‘La France a euthanasié son secteur privé !’ selon Guillaume Cairou du Club des Entrepreneurs

Par Guillaume Cairou, Président
du Club des Entrepreneurs et membre de CroissancePlus.

« La France a euthanasié son secteur privé !
L’économie française a encore détruit 17.000 emplois au 3e trimestre dans le secteur marchand.
Les défis à relever ne sont pas moindres : la croissance est inexistante, la crise économique s’aggrave, l’inquiétude des entrepreneurs comme des forces vives de la Nation s’accroit et les
problèmes structurels s’accumulent.
La question des réformes structurelles du modèle français ne doit plus être mise sous le coude par les conservateurs et les corporatistes qui tiennent bien en main leurs acquis.
Nous entrepreneurs considérons qu’il est urgent de procéder aux réformes structurelles dont notre pays a besoin.
Regardons la réalité en face : au sein de l’OCDE, la France se situe parmi les pays où le ratio dépenses/PIB est le plus élevé. Cela reflète une réalité : sur la période récente, la situation de
la France apparaît isolée. L’évolution des dépenses publiques en France apparaît préoccupante au regard de celles de nos voisins : la tendance à la hausse du ratio dépenses/PIB s’est poursuivie
alors qu’elle s’est inversée en Allemagne par exemple.
Comment se cacher encore longtemps qu’au cours des cinquante dernières années, la part des dépenses publiques dans la richesse nationale a fortement augmenté en France : elles représentent plus
de la moitié du PIB depuis les années 1990 contre 35% au début des années 1960 ?
La France peut retrouver le chemin de la croissance. Pour ça, elle doit surmonter toutes les rigidités et les conservatismes qui constituent de véritables haies à franchir.
Le décrochage de la France, contrairement aux autres pays développés, résulte d’un modèle de croissance par la dette publique. Nous ne pouvons plus nous le permettre.
La montée parallèle des dépenses publiques mine la production et l’emploi marchand comme la réalité des chiffres publiés ce matin l’illustre tristement. Il faut en finir avec cette spirale
infernale.
Dans le même temps, le corporatisme fige et ferme la société à la réforme d’un modèle à bout de souffle. Nous risquons le déclassement en Europe, ce n’est plus acceptable pour nous entrepreneurs,
qui avons pris tous les risques et qui faisons face dans la compétition mondiale à des compétiteurs soutenus par leurs Etats.
La France n’a plus le choix, elle doit réagir et réformer son modèle.
Pour la France, notre décennie est décisive et déterminera largement leur place dans le XXIe siècle. Sans réforme de son modèle économique et entrepreneurial, la France ne figurera plus dans les
dix premières puissances mondiales en 2025… Entrepreneurs, nous n’arrivons pas à nous y résigner.
Pour la France, l’enjeu prioritaire concerne la modernisation du modèle économique, qui passe par un nouveau pacte productif.
Le modèle français actuel empêche la croissance, alors réformons le.
La croissance est à l’arrêt en raison du fait que les réformes actuelles ont euthanasié le secteur privé ! Il y a également le retard de l’investissement et du blocage de l’innovation, provoqué
par la chute des marges de nos entreprises, de l’effondrement de la compétitivité dont témoigne le déficit commercial le plus élevé de la zone euro).
La dette publique s’est envolée et atteint 90% du PIB en 2012. Cela pèse négativement et durablement sur l’activité et l’emploi. Ne l’acceptons plus !
Je n’ai pas le temps de faire de la politique. Ma seule religion c’est l’entreprise mais j’ai une conviction : il faut avant tout revenir sur les facteurs de l’évolution défavorable des coûts du
travail qui expliquent le différentiel actuel de 15 points avec l’Allemagne, alors que nous étions à parité il y a dix ans. Un cercle vicieux de renchérissement des coûts de production et de
baisse des marges des entreprises, qui a pour conséquence une contraction du potentiel d’investissement et de recherche et une atrophie de notre base industrielle.
Pour moi, il y a urgence à baisser les charges et impôts de 70 milliards d’euros car ne nous leurrons pas, c’est le coût du travail qui est le principal frein à l’embauche.
Il faut remettre à plat le millefeuille des charges sociales qui n’est pas adapté à l’objectif de croissance que nous devons atteindre, et nous inspirer des mesures de flexibilité mises en place
outre Rhin, en calant le temps de travail sur le carnet de commande de nos entreprises.
Je suis également favorable à une dévaluation fiscale, sur le modèle allemand, pour abaisser ce coût et favoriser l’ouverture à l’export des entreprises.
 »


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