Modifié le 21 juin 2024.
Compte-tenu de la crise économique liée au Covid-19, une part importante des 700 000 jeunes terminant cette année leur formation initiale risque de se trouver sans emploi.
La récession économique importante dans laquelle la France entre suite à la crise du Covid-19 et l’absence de visibilité sur l’avenir, même proche, se traduisent déjà par une réduction, voire un gel des embauches dans les entreprises.
Syntec Conseil, le syndicat représentatif du secteur du conseil, premier recruteur à la sortie des grandes écoles et de nombreuses formations des universités françaises, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, la Conférence des présidents d’université, la Conférence des grandes écoles, la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises et l’Association nationale des apprentis de France alertent le gouvernement pour qu’à la fin de l’année 2020, les entreprises françaises soient accompagnées pour être en capacité de continuer d’employer la majeure partie des jeunes arrivant sur le marché du travail, évitant ainsi une explosion du taux de chômage des jeunes quittant cette année leur formation initiale.
Compte-tenu des difficultés économiques similaires auxquelles font face les entreprises dans les autres pays (anticipation d’une hausse de 25% du nombre de défaillances d’entreprises dans le monde cette année) et des restrictions aux visas dans le monde entier, ces jeunes français auront des difficultés à trouver un emploi à l’étranger.
Face à cette crise sans précédent, on constatera de surcroit d’importantes inégalités : entre ceux qui pourront s’appuyer temporairement sur leur famille, notamment pour le remboursement de prêts bancaires contractés pendant leurs études, et ceux qui ne le pourront pas faute de moyens familiaux, entre ceux qui quitteront leur formation initiale avec un diplôme qualifiant et les autres qui se trouveront sur le marché de l’emploi sans diplôme ou qualification professionnelle reconnue…
Des mesures gouvernementales et la mobilisation des entreprises sont nécessaires afin que les jeunes diplômés et les apprentis soient un levier de reprise économique.
Pour anticiper et éviter dans la mesure du possible cette situation aux conséquences économiques et sociales désastreuses, les entreprises et les pouvoirs publics disposent de leviers d’action. Nous appelons donc les entreprises qui le peuvent, celles que la crise ne met pas trop en difficulté, à mesurer la gravité de la situation et à prendre des engagements forts pour l’embauche des jeunes.
Nous appelons également les pouvoirs publics à prendre des mesures temporaires d’accompagnement pour renforcer le soutien aux jeunes qui se trouveront dans une situation difficile d’une part, et aider provisoirement les entreprises à intégrer autant que possible cette génération dans le monde du travail d’autre part.
Ainsi il devrait être envisagé, de manière temporaire :
- d’exonérer totalement de charges patronales et salariales les salaires pour l’embauche en CDI des jeunes diplômés ;
- d’augmenter l’aide aux employeurs d’apprentis et la rendre éligible à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, et pour tous les niveaux de qualification (en rouvrant notamment la possibilité de l’aide unique à l’embauche pour un contrat d’apprentissage dans le supérieur) ;
- de donner aux entreprises la possibilité de prolonger pour une période équivalente à la durée du confinement les conventions de stage (parties intrinsèques des formations) en cours avant remise du diplôme ;
- de doubler la durée de l’Aide à la Recherche du Premier Emploi (ARE) pour les jeunes disposant de faibles ressources (8 mois contre 4 mois actuellement) ;
- de demander aux banques un report général des premières mensualités de remboursement des prêts étudiants tant que les étudiants concernés n’auront pas trouvé de premier emploi.