APPEL : Le commerce du luxe – Le luxe du commerce

APPEL À CONTRIBUTION

 

Jeudi 22 et vendredi 23 novembre 2012 – Lyon, musée Gadagne

Le commerce du luxe – Le luxe du commerce. Production, exposition et circulation des objets précieux du Moyen Âge à
nos jours

 

Appel à communication pour le colloque international pluridisciplinaire « Le commerce du luxe – Le luxe du
commerce.

Production, exposition et circulation des objets précieux du Moyen Âge à nos jours » organisé par le LARHRA (UMR
5190 Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes), qui se tiendra au musée Gadagne, 1 place du petit Collège, à Lyon, les jeudi 22 et vendredi 23 novembre 2012.

 

 

ARGUMENTAIRE

Comment se produisent, s’exposent, se diffusent et se consomment les produits du luxe ? Le but de ce colloque est de
revenir sur la question de la spécialisation progressive d’un commerce voué aux objets précieux qui concourent à l’embellissement de la personne ou du cadre de vie. Il entend être une
manifestation largement ouverte d’un point de vue chronologique, spatial et disciplinaire, faisant appel à des spécialistes d’horizons différents : histoire, histoire de l’art, économie,
littérature, sociologie, etc.

Cette approche interdisciplinaire du marché du luxe sur la longue durée, du Moyen Age à nos jours, permettra de
confronter les expériences et de mettre en relief les permanences et les mutations. Le luxe a souvent été cantonné aux productions des beaux-arts ; il s’agira ici de montrer la richesse et la
diversité de ce qui était (et reste) compris sous cette appellation et d’observer comment se sont progressivement mis en place des marchés spécialisés. Ce colloque développera deux approches
spécifiques, d’une part les acteurs et les marchandises, d’autre part les lieux de vente et la puissance matérielle et symbolique attachée à ce secteur particulier de l’économie. Le luxe ne
ressortit pas, en effet, seulement aux logiques et aux formes de l’économie matérielle ; il est également une valeur polémique, commerce symbolique, argument politique, controverse religieuse,
etc., dont les termes croisent, anticipent, s’affranchissent ou prolongent les circuits de sa consommation.

Les communications, qui pourront étudier aussi bien les exemples français qu’étrangers, devront s’inscrire dans les
axes développés ci-dessous :

 

I/ Marché du luxe, marchands et marchandises

– Les acteurs (biographies, carrières) ; les intermédiaires, du producteur au consommateur (marchands, agents…) ; la
professionnalisation du secteur, de l’atelier au commerce spécialisé (galeristes, boutiques et maisons de luxe…).

– L’organisation du commerce du luxe (modes administratifs, professionnels, réglementations et contraintes, etc.)
;

spécialisation progressive et séparation des corps de métier (producteurs/marchands) ; de l’artisanat à l’industrie
du luxe : de la boutique à la marque, de la maison à la holding, la formation de groupes de luxe mondiaux (LVMH, PPR, Richemont, Prada…), aux techniques industrielles (publicité de masse, etc.) ;
la mondialisation du marché du luxe.

– Les matières premières et la production ; importation et transformation ; savoir-faire local ou mondialisation ;
les techniques et procédés industriels ; les formes de sous-traitance et de délocalisation ; les ouvriers, techniciens, industriels, inventeurs du luxe et du demi-luxe.

– La démocratisation du luxe et les objets (simili, faux, plaqué, contrefaçon, seconde main, faux luxe et demi-luxe)
; les traficants (faussaires, truands, revendeurs, marchands…).

– Les catégories du luxe : la notion de produit de luxe dans la longue durée, relativité et fluctuations de la
définition, les niveaux de luxe (accessible, intermédiaire, inabordable…) ; études de cas (le bijou, la tapisserie, le vêtement, l’horlogerie, la maroquinerie, l’automobile, le vin, voire des
services comme le tourisme ou l’immobilier).

