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Association d’Aide au Développement Economique et Social | ADDES

Appel à communication pour le 25e colloque de l’ADDES

L’économie sociale dans le mouvement des idées
Paris – 22 octobre 2013

« Nous sommes convaincus qu’on exagère grandement
la force des intérêts constitués, par rapport à l’empire
qu’acquièrent progressivement les idées. »
J.M. KEYNES, 1936, Théorie Générale

Depuis sa première manifestation en 1983, l’ADDES a principalement centré son activité scientifique sur la collecte de données sur l’économie sociale, sur la rigueur des méthodologies suivies, sur leur articulation avec la Comptabilité Nationale et sur leur intégration au sein du système statistique français. Des progrès sensibles ont été réalisés dans ce sens. Par la suite, son champ d’analyse s’est progressivement étendu aux diverses sciences humaines et sociales, notamment à l’histoire, pour développer les connaissances scientifiques sur l’économie sociale.

A l’occasion de son trentième anniversaire, l’ADDES souhaite, lors de son 25e colloque, faire le point sur la doctrine et les discours qui ont fait et qui continuent à construire et animer aujourd’hui l’économie sociale.

Un objet de réflexion critique pour l’Économie sociale

En forçant le trait, on pourrait dire que l’économie sociale (et avant elle le mouvement coopératif), n’existe que par ce que l’on en dit, et par ce que l’on en écrit. S’il ne s’imposait pas, à son propos, de discours utopique fédérateur, à tout le moins d’appel récurrent à lui conférer un pouvoir de transformation sociale, elle se réduirait vite à une collection disparate d’unités économiques dont le secteur d’activité resterait, pour chacune d’entre elles, le seul et unique
déterminant.

L’absence d’un consensus sur la pertinence d’un concept d’économie sociale au plan international, les tendances réductrices ou transverses des approches alternatives utilisées (Tiers secteur, Nonprofit Sector, Volontary Sector, économie solidaire, etc.) et plus récemment l’émergence de l’entrepreneuriat social rendent encore plus nécessaires l’approfondissement et l’actualisation des fondements qui spécifient l’identité propre aux entreprises de l’économie sociale.

On le voit bien : dès lors que leurs liens identitaires collectifs se distendent, les grands groupes coopératifs ou mutualistes prennent une posture qui réduit, banalise ou passe sous silence leurs principes particuliers de gouvernance ; et lorsque, car cela arrive aussi, elles les conservent et les entretiennent, ceux-ci sont intégrés à la « culture d’entreprise » et n’ont pas toujours une portée externe.

À l’inverse, que ces mêmes liens se raffermissent comme on a pu l’observer au cours des deux dernières décennies, et chaque unité constituante se déclarera porteuse d’une parcelle de l’utopie commune. Pour autant, la vitalité de ce sentiment d’appartenance a besoin, pour se consolider, de fondements doctrinaux clarifiés et de mises en œuvre concrètes pour donner non seulement une identité visible à ses membres mais également une représentation de l’économie sociale favorisant sa reconnaissance, son observation et son analyse en tant que telle. Pour éviter un caractère exclusivement formel et un écart aux pratiques réelles qui décrédibilise, il est clair qu’une interaction entre les savoirs des responsables en charge de l’économie sociale et les travaux conceptuels et empiriques menées par le monde de la recherche est indispensable sur des questions aussi cruciales. L’ADDES, grâce à sa culture particulière depuis longtemps mise à l’épreuve au sein de son comité scientifique, pense être en mesure d’apporter une contribution à ces débats. Tel est l’objectif poursuivi par ce colloque qui en constitue une étape.

Il est donc légitime de faire, du discours sur l’économie sociale, des représentations qu’elle suscite, de la place qu’elle occupe dans le mouvement des idées, un objet d’étude en soi. Cependant une approche trop statique, qui en resterait à l’histoire et à l’analyse des termes employés et des références utilisées dans les résolutions des congrès, les éditoriaux des revues, les opinions émises par des observateurs extérieurs, ou les jugements des penseurs et des politologues, n’atteindrait qu’une faible partie de son but. C’est au contraire dans une approche dynamique, passant des faits aux idées puis des idées aux faits, que l’on saisira toute la portée structurante du « discours » et qu’il deviendra possible d’affiner les concepts pertinents pour consolider les analyses scientifiques.

