En 2011, les TPE ont détruit des emplois

Cette 45e édition du Baromètre des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par
l’IFOP pour FIDUCIAL auprès des Très Petites Entreprises, révèle que l’année 2011 a vu une part plus importante de patrons réduire leurs effectifs que les augmenter. 

Destruction de postes dans les TPE en 2011 et peu de créations prévues en 2012

Alors que les TPE sont un formidable vivier d’emplois, ces entreprises ont détruit des emplois en
2011.
Les déséquilibres économiques et financiers continuent de fragiliser les TPE.

En 2011, 82 % des patrons de TPE ont stabilisé leurs effectifs. Mais 10 % les ont réduits quant seulement
7 % les ont augmentés
.

Ces chiffres sont à comparer avec l’indicateur de situation financière* qui ne cesse de chuter depuis juillet. Cet
indicateur se situe aujourd’hui à -18 contre -15 en octobre et -9 en juillet. Les TPE n’ont pas contribué à la croissance du PIB de la France, car seules 20% déclarent
pour 2011 une augmentation de leurs recettes supérieure au taux de l’inflation.

2012 serait heureusement moins mauvaise que 2011 en termes d’emplois. 9 % ambitionnent d’augmenter leur nombre de salariés, quand 3 % pronostiquent une diminution. Les embauches viseraient
prioritairement à pourvoir des postes techniques (74 %) plutôt que des postes à vocation commerciale (29 %) ou administrative (20 %). Les prévisions auraient pu être meilleures, 56 % des patrons
de TPE s’étant résignés à stabiliser leurs effectifs en 2011 embaucheraient s’ils en avaient les moyens financiers.

Les TPE voudraient verser plus de salaires, mais n’en ont pas les moyens.

Le salaire des employés des TPE aurait progressé en moyenne de 1,7 % en 2011, avec de fortes disparités. 18 % des TPE
employeurs n’ont pas revalorisé les salaires l’an dernier et la même proportion revendique une augmentation moyenne supérieure à 4 %. L’année 2012 s’annonce encore moins
prolifique
, puisque les TPE prévoient une hausse moyenne des salaires de 1,2 %, avec un tiers d’entre-elles n’entendant pas les revaloriser.

Les patrons de TPE (96%) affirment pourtant essayer de donner le maximum à l’ensemble des salariés. 86 % proposeraient des augmentations plus
importantes s’ils en avaient les moyens. Mais leur situation financière les oblige à privilégier surtout ceux qui travaillent dur (81 %).

La loi TEPA n’a pas modifié les équilibres en termes de temps de travail

La loi TEPA d’août 2007 sur les heures supplémentaires n’a pas enrayé la progression des
35 heures au sein des TPE. En octobre 2007, 44 % des TPE avaient un horaire hebdomadaire de travail inférieur ou égal à 35 heures, contre 49 % aujourd’hui. 21 % proposaient un horaire supérieur à
39 heures par semaine, contre 10 % en janvier 2012. Au cours de la même période, le nombre d’entreprises dans lesquelles les salariés effectuaient régulièrement des heures supplémentaires n’a pas
varié (47 %, à – 1 point).

La loi TEPA a en revanche infléchi les modes de rémunération des heures supplémentaires. Alors qu’il y a cinq ans seules 45 % des TPE les rémunéraient selon le barème légal, elles sont aujourd’hui 82 %. Cette « régularisation » s’est faite au détriment des récupérations (- 8 points), du
versement de primes exceptionnelles (- 2 points) ou d’autres moyens (- 10 points). En cinq ans, le nombre de salariés manifestant le souhait d’effectuer plus d’heures supplémentaires a doublé (55
%, contre 26 % à l’époque).

Difficile de recruter pour une TPE

Pour les deux tiers des patrons de TPE, il est difficile de recruter. 53 % imaginent que cela l’est tout autant pour une grande
entreprise.
Ils déclarent qu’il est difficile de recruter du personnel à un salaire adapté aux moyens de la
TPE (72 %), du personnel motivé (69 %) et du personnel compétent (51 %).

Pourtant, les patrons de TPE estiment que les entreprises de petite taille ont des atouts à faire valoir :
l’autonomie accordée aux salariés (48 % des citations), la souplesse de l’organisation
(46 %), l’écoute et la reconnaissance des dirigeants (35 %) ou encore la proximité et l’entraide entre les collaborateurs (34 %). A 79 %, ils jugent attractives les rémunérations qu’ils
versent.

On peut noter que les TPE recourent toujours majoritairement aux jeunes. En effet, 65 % des dirigeants de
TPE ayant des salariés emploient au moins une personne de moins de 30 ans
dans leur entreprise.

Méthodologie de l’Etude :

Echantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs) raisonné sur les critères secteur d’activité de
l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise, et interrogé par téléphone du 19 janvier au 1er février 2012. Des résultats nationaux
représentatifs
: redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.

* indicateur de situation financière : % des TPE constatant une amélioration de leur situation financière par différence au % de celles
enregistrant une dégradation.