Modifié le 30 mai 2014.
A la veille du XIIIe Sommet de la
Francophonie à Montreux, le rapport annuel du Gouvernement au Parlement sur l’emploi de la langue française dresse un panorama de la situation du français en France.
Dans le rapport sur l’emploi du français qu’il vient d’adresser au Parlement, la Délégation générale à la langue
française et aux langues de France (ministère de la Culture et de la Communication) fait le point sur la place de notre langue dans de nombreux secteurs de la vie économique, sociale et
culturelle.
A côté de motifs de satisfaction dûs à la vigilance exercée par l’administration sur le respect de la loi du 4 août
1994 (12,4% d’infractions, pour l’essentiel de faible gravité, dans le domaine de la consommation, 4% de publicités ne respectant par les dispositions légales), le rapport fait apparaître quatre
domaines où les enjeux sont cruciaux pour l’avenir du français :
– les entreprises où, malgré une jurisprudence récente qui conforte le droit des salariés à travailler dans leur
langue, une forte pression s’exerce pour y accroître l’usage de l’anglais : la mise en place de stratégies linguistiques conciliant le respect du droit au français et la nécessité de renforcer
les compétences en langues des salariés constitue une voie prometteuse dans laquelle s’engagent un certain nombre d’entreprises ;
– la recherche scientifique, où des politiques de traduction et d’interprétation sont à même de faciliter
l’expression d’une pensée en français, notamment dans les sciences humaines et sociales, et d’en assurer la diffusion dans la communauté scientifique mondiale ;
– l’enseignement supérieur, pour lequel l’emploi du français, avec les souplesses que permet déjà notre cadre légal,
constitue pour de nombreux étudiants étrangers un puissant facteur d’attractivité ;
– l’internet, avec la montée en puissance de l’internet mobile et le développement des réseaux sociaux : la
généralisation des normes d’encodage des caractères les plus récents et la réalisation d’une norme technique pour les claviers français sont des actions d’urgence à conduire pour que le français
conserve sa place sur la Toile.
Avec 9,5% de jeunes en difficulté de lecture sur le territoire métropolitain (où l’on constate une légère baisse)
mais 34,9% en outre-mer (le chiffre est en nette augmentation), notre pays doit par ailleurs renforcer sa politique interministérielle de lutte contre l’illettrisme en direction des jeunes comme
des adultes.
Les Etats généraux de l’outre-mer ont souligné la nécessité de mieux coordonner les politiques publiques consacrées
à la langue : la valorisation du patrimoine linguistique régional et l’apprentissage du français en constituent les deux piliers. Organisés en décembre 2010 en Guyane, les Etats généraux du
multilinguisme dans les outre-mer constitueront le point d’orgue de l’Année des outre-mer français.
Le recul de la langue française au sein des institutions de l’Union européenne s’accentue.
Pour la première fois, le français est passé sous la barre des 10% (8,32%), s’agissant de la « langue source » des
documents traduits par la Commission européenne. Le multilinguisme est davantage respecté au Parlement européen.
Les autorités françaises, le représentant personnel du Président de la République pour la Francophonie et
l’Organisation internationale de la Francophonie unissent leurs efforts pour conforter la place du français dans la vie internationale.
Le rapport fait cette année le point sur la situation du français au Maghreb, où la langue française est chargée
d’un fort affect : langue de culture et d’échanges, son enseignement et sa diffusion – qui manifestent dans
l’ensemble une remarquable vitalité – sont très liés aux relations avec la France.