Stéphane Boiteux, Directeur du Groupe Idrac, s’insurge contre la façon dont sont perçus les étudiants internationaux en France

Modifié le 22 juin 2024.


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Selon Stéphane Boiteux,
 Directeur du Groupe
Idrac
 : « les business schools doivent montrer l’exemple après avoir été précurseurs dans le
rapprochement avec le monde de l’entreprise, dans l’enseignement en anglais, nous devons arrêter cette discrimination sémantique : nous nous prétendons écoles internationale, alors accueillons
des étudiants internationaux et pas ‘étrangers’
».

Etudiants étrangers ou internationaux ?
« Que faire pour attirer les étudiants étrangers ? » C’est une énième phrase de ce type prononcée
lors d’une réunion qui m’a fait réagir. Nous sommes aujourd’hui dans une économie mondialisée, dans un marché unique européen dont nous élirons les représentants l’an prochain, nous tenons certes
à nos identités mais nous enrichissons de l’altérité en poussant les étudiants à opter pour un parcours international et nous utilisons encore ce terme « d’étranger ».
L’étranger, c’est celui qu’on ne connaît pas, c’est celui qui n’est pas des nôtres… Ce n’est pas l’image que je souhaite
donner des étudiants qui ne sont pas français. Nous sommes dans un monde où les études sont de plus en plus internationalisées, quoiqu’on pense de son fonctionnement, L’Union Européenne est une
réussite comme en témoigne Erasmus, le processus de Bologne et la mise en place du système de crédits qui permet à un étudiant d’effectuer des études où il le souhaite sans forcément que cela lui
coûte plus cher que de rester dans son pays.
Ne parlons plus d’étudiants « étrangers », mais
d’étudiants « internationaux ». Ces derniers viennent souvent dans le cadre d’échanges, créent une culture de l’international, une ambiance internationale à mille lieues du communautarisme et du
repli identitaire, débordements dont souffre notre pays en crise. Nous exigeons souvent que nos propres étudiants partent dans d’autres pays, je ne suis pas certain que nous souhaitions qu’ils
soient traités en « étrangers » mais au contraire qu’ils s’imprègnent de cette culture internationale, s’enrichissent de leurs expériences tout en n’oubliant pas d’où ils
viennent.
Alors
oui, les business schools doivent montrer l’exemple après avoir été précurseurs dans le rapprochement avec le monde de l’entreprise, dans l’enseignement en anglais, nous devons arrêter cette
discrimination sémantique : nous nous prétendons écoles internationale, alors accueillons des étudiants internationaux et pas ‘étrangers’
.