Importance donc à donner aux faits, c’est à dire aux pratiques et à leur observation; à cela il nous faut ajouter, conformément à la vocation de l’ADDES, une attention particulière aux faits représentatifs, corroborés par des pratiques spécifiques statistiquement significatives.

Un objet d’étude au croisement des idées et des faits

Les registres dans lesquels s’inscrivent les interactions mutuelles entre faits et idées concernant l’économie sociale peuvent être regroupés en quatre grandes catégories non exlusives :

L’utopie,
qui vise à une transformation significative de la société à travers un projet globalisant, mis à l’épreuve dans des expériences alternatives de type phalanstérien. Si l’on a souvent associé la genèse de l’économie sociale aux différents « socialismes utopiques » d’il y a bientôt deux siècles, il convient également de revisiter les dernières décennies et d’évaluer le « besoin d’utopies nouvelles » qui semble poindre de nos jours.

L’exemplarité, dans un contexte – géographique ou historique – particulier qui permet dans certains cas la reproduction d’innovations sociales réussies, parfois sur une large échelle, jusqu’à créer de toutes pièces de vastes pans de nos économies. Les banques coopératives, entre autres, sont nées de l’action quasi missionnaire de quelques précurseurs convaincus. Mondragon est dans le même cas. De tels scénarios sont-ils encore envisageables de nos jours ? Et sinon, qu’est-ce qui peut en tenir lieu ?

La reconnaissance, c’est à dire la pleine intégration de l’économie sociale dans une société ouverte à toutes les formes d’entreprendre : elle en devient « normale », c’est à dire que tout le monde reconnaît sa légitimité et ses spécificités, et les accepte comme chose naturelle. C’est sa revendication actuelle. Elle y gagne en sécurité
; mais elle renonce de ce fait à son côté utopique, comme à son côté héroïque.

L’instrumentation, qui vise à la réduire au rang de simple moyen d’action, soit au service des politiques publiques, soit à celui du
capitalisme libéral (terme employé ici faute de mieux). Elle y perd une grande partie de son autonomie, et se voit alors le plus souvent affectée à des missions de secours, de réhabilitation, de prise en charge de populations dépourvues des « capabilitités » leur permettant de s’insérer dans le train d’enfer de la compétition.

Le terme de banalisation, qui est généralement utilisé pour désigner l’effacement des caractères spécifiques de l’économie sociale et l’alignement de celle-ci sur les modes de fonctionnement de l’économie capitaliste ou de l’économie publique, ouvre peut-être sur une cinquième catégorie d’interactions entre faits et discours. On utilise aussi, pour exprimer le même phénomène, le concept d’isomorphisme institutionnel.

Si la banalisation peut avoir une origine interne dans l’évolution même des pratiques, elle apparaît surtout comme transversale aux deux dernières catégories, reconnaissance et instrumentation. Elle accompagne dans certains cas l’une, ou l’autre; mais on ne peut sans doute pas affirmer qu’elle mène obligatoirement vers l’une, ou vers l’autre. D’autre part, il peut y avoir reconnaissance ou instrumentation sans qu’il y ait banalisation.

Cette classification laisse de côté certains discours plus négatifs sur l’économie sociale. En général, ils proviennent  de l’extérieur, et ne sont pas toujours assis sur des faits. Cependant, qu’il s’agisse d’une hostilité déclarée, de la négation de l’idée même d’économie sociale ou d’une simple méconnaissance pouvant conduire à des erreurs de compréhension, il y a là aussi matière à des travaux stimulants plus critiques qui peuvent trouver leur place dans la réflexion envisagée.

Dans diverses circonstances, l’économie sociale a subi des dissensions, des déchirements ; elle s’est  aussi montrée rétive à l’intégration d’organisations pourtant proches, pouvant aller parfois jusqu’au sectarisme ; elle n’a pas toujours su correctement répondre aux attaques ; enfin, à côté de ses succès, elle a connu aussi des échecs, des dérives, des crises, des défaillances d’entreprises, tous événements qui ont eu des incidences sur les discours et les représentations, et laissé des traces dans les comportements.

