Appel à contributions : L’absence de contrôle démocratique de la finance dans le monde anglophone

Message de Nicholas Sowels


Avec des collègues anglicistes à l’université Paris 3, j’organise un colloque en avril 2012 sur comment les
finances ont échappé au contrôle démocratique (dans le monde anglophone). Je vous prie de trouver ci-joint l’appel à communication dans le cas où certains entre vous souhaitent communiquer à ce
colloque.

L’absence de contrôle démocratique de la finance dans le monde anglophone : une analyse de la crise actuelle dans
une perspective historique

13-14 avril 2012

La crise financière a vu les pouvoirs publics intervenir massivement dans les économies nationales. Leurs actions
ont pris des formes varies : injection de liquidités dans les marchés financiers, recapitalisation des banques et même parfois la nationalisation de fait d’institutions en faillite.

Pourtant, malgré cette intervention importante des gouvernements dans le domaine de la finance privée, qui a pour
l’instant prévenu l’effondrement du système bancaire international, les institutions financières privées sont restées étonnamment libres de poursuivre leurs affaires comme si de rien n’était. Les
appels nombreux à une nouvelle régulation de la finance n’ont pas été suivis par les mesures fondamentales qui pourraient mettre fin aux pratiques financières à risque qui ont mené à la crise. De
fait, une fois sauvés lors du premier épisode de la crise financière et économique actuelle, les banques et marchés de capitaux ont conservé leur capacité à s’imposer aux autorités publiques qui
étaient venues à leur secours, voire à exercer un chantage à leur égard.

L’objectif de cette conférence est d’étudier la façon dont les banques et le secteur financier des pays
anglophones (qui comprennent deux des plus importants centres financiers du monde) ont pu échapper au contrôle des gouvernements et par extension au contrôle démocratique. Comment la finance
a-t-elle échappé à l’intervention après avoir été si dépendante des gouvernements pour assurer sa survie ?

Les réponses à cette question ne se trouvent pas seulement dans le traitement immédiat de la crise. Elles doivent
assurément être recherchées dans la montée du néo-libéralisme dans le secteur financier mondial depuis la disparition du système de Bretton Woods au début des années 1970. Pendant plus d’une
génération, la dérégulation des marchés, financiers en particulier, a été au coeur des décisions économiques dans le monde anglophone et au-delà. Plus généralement, la liberté économique et
l’indépendance vis-à-vis des gouvernements ont caractérisé la finance au Royaume-Uni et aux Etats-Unis depuis la révolution industrielle. On peut affirmer que la démocratie dans ces pays n’a
jamais vraiment contrôlé le capital.

Dans cette conférence, on tentera donc d’analyser l’échec de la démocratie à contrôler la finance dans une
perspective historique et d’identifier les différences et les similarités qui existent dans la relation finance/gouvernement dans le monde anglophone, sachant que l’impact de la crise actuelle
n’a pas été le même dans ces différents pays. La crise a été catastrophique en Irlande et a gravement compromis les perspectives économiques des Etats-Unis et du Royaume- Uni. A l’inverse son
impact a été moins marqué en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande, grâce à des pratiques bancaires plus prudentielles avant la crise.

Les propositions de communications (200-250 mots) et un court CV (5-7 lignes) sont à envoyer avant le 15 décembre
2011 à Nicholas Sowels (nicholas.sowels@univ-paris1.fr.