix de répartition, la campagne de répartition qui devait initialement se terminer le 6 septembre sera prolongée de quelques semaines.

SOLTéA : les apports de la réforme

Les employeurs n’ont plus à effectuer eux-mêmes les virements pour chacun des établissements. Les établissements, eux, n’ont plus à produire de reçus libératoires. Les flux financiers sont à présents sécurisés, clairs et traçables pour tous les acteurs.

De plus, avec SOLTéA, la Caisse des Dépôts recueille, fiabilise et publie une liste unique et complète des établissements bénéficiaires, une information qui figurait antérieurement sur les sites internet de chacune des Régions. L’employeur peut désormais les retrouver via un moteur de recherche avancé et multicritères. En devenant le point d’entrée unique pour trouver un établissement bénéficiaire, SOLTéA simplifie l’accès à l’information.

Cette plateforme met aussi à la disposition des employeurs et des établissements un tableau de bord de suivi des versements. L’espace en ligne permet de suivre et d’archiver les informations des campagnes de répartition du solde sous le format d’un tableau de bord exportable, rendant ainsi l’information sur les flux financiers lisible et pérenne.

Tout en simplifiant les démarches des employeurs et des établissements, SOLTéA rend aussi transparent une partie du financement de la formation initiale des jeunes pour sécuriser leur avenir professionnel.

Chiffres clés de SOLTéA

  • 1,6 million d’employeurs concernés
  • 11 000 établissements bénéficiaires
  • 400 millions d’€ de financements

Un premier bilan de SOLTéA sera effectué à la fin de la campagne 2023.

Ce service est mandaté par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avec le concours de la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion. Le projet a été conduit en partenariat avec l’Urssaf Caisse nationale, la caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (MSA) ainsi que le GIP MDS (modernisation des déclarations sociales). La Caisse des Dépôts a développé et gère le service numérique de répartition du solde de la taxe d’apprentissage et le paiement des établissements bénéficiaires, SOLTéA.

SOLTéA, le nouveau service de répartition de la taxe d'apprentissage
SOLTéA, le nouveau service de répartition de la taxe d’apprentissage

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