Un appel à communication très ouvert

En choisissant cet ensemble de thématiques pour son colloque 2013, l’ADDES a bien conscience de sortir quelque peu des limites de son rôle traditionnel de promotion de la connaissance quantitative de l’économie sociale. Elle s’ouvre également à toute une variété de disciplines qui sont utiles pour une réflexion approfondie croisant les angles d’analyse : histoire, science politique, sociologie, sciences du langage et de la communication, etc. C’est pourquoi il est utile de mettre en place des garde-fous permettant de conserver au cœur de la problématique du colloque l’articulation des faits et des pratiques avec les idées et les doctrines. Dans le choix des communications retenues, le comité scientifique de l’ADDES attachera une grande importance à la qualité de la documentation recueillie : celle-ci devra être à la fois pertinente, exhaustive, présentée avec objectivité, et convenablement contextualisée.

Par ailleurs, le comité scientifique privilégiera les enjeux actuels, surtout s’ils mettent plusieurs pays ou plusieurs expériences en parallèle, ce qui n’exclut en rien de plonger ses racines dans l’Histoire profonde, même ancienne, dès lors que c’est pour en dégager des paradigmes à valeur permanente.

L’ADDES attend donc des propositions de communications originales, portées par des chercheurs ou par des acteurs et s’appuyant sur des disciplines variées (économie, sciences de gestion, sciences politiques, histoire, sciences de la communication, sociologie, etc.) et visant à illustrer, à clarifier et à mettre en débat la place effective qu’occupe l’Économie sociale dans la société contemporaine et ses apports dans le mouvement général des idées.

En pratique :

Adressez  votre réponse sous format électronique avant le 20 octobre 2012 à  Véronique LAROSEE, déléguée générale de l’ADDES (addes@coopanet.com), à partir du document ci-dessous.

Une réponse sera donnée avant la fin du mois de novembre aux auteurs. Conformément à son habitude, le comité scientifique de l’ADDES invitera les communicants retenus à présenter l’état de leurs travaux à l’occasion d’une ou de deux de ses séances au premier semestre 2013 afin d’échanger sur leur contenu, d’articuler les différentes communications et de préparer l’organisation du colloque. Les articles devront être écrits en français, comprendre un résumé en français et en anglais et une bibliographie.

Les communications retenues feront l’objet d’une publication dans la Revue internationale de l’économie sociale  (RECMA).

Prix ADDES pour récompenser Thèses et Masters

ADDES (l’Association pour le Développement des Données sur L’Économie Sociale) à l’occasion de son 27e colloque le 26 janvier 2017 à Paris, et afin de favoriser le développement de la recherche sur L’Économie sociale et solidaire,  a décidé de remettre cette année :

  • un prix de thèse de 3 000 €
  • ainsi qu’un prix de mémoire d’une valeur de 1 500 €

Pour participer au prix ADDES

Pour participer à ce prix, les candidats devront faire parvenir leurs travaux dans toutes les disciplines, soutenus en 2015 ou en 2016 et non publiés à ce jour (thèses, M2, mémoires), sous un format électronique, à l’attention de Madame Véronique Larosée : addes@coopanet.com

Les informations complémentaires sont également disponibles sur le site de l’ADDES : www.addes.asso.fr

La date de limite de réception des travaux est fixée au 1er octobre 2016.

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Prix ADDES 2017

Pour favoriser la recherche sur l’Économie sociale et solidaire, l’ADDES (Association pour le Développement des Données sur l’Économie Sociale) remettra deux prix à l’occasion de son 27e colloque le 26 janvier 2017 à Paris.

PRIX DE THÈSE : 3 000 €
PRIX DE MÉMOIRE : 1 500 €

Les candidats devront faire parvenir leurs travaux : toutes disciplines, soutenus en 2015 ou 2016 et non publiés (thèses, M2, mémoires), sous format électronique, à Véronique LAROSEE : addes@coopanet.com

Informations complémentaires sur le site de l’ADDES : www.addes.asso.fr

Date limite de réception des travaux : 1er octobre 2016

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29e colloque ADDES 18, 19, 20 novembre 2020 : périmètres et mesures de l’ESS

La connaissance des périmètres de l’ESS et les conséquences sur leur mesure présentent des enjeux et défis importants pour la reconnaissance de l’ESS par les acteurs publics et sociaux, mais aussi pour la construction des stratégies des acteurs et des organisations de l’ESS, tant à l’échelle de la France qu’à celle de l’Europe. Inscrivez-vous aux 3 webinaires qui vous sont proposés les 18, 19 et 20 novembre 2020.

