Banque/Finance : les tendances de recrutement au 1er trimestre 2009

Sur les premiers mois de l’année 2009, dans un contexte de crise qui se poursuit, l’attentisme prévaut toujours en matière de recrutement dans les secteurs de la banque et de la finance. eFinancialCareers.fr dresse un bilan des tendances de recrutement dans ces secteurs pour le premier trimestre 2009.

Si la crise financière est à l’origine du fort ralentissement du recrutement de nombreuses fonctions (traders sur dérivés, analystes quantitatifs, gérants de fonds spéculatifs et de LBO), elle a dans le même temps permis de renforcer d’autres fonctions (contrôle des risques, conformité).

Au premier trimestre, l’un des aspects les plus visibles de la crise a été la réduction en moyenne de 50% des bonus dans la banque de financement et d’investissement. A la crise financière s’est ajoutée une crise économique majeure dont certains métiers financiers parviennent à tirer parti eu égard le grand nombre d’entreprises en difficulté (conseil en restructuration, recouvrement de dettes).

En attendant d’avoir plus de visibilité sur la conjoncture, certains recruteurs revoient à la baisse leurs plans de recrutements, d’autres privilégient la mobilité interne ou font appel à l’intérim. A noter que le secteur de l’outplacement – ou reclassement – est en plein essor, la crise augmentant le nombre des missions.

Certains secteurs ont toujours le vent en poupe…

Déjà très sollicitées en 2008, les fonctions de contrôle des risques continuent de recruter
des profils expérimentés, aussi bien en banque d’investissement (contrôleur des risques de marché), en gestion d’actifs qu’en finance d’entreprise (credit controller) ou en assurance
(actuaire).

La crise financière renforçant les normes, réglementations et autres codes de conduite, les fonctions de la compliance, conformité, déontologie ont toujours le vent en poupe. Sans oublier l’Inspection générale qui voit son champ d’intervention s’élargir en s’orientant d’avantage sur les risques de marché et les risques opérationnels, notamment la fraude.

Les banques ont opéré un recentrage de la banque d’investissement au profit de la banque de financement. Partie intégrante du pôle de financement, les financements structurés devraient voir leur importance croître significativement, avec notamment la multiplication de grands projets
d’infrastructures dans le cadre du plan de relance du gouvernement.

La banque de détail enfin continue d’embaucher, même si beaucoup de plans de recrutements
annoncés en 2008 ont été revus à la baisse début 2009. Ce secteur continue de recruter du fait de la nécessité de rajeunir la pyramide des âges.  … alors que d’autres recrutent au compte-goutte

managing directors.
« Nous savons, d’après nos clients, que des opérations se préparent au vu des prix relativement bas de certaines sociétés cibles », explique un recruteur.  En attendant que les deals se concrétisent, le conseil en restructuration de la dette pourrait constituer un relais de croissance.
Pour le Private Banking, le début 2009 n’est pas vraiment favorable au recrutement au sein des banques françaises, certaines ont d’ailleurs stoppé leurs plans de développement.

En Gestion d’actifs, la tendance est plutôt à la concentration comme en témoigne le rapprochement des activités de la Société Générale et du Crédit Agricole. Les grandes banques résistent d’ailleurs mieux que les petites sociétés de gestion.
En ce qui concerne la Finance d’entreprise, globalement, moins de postes sont proposés compte tenu notamment de certains plans de gel des recrutements. Selon certains bureaux de recrutement, plusieurs fonctions demeurent recherchées, comme  celles de contrôleur de gestion, bon nombre d’entreprises cherchant à renforcer leurs dispositifs de contrôle financier en réorientant de manière stratégique leurs politiques budgétaires dans le but d’optimiser les résultats.
L’IT Finance reste un secteur qui a été profondément touché par la crise. Malgré tout, on observe des recrutements de jeunes diplômés, principalement sur des missions d’études et développement, a rappelé Alexandre Bonin, directeur associé du cabinet conseil en recrutement Alternative Search, lors d’un chat organisé par eFinancialCareers au mois de mars.

Certains secteurs ont plus de difficultés

Dans les activités de marché, les postes de front-office (trader, sales, structureur) ne recrutent pratiquement plus. Dans les fonctions de back et middle office, certaines banques dégraissent dans les métiers titres.

L’heure est également aux licenciements dans les sociétés de courtage.
Les frais fixes relativement lourds face à la concurrence des discount brokers amènent certains intermédiaires à réduire leur personnel.

En Private Equity, beaucoup d’opérations à effet de levier (LBO) sont ajournées ou annulées, faute de pouvoir lever des capitaux. Enfin, dans le secteur des Hedge Funds, la  fonte des actifs sous gestion va se poursuivre, entraînant des fermetures de fonds à la chaîne.

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