Lettre pour l’Association des Journalistes du Press Club de France

Courrier de André Bercoff que nous reproduisons en intégralité.

 

« La réunion et le vote du bureau exécutif des 10 vice-présidents, le 30 juin dernier, appellent, je le crois,
quelques commentaires.

La personne élue par le dit bureau n’est évidemment pas en cause : Bernard de la Villardière a déjà été,
pendant 3 ans, président de l’Association des journalistes du Press Club de France et sa compétence et son intégrité sont connues. Même chose pour Olivier Galzi.

Le problème de cette élection n’est pas une question de personnes, mais de
principes.

Les statuts du club français de la presse (association 1901) sont suffisamment flous pour permettre toutes les
interprétations. Aussi ne s’agit-il pas de contester la légalité d‘une élection, mais de constater que le vote du 23 juin par l’ensemble des adhérents pour élire le conseil d’administration est
en partie vidé de son contenu, dès lors que les adhérents votent
aussi en fonction de l’identité
des candidatures à la présidence, identités  connues
avant le vote, comme cela s’est toujours passé depuis la fondation du Press Club de France, il y a 23 ans.

En effet, jamais un président sortant  ou un candidat ne se sont
déclarés après la réunion et le vote de l’assemblée générale. En l’occurrence, la légitimité de la coutume devrait combler le vide des statuts.

Or, c’est la première fois qu’un candidat à la présidence ne se présente qu’après le vote de l’Assemblée générale.
Il paraît normal – et ce devrait être la moindre des choses – que l’Assemblée générale connaisse les noms de tous les candidats qui se présentent. C’est bien pour cela qu’on m’a demandé avant le
16 juin – comme à Olivier Galzi – une lettre manuscrite exprimant notre volonté de faire acte de candidature. Comment s’explique alors la candidature de dernière minute de Bernard de la
Villardière ?

L’un des effets pervers  – et des plus fâcheux – de ce système, c’est
que ceux qui se présentent sont automatiquement mis en infériorité par rapport à ceux qui ne se présentent pas ; ce qui, on l’avouera, est le comble du paradoxe. Les candidats qui veulent en
effet s’engager à la présidence de l’Association sont condamnés à s’éliminer réciproquement en rayant les noms du concurrent et de ses proches  
alors que d’autres, qui se sont contentés d’être sur la liste, émergent au sommet de celle-ci. Absurdité de ce système de liste unique dont on voit aujourd’hui les limites.

Précisons : à partir du moment où selon les statuts, c’est le comité exécutif qui choisit le président, chaque
candidat a intérêt à éliminer la concurrence afin que « les rivaux » ne figurent pas parmi les vice-présidents. Cette concurrence a fait qu’Olivier Galzi a été éliminé du Conseil
d’Administration – ce qui est aberrant – et que moi-même ne figure pas au bureau exécutif – ce qui n’est pas tout à fait normal, eu égard à la trentaine de pouvoirs qui m’ont été directement
accordés, ce qui est une première, pour un candidat, dans les annales du Press Club.

Nous sommes donc arrivés à un vote qui a été tout simplement – et aucune personne de bonne foi n’affirmera le
contraire – détourné, voire faussé. Encore une fois, si légalement il appartient au bureau exécutif de choisir le président, il n’est pas normal qu’un candidat apparaisse à la dernière minute
sans que cela soit aucunement connu ni communiqué non seulement aux adhérents mais également – ce qui est un comble – au conseil d’administration.

Dès lors aujourd’hui, il apparaît juste qu’au moins le conseil d’administration revote en ayant connaissance de
toutes les candidatures, sinon, ce qui serait encore plus légitime, il conviendrait de faire revoter la totalité des adhérents.  Je précise que, étant
le seul candidat resté en lice au soir du 23 juin, je suis prêt à me retirer en cas de nouveau vote. Il faut en finir avec les problèmes d’ego.

Relativisons l’affaire : nous ne sommes certes pas et heureusement en Iran ou en Tchétchénie, mais ce qui
s’est passé une semaine après le vote de l’Assemblée générale a de vagues parfums de « pu-putsch » très petit format, et dont le Press Club – qui est une sacrément bonne institution –
se serait bien passé. 

Ni de la Villardière, ni Galzi, ni moi-même ne méritons ça. Encore moins vous. »