Le 18 novembre – 14h-16h30

Introduction : Hugues Sibille (président de la Fondation Crédit Coopératif), Eric Bidet & Nadine Richez-Battesti (co-président-e-s de l’ADDES)

  • 14h20-15h10 La contribution du système statistique public en France
    La construction d’un compte-satellite de l’ESS (S. Billot, Insee) 
    Les enquêtes Associations 2014 & 2019 L’INSEE (S. Dumartin, Insee)

    Introduction et animation : E. Archambault (ADDES)
  • 15h10-16h30 Table ronde : Les enquêtes complémentaires produites par et pour les mouvements : périmètres, enjeux et choix stratégique
    Enquêtes sur l’ESS et questions des périmètres et de leurs enjeux : Dynamiques et débats pour ESS France (B. Roger)
    Diffusion des données de l’Insee et éclairages complémentaires sur le champ des associations : Les études de l’INJEP (T. de Saint Pol)
    L’enquête Fondation de France sur les fondations : Méthodologie, enjeux et limites (L.de Nervaux Animation : E. Braley (ADDES)

    Inscription ICI

Le 19 novembre 14h-16h30

Introduction : Eric Bidet & Nadine Richez-Battesti

  • 14h10- 16h15 Mesurer l’ESS à l’échelle internationale : le choix des périmètres et leurs enjeux
    La mesure des coopératives réalisée par l’Alliance Coopérative Internationale et le Bureau International du Travail (M. Bouchard, Université du Québec à Montréal)
    Le périmètre de l’entreprise sociale dans le projet ICSEM (J. Defourny, Université de Liège)
    Le Handbook de l’ONU et l’adaptation de son périmètre à une vision plus européenne (E. Archambault, Université de Paris 1 et ADDES)
    Une application du Handbook : L’approche par blocs du Portugal (C. Ramos, Institut portugais de la statistique)
    L’économie sociale en Europe : quel périmètre dans l’étude du Ciriec international ? (R. Chaves, Université de Valence)

    Animation : E. Bidet & N. Richez-Battesti (ADDES)
  • 16h15-16h30 Remise du prix de thèse de l’ADDES à Lisa Archambaud

    Inscription ICI 

Le 20 novembre 10h30-12h

  • Les enjeux politiques de la mesure
    Introduction : Jean-Louis Bancel, Président du Crédit Coopératif
    P. Klein (Commission Européenne), A. Noya (OCDE), J. Saddier (ESS France)

    Animation : N. Richez-Battesti & Eric Bidet (ADDES)

    Inscription ICI

Retrouvez nos 3 webinaires : ICI

Agir pour une transition citoyenne avec l’économie sociale et solidaire

Le séminaire coorganisé par l’ADDES et la République de l’ESS dans le cadre du centenaire de la RECMA est : ‘Agir pour une transition citoyenne avec l’économie sociale et solidaire’. il aura lieu le 4 juin, de 9h30 à 12h30 en distanciel autour des thèmes :

  • Comment fabriquer la transition écologique et sociale ?
  • Comment dépasser les seules propositions en termes d’innovations technologiques pour introduire des processus participatifs pérennes orientés vers la solidarité ?

Inscription obligatoire : https://attendee.gotowebinar.com/register/5525545521059943183

L’ADDES et la République de l’ESS proposent deux tables rondes pour explorer ensemble des initiatives citoyennes et des pistes d’action, ouvrir le champ des possibles et identifier les leviers de l’essaimage.

A l’issue des deux tables rondes, remise du prix de thèse de l’ADDES.

Programme

Introduction
Nadine Richez-Battesti, Aix-Marseille Université et LEST-Cnrs
Eric Bidet, Le Mans Université et ARGUMans
Timothée Duverger, Sciences Po Bordeaux

Quelles stratégies de transformation ? Polliniser, transformer et faire système (1h15)

Cadrage et animation : Jean-François Draperi, CNAM, CESTES
Jérôme Du Boucher, représentant du projet Licoornes
Olivier Palluault, cofondateur et gérant d’Ellyx
Marion Besse, présidente d’Ïkos
Maelle Coppey, présidente du Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire (RTES)

État d’urgence écologique : des solutions citoyennes et solidaires (1h15)

Cadrage et animation : Thomas Lamarche, Paris-Diderot Sorbonne Paris Cité et Ladyss-cnrs
Alexandra Debaisieux, Directrice générale déléguée de Railcoop
Catherine Dulong, coordinatrice d’Episol
Damien Gaucherand, directeur d’Innovales

Conclusion

Danièle Demoustier, Sciences Po Grenoble

12h 15 Remise du prix de thèse de l’ADDES

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