La crise, 3 ans après : quels enseignements ?

Dans un rapport du Conseil d’Analyse Economique (avril 2008), Christian de Boissieu rappelait
que la crise financière des subprimes, qui a éclaté en août 2007, était loin d’être achevée. Elle touchait l’essentiel du système bancaire et financier, et pas seulement les crédits
hypothécaires accordés aux ménages américains risqués. Elle soulevait par la même occasion de redoutables interrogations sur les avantages et les inconvénients des procédures de titrisation, sur
le rôle des innovations financières dans le transfert des risques et donc leur traçabilité, sur le contrôle interne des risques et l’organisation même des systèmes de contrôle prudentiel et de
supervision bancaire, sur le dispositif général de régulation bancaire et financière… Les années 2008 et 2009 ont confirmé l’ampleur (risque systémique) et les conséquences dévastatrices de cette
crise. Si de nombreuses propositions (application de certaines normes comptables, définition de standards internationaux de liquidité, transparence des modèles et de la méthodologie des agences
de notation, renforcement de la coordination des régulateurs nationaux..) ont très tôt été formulées, les regards sont aujourd’hui tournés vers un enchaînement – crise financière, crise
économique, crise sociale (auquel s’ajouterait une crise écologique) – bien connu des économistes. La théorie des cycles est ainsi mobilisée par un grand nombre de conjoncturistes afin de scruter
l’horizon à la recherche de signes encourageants pour l’avenir.

Il est toujours difficile de tirer les leçons d’une crise, surtout lorsque la phase de reprise n’est
pas complètement installée. Toutefois nous souhaiterions tirer quelques enseignements de cette période troublée en privilégiant un ou plusieurs des axes suivants :

– Une lecture des crises à travers l’Histoire de la pensée économique et de l’Histoire de l’analyse
économique. De nombreux auteurs (Walras, Fisher, Schumpeter…) ont ainsi apporté leur contribution à la compréhension des crises. Une comparaison des différentes crises ayant jalonné l’Histoire
(1929, 1974, 1980, 1992…) trouverait sa place ici.

– Une analyse de la crise à partir des modèles et des théories économiques. Le caractère exceptionnel
de la crise des subprimes a fragilisé la plupart des modèles macroéconomiques, rendant toute prévision périlleuse.

– Les effets de la crise n’étant pas les mêmes pour tous les pays, une analyse des différents modèles
du capitalisme (modèle français, allemand, espagnol, anglo-saxon, chinois…) face à la crise serait particulièrement appréciée.

– Si le système financier est au coeur de la crise actuelle, beaucoup insistent aujourd’hui sur les
conséquences sociales de cette crise (vague de délocalisation et de restructuration des entreprises, licenciements massifs…) ainsi que sur les nouveaux modèles à mettre en oeuvre (place de
l’écologie, logique de décroissance…).

Ce colloque privilégiera les approches pluridisciplinaires. Les apports de la sociologie, de
l’histoire, de l’économie… doivent nous permettre de proposer différents regards sur la crise actuelle.

Les propositions de communications, qui prendront la forme d’un résumé d’environ 600 mots, doivent
être envoyées avant le 15 novembre 2009 à :
diemera@aol.com. Les décisions du comité scientifique seront transmises au plus tard le 30 novembre 2009 et les textes des
communications devront être envoyés avant le 31 janvier 2010.

 

Comité Scientifique : Maurice Allais (Prix Nobel de Sciences Economiques), Roberto Baranzini (Université de Lausanne), Robert Boyer
(ENS Jourdan), Elie Cohen (Sciences Po, CAE), Olivier Dard (Université de Metz), Jérôme de Boyer (Université Paris Dauphine),Roger Guesnerie (Collège de France), Marie-Christine Toczek-Capelle
(Université Blaise Pascal), Jérôme Lallement (Université Descartes, Paris V), Sylviane Jeanneney-Guillaumont (Université d’Auvergne).

 

Comité d’organisation : Arnaud Diemer (Université de Clermont-Ferrand), Sylvie Dozolme (Université de Clermont-Ferrand).

Le Colloque se déroulera le 9 février 2010 à l’IUFM d’Auvergne, 36 avenue Jean Jaurès, 63400
Chamalières, tél : 0473317271 ou 0672250475

Pour
toute information relative au colloque :

http://www.oeconomia.net/colloques.htm