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Une aristocratie financière internationale favorisée par des élus de gauche et de droite

marc-chesney-de-la-grande-guerre-a-la-crise-permanente« Les marchés financiers et les grandes banques ont atteint une taille, une complexité et un degré d’opacité particulièrement inquiétants, qui leur permet d’accroître encore plus leur pouvoir. » C’est le vice­-directeur du département Banque et finance de l’Université de Zurich, auparavant professeur de finance à HEC Paris qui le dit.
Dans son ouvrage-­manifeste « De la grande Guerre à la crise permanente, La montée en puissance de l’aristocratie financière et l’échec de la démocratie », qui paraît cette semaine, Marc Chesney déclare que la crise financière de 2007 n’est toujours pas terminée. Il expose les causes à l’origine de cette situation et dénonce le rôle accru de la financiarisation de l’économie et la montée en puissance de l’aristocratie financière.

« Au niveau international, les dirigeants élus, qu’ils soient de gauche ou de droite, n’appliquent le plus souvent qu’une seule et même politique économique, celle qui répond aux intérêts de l’aristocratie financière, et qui ne fait qu’accentuer la crise et assombrir les perspectives d’avenir : il est paradoxal qu’une petite minorité de la population mondiale soit en situation d’imposer sa volonté à l’ensemble de la société » accuse l’auteur. En appelant à une moralisation de la finance, Marc Chesney dénonce certains états de fait, comme le renflouement des grandes banques par le contribuable, les bonus astronomiques perçus par leurs directeurs. Il propose aussi des solutions simples et concrètes, comme l’introduction d’une taxe sur toutes les transactions électroniques, qui permettrait de fortement réduire les impôts actuels, ou la mise en place d’un processus de certification des produits financiers, pour assainir les marchés afin d’investir et financer la création d’emplois. Une démarche nécessaire, selon l’auteur, car pour lui, « aujourd’hui, c’est au nom de la satisfaction de marchés financiers, qui par nature demeurent insatisfaits, que les générations actuelles souffrent », et notamment du chômage.

Un succès en Suisse alémanique

Paru en allemand en 2014, l’ouvrage a déjà rencontré un franc succès. Qualifié de « véritable polar financier » par Helmut Hubacher, dans la Schweizer Illustrierte, il est présenté comme une lecture incontournable par la NZZ am Sonntag : « Voici quelques propositions libérales, invitant les acteurs de la finance-casino à revenir sur le chemin de la vertu (…). Dans ce petit livre, Chesney a condensé sa pensée fondamentale de manière si compréhensible qu’on peut le lire sans connaissance préalable (…). Un livre que tous les politiciens démocratiquement élus devraient considérer comme une lecture obligatoire ».

L’auteur
Marc Chesney est professeur à l’Université de Zurich après l’avoir été à HEC Paris, où il a aussi été doyen associé. Depuis de nombreuses années il développe une analyse critique du secteur financier. Marc Chesney est membre de Finance Watch (www.finance-watch.org) et de Contrepoint.