Lettre adressée à l’AERES, aux présidences d’université et au CNRS

Lors de la vague D des quadriennaux universitaires, les dossiers de demande de reconnaissance d’unité de recherche ont été remaniés pour prendre en compte les
nouvelles procédures d’évaluation de l’AERES. Ils contiennent une nomenclature détaillée de présentation des productions scientifiques des membres de l’unité soumise à évaluation. Celle-ci repose
d’une part sur un classement des revues en catégories ABC établis avec l’European Reference Index for the Humanities selon des critères opaques, de l’autre sur la distinction des types de travaux
issue des pratiques des sciences médicales et physiques. À cette occasion, des critiques ont été émises contre une évaluation strictement quantitative de la recherche, l’inadéquation des critères
identiques d’évaluation à tous les champs scientifiques et le manque de transparence dans lequel s’est effectué le classement des revues.

Un certain nombre d’initiatives ont été prises contre ces nouvelles formes d’évaluation de la recherche, notamment une
pétition (www.appelrevues.org) que nous avons individuellement signée et qui rappelle les termes du débat et les
raisons de notre opposition.

Soucieux de répondre avec le maximum d’efficacité et de clarté aux demandes de renseignements utiles à une évaluation en
phase avec les pratiques des différentes disciplines des sciences humaines et sociales, et pour mettre en accord nos pensées et nos actes, nous sommes solidaires de l’attitude déjà adoptée par
plusieurs centres de recherche, comprenant des chercheurs et enseignants chercheurs, comme par nombre de nos collègues à titre individuel. C’est ainsi que nous refusons le classement des
publications individuelles et collectives des unités selon les 13 rubriques proposées par les nouvelles procédures d’évaluation de l’AERES en dehors de toute logique scientifique.

Dans l’attente d’un réexamen du classement des revues selon des critères clairement définis, nous proposons, aujourd’hui
comme à l’avenir, que les unités adoptent un classement resserré des types de publications et ne renseignent pas les rubriques correspondant au classement des revues.

Françoise Blum (CNRS-CHS)

Michel Dreyfus (CNRS-CHS)

Pascale Goetschel (Paris I)

Marie-Claire Lavabre (CNRS-CEVIPOF)

Sylvie Lindeperg (Paris I)

Françoise Mayer (Montpellier II)

Nonna Mayer
(CNRS-CEVIPOV)

 

Denis Pelletier  (EPHE-GSRL)

 

Sylvie Schweitzer (Lyon
2)

 

Sylvie Thénault
(CNRS-CHS)

 

Rossana Vaccaro
(CNRS-CHS)

 

Fabrice Virgili
(CNRS-IRICE)

 

Danièle Voldman
(CNRS-CHS)

 

Annette Wieviorka
(CNRS-IRICE)