– Le commerce de l’art (peinture, sculpture, gravure) et l’art commercial (demi-luxe) ; la mise en place du partage
entre luxe et
beaux-arts ; le chemin d’un objet d’art, de la sortie de l’atelier au musée.

 

II/ Inscription urbaine et architecturale du marché du luxe

– Exposition, mise en scène, promotion : marché du luxe et innovation architecturale.

– L’inscription du commerce de luxe dans l’espace urbain (rues, quartiers…) ; les lieux de vente ou de conservation
et les modes d’emprise urbaine et sociale (boutiques, ateliers, foires, ponts, marchés, hôtels des ventes, galeries, biennales, marchands de couleurs, cercles mondains, associations d’artistes,
show rooms, mégastores…) ; les interactions entre contraintes professionnelles, techniques et socio-psychologiques (la griffe, l’image d’un quartier).

– Médiatisation et stratégies différenciées de visibilité (enseignes, « triangle d’or », publicité, journaux
spécialisés, revues financées par des galeristes, Internet…).

 

III/ Circulations et usages du luxe

– Les réseaux socio-professionnels et géographiques du marché du luxe, des lieux de production aux lieux de
consommation ; relations verticales (négociants, producteurs, grossistes, industriels, financiers, détaillants…) et horizontales (réseaux de collaboration professionnelle, du local à
l’international), etc.

– Jeu d’échelles et dynamiques territoriales du marché du luxe : quelles circulations pour quels produits (aires de
chalandise) ? Les limites de la ville, de la région, du pays ; produits de luxe, dynamiques de proximité et mondialisation ; etc.

– Perpétuation, démocratisation, dévalorisation, réinvention du luxe ; quelles sources pour estimer l’élargissement
du marché, les variations de la notion de luxe et la circulation des produits dans la société ? (le luxe à la campagne, le luxe populaire…) ; les mécanismes de diffusion du luxe et les rapports
imitation/invention/ distinction ; les relations entre l’évolution du luxe et celle de la société.

 

IV/ L’économie intellectuelle du luxe

– Conceptions et usages socio-politiques du luxe : de la sphère privée à la sphère publique, luxe visible et luxe
intime (maisons princière, bourgeoise), la parade sociale (carrosses, blasons, vêtements…).

– Le luxe dans tous ses états : munificence, prodigalité, gloire et préciosité etc.

– Le luxe des autres : sa place dans les récits de voyage, les utopies.

– Le luxe et ses opposants : réception et critique du développement du commerce du luxe ; le luxe, nécessité
culturelle ou gangrène sociale ? Le luxe est-il une valeur ou un stigmate ? La querelle du luxe au siècle des Lumières et ses prolongements au XIXe siècle.

 

Modalités pratiques

– Les propositions de communication sont à envoyer à Alain Bonnet, maître de conférences habilité d’histoire de
l’art à l’université de Nantes et à Natacha Coquery, professeur d’histoire à l’université de Lyon 2.

alainjeanclaudebonnet@gmail.com

natacha.coquery@wanadoo.fr

 

– Le délai pour l’envoi des propositions de communication est fixé au 1er janvier 2012.

 

– Comité d’organisation : LARHRA

 

– Comité scientifique :

Marco BELFANTI, université de Brescia

Bruno BLONDÉ, université d’Anvers

Alain BONNET, université de Nantes

Stéphane CASTELLUCCIO, université de Paris IV

Adeline COLLANGE, musée des Beaux-Arts, Nantes

Natacha COQUERY, université de Lyon 2

Damien COULON, université de Strasbourg

Jean-Claude DAUMAS, Institut universitaire de France, université de

Besançon

Pascal JULIEN, université de Toulouse

Yannick LEMARCHAND, université de Nantes

Yann LIGNEREUX, université de Nantes

Lesley MILLER, Victoria and Albert Museum

France NERLICH, université de Tours

Maria-Anne PRIVAT-SAVIGNY, musées Gadagne, Lyon

Pierre VERNUS, université de Lyon 2

Patrick
VERLEY, ex-université de Genève